La participation de l´opposition ivoirienne dite significative aux prochaines élections législatives en Côte d´Ivoire, fait couler beaucoup d´encre et de salive. En effet, de souvenir récent, cette même opposition avait boycotté les élections présidentielles du 31 octobre 2020, c´est donc à la surprise génerale qu´elle s´engage fermement et officiellement pour les législatives.
Paul Wil-Adémon Kwadjané Agoubli, Délégué National aux arts et à la communication LIDER revient sur l´annonce des partis politiques de l´opposition ivoirienne. Ci-dessous la position du délégué national de LIDER.
« Hier, jeudi 7 janvier 2021, la Coalition des plateformes et des partis politiques de l’opposition a annoncé sa participation aux élections législatives en présentant un candidat unique par siège.
Si l’idée de la participation n’enchante pas une bonne partie des électeurs et des citoyens ivoiriens, elle a ravi une foule de candidats potentiels pressés de faire valoir leurs arguments. Ceux-ci exprimaient depuis plusieurs jours leur intention de concourir sur les réseaux sociaux numériques, sans doute pour mettre la pression sur les états-majors internes et/ou sur le comité d’arbitrage de la coalition censé se réunir dans les prochains jours.
Ceci est tout à fait normal, ce qui l’est moins en revanche, c’est l’affichage auquel cela donne lieu et qui n’est pas à la hauteur des enjeux du moment. On peut même se demander si tout ceci est nécessaire quand, d’une part, certains pleurent encore leurs morts, et que, d’autre part, émerge dans le corps civil et dans les bases militantes le sentiment d’incapacité de l’opposition. Le sens de la mesure et l’inversion du calendrier devraient s’imposer, naturellement.
À cette heure donc, la coalition des plateformes et des partis politiques de l’opposition devrait, cela semble logique, commencer par s’accorder (sans arrêter la préparation des dossiers) :
Sur le projet commun qui justifie son rassemblement (le tout sauf Ouattara ne saurait suffire)
Sur les grandes lignes de son action future au parlement (qu’y fera-t-elle ? Pourquoi le fera-t-elle ? Comment le fera-t-elle ? Comment se prépare-t-elle pour contrer la fraude électorale etc. ? Il n’y a rien d’évident dans tout ceci.)
Sur le profil des candidats qu’elle veut en réalisant des simulations sur le portrait-robot du député RDR-RHDP. En d’autres mots, elle doit se demander par exemple : qui met-on en face de dame ibiêkissê qui se vautre dans la fange qu’elle répand sans coup férir ?
En gros, il s’agit de remplacer le moment narcissique qui ne peut que desservir la grandeur de la cause par l’exigence de la réflexion stratégique et programmatique. L’on enverrait un message clair pour une fois car il ne s’agit nullement d’intérêts personnels ou de chapelles politiques mais de la poursuite d’un idéal.
L’opposition ivoirienne, le PDCI et le FPI en premier, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo en premier, doivent comprendre pour une fois qu’on ne doit pas aller à l’abordage sans penser la stratégie face à un Alassane Ouattara qui a toujours placé son action dans la durée. Les actes qu’il pose aujourd’hui sont prévus pour avoir des répercussions dans l’avenir : la constitution de 2016, la création du sénat, les réglages institutionnels incessants, notamment sur le poste de vice-président, etc. C’est un joueur d’échec qui doit avoir des adversaires à sa taille ».
Paul Agoubli, Délégué National aux arts et à la communication LIDER.
Leadernewsci