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Crise Ivoirienne: la Suisse s’interroge sur la suite de ses relations avec le régime d’Abidjan

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La Conseillère nationale (Députée) vaudoise, membre du Parti socialiste suisse, Brigitte Crottaz. Photo d'illustration

Ouverte depuis le 30 novembre 2020, la session d’hiver du parlement suisse, qui devra se clôturer le 18 décembre 2020, s’est intéressée à la crise politique en Côte d’Ivoire, née de la parodie électorale du 31 octobre 2020 organisée par Alassane Dramane Ouattara.

En effet, la Conseillère nationale (Députée) vaudoise, membre du Parti socialiste suisse, Brigitte Crottaz, par le biais d’une « interpellation » adressée au Conseil fédéral  (Gouvernement),  le 10 décembre 2020, s’est interrogé de savoir « Comment la Suisse peut-elle aider au retour à l’État de droit et au respect des principes démocratiques en Côte d’Ivoire? ».  Dix autres Conseillers nationaux ont appuyé cette initiative.

Lire aussi: les ivoiriens de Suisse rejettent la CERD Locale

Nous vous livrons ci-dessus, le contenu de cette « interpellation*.

La Suisse entretient des relations privilégiées avec la Côte d’Ivoire. A ce titre, elle s’est impliquée dans le processus électoral devant conduire â l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, â travers son soutien différentes initiatives visant â garantir une élection juste, paisible et transparente. Malheureusement, ce processus électoral a été émaillé par des violences graves pour aboutir â la crise post-électorale que nous constatons.

Cette situation suscite des interrogations que je voudrais soumettre au Conseil fédéral :

1. Dans sa réponse 20.3827 â Claudia Friedl, le Conseil fédéral affirmait que la Suisse participait différentes initiatives pour permettre le bon déroulement de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Quel bilan le Conseil fédéral fait-il de ces actions?

2. La crise électorale a fait officiellement 85 morts et des centaines de blessés, très souvent dans des conditions atroces. Que fait la Suisse pour qu’une enquête indépendante sur ces atrocités soit ouverte et que les responsabilités soient situées ?

3. Au vu des violences et des nombreux actes illégaux commis par le gouvernement qui ont été relevés dans le processus électoral : violation de la Constitution (Art. 55 et 183 pour permettre la candidature illégale du président sortant), exclusion arbitraire de candidats, non-respect de plusieurs décisions de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (Décisions du 18 novembre 2016, du 15 juillet 2020 et du 25 septembre 2020), faible taux de participation, fraudes et manipulations de chiffres constatées par des observateurs et diplomates, la Suisse considère-t-elle le scrutin du 31 octobre en Côte d’Ivoire comme crédible, légitime et légal ?

4. Alassane Ouattara reste-t-il un interlocuteur crédible et indiqué pour la Suisse, quand on connaît notre attachement aux principes démocratiques et à la dignité humaine ?

5. Des négociations sont sur le point d’être entamées entre l’opposition et Alassane Ouattara. Que fait le Conseil fédéral afin d’aider à ce que ces négociations aboutissent au retour de l’Etat de droit en Côte d’Ivoire par la réparation des différents préjudices aux lois constitutionnelles constatées à la faveur de cette élection pour garantir une paix définitive dans ce pays?

Brigitte Crottaz

Le Conseil fédéral suisse répondra à ces questions dans les semaines à venir.

Hervé Christ – Leadernews Suisse

 

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