Ce mercredi 28 Octobre 2020, Madame Simone Ehivet Gbagbo, ex première dame de Côte d’Ivoire accorde une interview au média français RT France sur la situation de crise pré-électorale qui prévaut en Côte d’Ivoire.
« Quand il y a une crise et que la CEDEAO intervient, il est bon qu’elle entende toutes les parties et qu’elle dise la vérité, qu’elle dise le droit. Je suis désolée de constater que la CEDEAO n’a pas beaucoup aidé les ivoiriens parceque dans ses prises de position elle n’a respecté ni la justice, ni nos textes de loi, ni même nos valeurs africaines. En 2010 quand les élections ont été organisées et les résultats proclamés, il y a eu l’intervention militaire de la france et de l’ONU pour imposer mr ouattara au pouvoir. Je n’ai pas de problème particulier avec Soro Guillaume mais lui-même il aura des problèmes avec les ivoiriens parceque même si on lui pardonne, on lui demandera quand même de demander pardon aux ivoiriens et de faire en sorte qu’il y ait réparation de tous les dommages. Ça a été un enlèvement. Ils m’ont obligée à vivre à ODIENNE. Je n’étais pas en résidence surveillée, j’étais en prison. » martèle Simone Gbagbo lors de sa prise de parole décrivant ainsi le périple qu’elle a vécu après son arrestation en 2011
Par ailleurs, elle affirme que: » Quand vous passez par ces épreuves votre cœur et votre âme en prennent un coup, j’ai pris du temps pour soigner. Ça ne m’apporterait rien d’être candidate à cette élection. Le plus important aujourd’hui c’est de se battre pour que la démocratie soit sauvegardée dans la Nation Ivoirienne. Je suis impliquée dans ce combat jusqu’au bout ! »
RT france: vous avez des ambitions pour être présidente de la république en 2025?
Simone Gbagbo: » je traite uniquement le problème qui est devant moi actuellement, quand on sera en 2025 on avisera et on decidera. »
RT FRANCE : Qu’en est il du procès relatif à la casse de la BCEAO ?
Simone Gbagbo: Lorsque le procès de la BCEAO a été ouvert, la BCEAO a tout de suite élevé la voix pour dire qu’elle ne considère pas qu’elle ait été braquée par Laurent Gbagbo, elle n’a donc pas voulu s’associer à ce procès. L’argent de la beceao a servi à payer les fonctionnaires. Il s’agissait de l’argent de la Côte d’Ivoire qui était conservé dans les coffres de la BCEAO. Tous les fonctionnaires qui ont été payés sont encore là, les documents sont là, ça ne s’est pas fait en cachette. À cette époque la france et les états africains qui soutenaient la rébellion ont voulu imposer que l’argent ivoirien qui était à la beceao ne soit pas mis à la disposition du président Laurent Gbagbo pour payer les salaires des fonctionnaires ivoiriens.
Rt france: pensez vous que ce 31 Octobre les élections auront lieu en Côte d’Ivoire ?
Simone Gbagbo: « Il ne peut pas avoir d’élections dans ce pays aujourd’hui. Il faut que le pouvoir l’entende et comprenne qu’aujourd’hui si nous voulons que la vie des ivoiriens soit préservée il faut qu’il reporte les élections ci et que l’on s’assoit pour discuter comme des adultes. Si la situation dégénère ce sera la faute au pouvoir. Demandez au pouvoir de prendre ses responsabilités. »
RT F : Vu la situation actuelle, la CEDEAO a t-elle sa place dans le processus de règlement de la crise ivoirienne ?
« Si la CEDEAO doit venir dans ce pays ça sera pour traiter la question du report des élections. Si la CEDEAO n’est pas capable de traiter cette question, alors qu’elle reste chez elle! »