Dans la matinée de ce samedi 16 mai 2020, l’homme d’affaires, le financier du génocide rwandais a été arrêté en région parisienne. L’annonce a été faite par les autorités françaises. Cet homme était recherché depuis 25 ans.
A travers un communiqué, le parquet général de Paris a fait savoir que l’homme d’affaires rwandais Félicien Kabuga, considéré comme le financier du génocide rwandais de 1994, et activement recherché par la justice internationale depuis vingt-cinq ans, a été appréhendé ce samedi 16 mai en région parisienne.
« Âgé de 84 ans, il résidait sous une fausse identité dans un appartement d’Asnières-sur-Seine, grâce à une mécanique bien rodée et avec la complicité de ses enfants », a martelé le parquet.
À l’issue d’une procédure judiciaire devant la cour d’appel de Paris, Félicien Kabuga devrait être remis au Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux à La Haye, pour y être jugé pour crimes contre l’humanité, a-t-il poursuivi.
Il est notamment accusé d’avoir créé les milices Interahamwe, principaux bras armés du génocide qui fit 800 000 morts selon l’ONU.
Pour rappel, le génocide des Tutsi au Rwanda eut lieu du 7 avril 1994 jusqu’au 17 juillet 1994. Ce génocide s’inscrit historiquement dans un projet génocidaire qui datent depuis plusieurs décennies, à travers plusieurs phases de massacres de masse, et stratégiquement dans le refus du noyau dur de l’État rwandais de réintégrer les exilés tutsi, objet de la guerre civile rwandaise de 1990-1993.
Cette guerre, débutée en 1990, opposait le gouvernement rwandais, constitué de Hutu (voir Hutu Power), au Front patriotique rwandais (FPR), accusé par les autorités de vouloir imposer, par la prise du pouvoir, le retour des Tutsi exilés dans leur pays. Les accords d’Arusha, signés en août 1993, qui prévoyaient cette réintégration afin de mettre fin à la guerre, n’étaient encore que partiellement mis en œuvre à cause de la résistance du noyau dur du régime Habyarimana.
L’assassinat du président rwandais le 6 avril 1994 déclenche le génocide des Tutsis par les extrémistes Hutu. L’ONU estime qu’environ 800 000 Rwandais, en majorité tutsi, ont perdu la vie durant ces trois mois. Ceux qui parmi les Hutus se sont montrés solidaires des Tutsi ont été tués comme traîtres à la cause hutu. D’une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l’histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour.
Pastoré