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Un nouveau rapport prévoit la fin de la civilisation humaine pour 2050

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Un nouveau rapport prévoit la fin de la civilisation humaine pour 2050

L’analyse des conséquences du changement climatique a été rédigée par un ancien dirigeant de l’industrie des combustibles fossiles et validée par un ancien chef de l’armée australienne.

Par Nafeez Ahmed; traduit par Sandra Proutry-Skrzypek

05 Juin 2019, 7:24am

Un scénario angoissant, qui prédit l’effondrement de la civilisation humaine dans les décennies à venir en raison du changement climatique, a été validé par un ancien chef de la défense australienne et commandant de la Royal Australian Navy.

L’analyse, publiée par le Breakthrough National Centre for Climate Restoration, un think tank de Melbourne, décrit le changement climatique comme « une menace existentielle à court et moyen terme pour la civilisation humaine » et affirme que nous courons à la catastrophe dans les 30 prochaines années si nous ne renversons pas le statu quo.

L’article soutient que les « conséquences extrêmement graves » des risques sécuritaires liés à la crise climatique sont, dans de nombreux cas, plus probables qu’on ne le pense, mais presque impossibles à quantifier, car elles « vont au-delà de l’expérience humaine des mille dernières années ».

« Un milliard de personnes seraient forcées de quitter des conditions insupportables et deux milliards d’entre elles seraient confrontées à une pénurie d’eau »

Le rapport prévient que, si nous continuons sur cette voie, « les systèmes planétaires et humains atteindront un point de non-retour d’ici le milieu du siècle, et la perspective d’une Terre largement inhabitable entraînera la chute des nations et de l’ordre international ». La seule façon d’éviter ce scénario est de parvenir à une « mobilisation d’urgence à l’échelle de la Seconde Guerre mondiale », mais cette fois-ci axée sur la construction rapide d’un système industriel à zéro émission pour commencer à restaurer un climat sûr.

Toujours selon le document, la trajectoire sur laquelle nous nous trouvons maintenant se terminera probablement par un réchauffement planétaire d’au moins 3°C qui, à son tour, pourrait déclencher des rétroactions amplifiant le déclenchement d’un réchauffement supplémentaire. Cela provoquerait l’effondrement d’écosystèmes clés, « y compris le système des récifs coralliens, la forêt amazonienne et l’Arctique ».

Les résultats seraient dévastateurs. Environ un milliard de personnes seraient forcées de quitter des conditions insupportables et deux milliards d’entre elles seraient confrontées à une pénurie d’eau. L’agriculture s’effondrerait dans les régions subtropicales et la production alimentaire serait considérablement réduite dans le monde entier. La cohésion interne d’États-nations comme les États-Unis et la Chine s’effriterait.

 

« Même si le réchauffement s’arrête à 2 °C, plus d’un milliard de personnes devront se déplacer et, dans les prévisions les plus extrêmes, l’ampleur de la destruction semble dépasser nos capacités de simulation, avec une forte probabilité que la civilisation humaine prenne fin », souligne le rapport.

« Les auteurs soulignent que les approches conventionnelles du risque tendent à minimiser les scénarios les plus pessimistes »

Le nouveau rapport a été rédigé par David Spratt, directeur de recherche chez Breakthrough, et Ian Dunlop, ancien dirigeant de la Royal Dutch Shell (la compagnie pétrolière), qui dirigeait auparavant l’Australian Coal Association.

Dans l’avant-propos, l’amiral Chris Barrie – chef des forces de défense australiennes de 1998 à 2002 et ancien commandant adjoint de la marine australienne, aujourd’hui à la retraite – salue le document pour avoir montré « la vérité nue sur la situation désespérée dans laquelle se trouvent les humains et notre planète, brossant un tableau inquiétant de la possibilité concrète que la vie humaine sur Terre soit sur le point de disparaître, de la manière la plus horrible qui soit ». Barrie travaille maintenant pour l’Institut du changement climatique de l’Université nationale australienne à Canberra.

Selon Spratt, la principale raison pour laquelle les risques que nous courons ne sont pas compris est que « la plupart des connaissances produites pour les décideurs politiques sont trop conservatrices ». Mais les risques qui pèsent aujourd’hui sur notre existence exigent une nouvelle approche du climat et de la sécurité, fondée sur l’analyse de scénarios. En octobre dernier, le rapport déjà dramatique du GIEC, commandé par l’ONU pour les gouvernements, a été déclaré trop optimiste sur le plan scientifique.

Bien que le scénario de Breakthrough porte sur les possibilités « à risque plus élevé », il n’est généralement pas possible de quantifier leur probabilité. Par conséquent, les auteurs soulignent que les approches conventionnelles du risque tendent à minimiser les scénarios les plus pessimistes, alors même qu’ils sont plausibles.

Le scénario de 2050 de Spratt et Dunlop illustre la facilité avec laquelle nous pourrions nous retrouver dans une situation climatique accélérée, qui conduirait à une planète en grande partie inhabitable en quelques décennies seulement.

Mais il y a encore une petite opportunité pour une mobilisation urgente et mondiale des ressources, dans laquelle l’expertise logistique et stratégique des secteurs de la sécurité nationale pourrait jouer un rôle important.

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