En Côte d’Ivoire, alors que l’atmosphère sociopolitique demeure tendue, Alassane Ouattara autorise un déploiement massif de force de l’ordre à Tengrela, dans le nord du pays. Une situation qui augmente la peur dans le rang de la population.
En raison des craintes d’une infiltration jihadiste, un nombre assez important de militaires lourdement armés se sont déployés dans la région de la ville de Tengrela alors que des patrouilles vont et viennent. Selon plusieurs témoins, un avion militaire survole la zone.
Cette situation qui sème la panique dans le cœur des Ivoiriens serait due à une probable infiltration des terroristes dans cette région du pays. « Les autorités maliennes ont informé les autorités ivoiriennes que des jihadistes » se seraient « infiltrés » en Côte d’Ivoire et seraient « prêts à agir », a affirmé à l’AFP une source sécuritaire à Tengrela.
La raison du déploiement a été aussi confirmée par le préfet de Tengrela Cyrille Ambroise Diomandé: « Les militaires ivoiriens ont eu l’information de la menace d’attaque jihadiste donc ils sont là. A notre niveau on ne peut rien dire de plus », a-t-il indiqué par téléphone.
« Les militaires sont là partout. Ils sont plus de 200 avec les cargos (camions, ndlr) et 4X4 », a affirmé à l’AFP Massandjé Traoré, conseillère municipale lui aussi par téléphone.
Longtemps épargnée par les groupes jihadistes qui n’arrêtent de frapper les pays voisins tels que le Burkina Faso, le Mali et le Niger, la Côte d’Ivoire a essuyé en juin dernier une attaque surprise à Kafolo (nord), dans laquelle 14 soldats avaient trouvé la mort. À noter que c’était la deuxième attaque djihadiste dans le pays après l’attentat de Grand Bassam en 2016 (19 morts).
« Nous avons renforcé la protection militaire à nos frontières », avait affirmé le président Alassane Ouattara à l’AFP fin octobre, avant sa réélection, évoquant des actions dans « le domaine du renseignement et l’acquisition d’outils technologiques ». « Nous avons nettoyé la zone (de Kafolo), nous sommes prêts à faire face à toute menace éventuelle », avait-il garanti