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Côte d’ivoire: Bedié se prononce sur les conventions formées depuis Daoukro inobservés par Ouattara

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Henri Konan Bedié, actuel magnat du PDCI-RDA - image d'illustration

Alassane Ouattara promettait à Henri Konan Bédié, l’alternance au profit du PDCI en marge de l’Appel de Daoukro, en 2014 ? Voici la réponse de Bédié.

Le président du PDCI, Henri Konan Bédié s’est confié à Jeune Afrique Economie, cette semaine. Il a brisé le silence autour de la personnalité témoin des négociations qui ont abouti à l’Appel de Daoukro. Le 17 septembre 2014, à un an de la présidentielle d’ocotbre 2015 et en violation des résolutions du congrès de son parti, Henri Konan Bédié avait pris ses militants de court et lancé l’Appel dit de Daoukro.

« A Daoukro, je réitère, de façon plus explicite, ce message que je ferai valider par une Convention jumelée du PDCI-RDA et du RDR au sein du RHDP dont j’assume la Présidence. En attendant, sans trahir les décisions du XIIème Congrès du PDCI-RDA, je donne des orientations fermes pour soutenir ta candidature à l’élection présidentielle prochaine. Je demande à toutes les structures du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire et des partis composant le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix, de se mettre en mouvement pour faire aboutir ce projet », avait-il annoncé.

« Cet accord verbal a été conclu devant témoin, en la personne de Guillaume Soro, qui était présent avec nous à ce moment. Il n’y avait personne d’autre. Nous étions trois. Aucun assistant ou autre »

 

Précisant, à la grande et débordante joie du Président alors sortant, Alassane Ouattara : « Tu seras ainsi le candidat unique de ces partis politiques pour l’élection présidentielle de 2015 sans préjudice pour les irréductibles qui voudront se présenter en leur nom propre. L’objectif d’une telle candidature est double : d’abord, assurer le succès du RHDP aux élections de 2015 dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire et de la paix. Ensuite, aboutir à un parti unifié, PDCI-RDR, pour gouverner la Côte d’Ivoire, étant entendu que ces deux partis sauront établir entre eux, l’alternance au pouvoir dès 2020 ».

 

Alassane Ouattara n’avait pas répondu, le même jour à la question de l’alternance, préférant se prononcer plus tard en conférence de presse, sur la possibilité de choisir « le meilleur d’entre-nous », jetant du coup le doute dans l’esprit de Bédié et du PDCI. Par la suite, le numéro un ivoirien a déclaré qu’il n’avait fait aucune promesse à son désormais ex-allié.

Le troisième homme

Henri Konan Bédié veut donc se présenter comme une personnalité qui ne raconte pas de contre-vérités et désigne son témoin. « Il n’y a pas de document signé, mais cet accord verbal a été conclu devant témoin, en la personne de Guillaume Soro, qui était présent avec nous à ce moment. Il n’y avait personne d’autre. Nous étions trois. Aucun assistant ou autre », a confié Bédié à JAE.

Pour lui, tout cela « n’a pas d’importance car Guillaume Soro a déjà confirmé la véracité de ces faits. Il a reconnu qu’il y avait bien eu accord. Et de toute façon, quand un parti politique vous soutient à deux reprises, lors de deux élections consécutives, il est naturel de lui «renvoyer l’ascenseur » comme on dit… Enfin, l’alternance, est comme vous le savez, l’essence de la démocratie. Il n’y a pas de démocratie sans alternance ».

Bédié persiste et signe donc : « La vérité est que nous avions effectivement conclu un accord verbal. Les termes en étaient qu’Alassane Ouattara  pourrait faire deux mandats consécutifs en profitant du oui du PDCI-RDA qui s’abstiendrait de présenter un candidat à ces deux scrutins. A l’issue du second mandat, les termes de l’accord étaient que le PDCI-RDA présenterait un candidat et que celui-ci bénéficierait du soutien du parti du Président Alassane Ouattara, en l’occurrence le RDR. C’est cette contrepartie qui n’a pas fonctionné ».

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