Le décret 34 du 19 Mai 2020, art.103, émis par le gouvernement italien pour régulariser les immigrants irréguliers, en fait confirme une fois de plus que la politique du gouvernement est de voir le migrant comme une simple main-d’œuvre à placer dans certains secteurs.
En effet, il est important de souligner que ce décret a été émis en raison de l’urgence sanitaire de la COVID 19, les sociétés agricoles se sont retrouvées sans main d’œuvre , très probablement sans COVID, personne ne se serait inquiété de la régularisation des migrants.
Un décret complexe, parfois mal écrit, difficile à comprendre même pour les agents du secteur de l’immigration, et encore moins pour ceux qui devraient y accéder.
Évidemment, le ministère a posté une vidéo sur Youtube où il semble qu’en un clic vous pouvez accéder à la régularisation, mais ce n’est pas ainsi.
En vrai, plus de la moitié des irréguliers sont exclus.
Les secteurs concernés sont peu nombreux, comme si le soudeur qui a une relation de travail irrégulière ne compte pas, il ne compte que ceux qui recueillent des fruits et légumes, parce que maintenant le gouvernement italien a besoin de cela et c’est donc ce qui importe : la main d’œuvre, pas la dignité et les droits.
En lisant le décret à l’article 5, paragraphe 1, il se lit comme suit :
– Données d’identification des étrangers avec les détails du document d’identification en cours de validité.
Alors, le migrant, lorsqu’il sera convoqué à la police, devra-t-il présenter un document valide ? Et qui est en Italie avec un rejet par la Cour suprême depuis des années, employé irrégulièrement dans les camps de collecte, où devrait trouver un document de reconnaissance en cours ?
Ce n’est là qu’un des points flous de ce décret.
L’accès à la demande de régularisation a commencé le 1er juin et se terminera le 15 juillet.
Qui clarifiera ces doutes ?
Qui permettra aux migrants concernés de comprendre comment accéder à ce décret complexe et difficile ?
Les syndicalistes ont manifesté et continuent d’exprimer leur dissidence, mais en attendant, dans les camps, les immigrants continuent à travailler et à vivre de manière irrégulière.
Bouba Kary, correspondant Leadernews italie