En France, le rebond de la croissance a stimulé une reprise de la consommation des ménages. Le pays a ainsi achevé 2021 sur un déficit commercial record comme jamais enregistré depuis une décennie.
La France a terminé 2021 avec un déficit commercial record, a annoncé la direction des douanes française le mardi 8 février. Chiffré à 84,7 milliards d’euros, ce déficit s’avère le plus corsé depuis une décennie. En effet un tel niveau des échanges extérieurs remonte à 2011 où le déficit s’était chiffré à 75 milliards d’euro.
Bien que les exportations aient grimpé de 17%, elles n’ont pas été suffisantes face aux flots des importations. « Un rebond plus marqué des importations elles en hausse de 18,8 % », souligne le communiqué des douanes. Et l’administration note que « l’énergie et, dans une moindre mesure, les produits manufacturés » comme les principales causes.
Pour Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, le déficit commercial est un véritable « point noir » pour l’économie française. À l’en croire, outre les causes apparentes, « L’affaiblissement industriel au cours des 30 dernières années » reste la source. « Il n’y a pas d’autre solution pour rétablir la balance commerciale extérieure que de réindustrialiser massivement, rapidement notre pays », préconise-t-il.
Un déficit commercial lié à la croissance
De son côté, son homologue du commerce extérieur, Franck Riester a relativisé, mettant en exergue les points forts. « Il est important de regarder le tableau de notre activité commerciale », a-t-il martelé. Dans cette optique, il a brandit un « excédent record des services, à 36,2 milliards d’euros ». Par contre, expliquant la situation déficitaire, il a indiqué que « des secteurs forts à l’export sont encore en deçà de leur niveau de 2019 ». Il a notamment cité l’aéronautique qui n’a retrouvé que 57% de son régime d’avant-crise. Pour clore son playdoyer, Frank Riester a mis en exergue un regain de 7% de croissance observé par l’économie française. Ce qui « a influé sur les importations de biens de consommation, d’outils industriels produits à l’étranger ».
En somme, que d’être une note de satisfaction, la croissance économique a plutôt, pour le Trésor français, un goût d’amer. Et cela risque de perdurer, du moins dans cette condition de “désindustrialisation avancée“.
Frère John