Nicolas Sarkozy veut éviter à tout prix un nouveau renvoi devant le tribunal correctionnel pour « financement illégal de campagne ». Cette fois-ci, il s’agit du volet portant sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007 pour lequel il a été mis en examen en mars 2018.
Ce jeudi, la défense de l’ancien chef de l’Etat va défendre devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris l’intégralité de cette procédure qui a conduit à une mise en cause de Nicolas Sarkozy.
Cette audience qui débute à 9 heures est l’ultime étape d’un recours engagé il y a un an. Dans une note de 48 pages transmise en juin 2018, Me Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy estime que la procédure menée par les juges d’instruction était en « violation (…) de plusieurs dispositions constitutionnelles, conventionnelles et législatives ». Listant sept motifs qui permettent selon lui d’invalider l’enquête, il met notamment en avant l’immunité présidentielle et « des règles fixées pour les poursuites pénales visant les ministres ».
5 millions d’euros
L’affaire a débuté en 2012 avec la publication par Mediapart de documents révélant des soupçons de financement par le régime de Mouammar Kadhafi de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. En 2013, une information judiciaire est ouverte et les juges d’instruction mènent alors de vastes investigations pour vérifier les accusations de financement libyen, formulées alors par l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine et d’anciens dignitaires du régime de l’ancien dirigeant libyen qui n’ont cependant pas été matériellement étayées jusqu’ici.
Les faits évoqués portent sur les années 2006 et 2007 pendant lesquels Ziad Takieddine, alors intermédiaire, dit avoir remis trois valises d’argent pour un montant total de cinq millions d’euros à Nicolas Sarkozy et à son directeur de cabinet de l’époque Claude Guéant. L’ex-président est, comme Claude Guéant, alors mis en examen le 21 mars 2018 pour « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de détournement de fonds publics libyens » pour des faits qui se seraient déroulés entre 2005 et 2011.
Source: BFMTV