Pulchérie Gbalet Présidente de Alternative citoyenne Ivoirienne, emprisonnée avec quelques uns de ses collaborateurs pour avoir appelé à manifester contre le troisième mandat inconstitutionnel de M. Alassane Ouattara, s´est adressée aux ivoiriennes et aux ivoiriens dans un message signé par son porte-parole.
Ci-dessous l´intégralité du message de Pulcherie Gbalet
Mes chers compatriotes épris de paix et de justice, je voudrais, comme le veut la tradition, vous adresser mes vœux de santé, de succès et de prospérité, à l’aube de cette année nouvelle.
2020 a été une année difficile, avec la crise de la covid19 et ses corollaires et un processus électoral conflictogène qui a occasionné des centaines de blessés, ainsi que de très nombreuses pertes en vies humaines et des emprisonnements arbitraires.
Je voudrais m’incliner devant la mémoire de nos disparus et souhaiter beaucoup de courage à ceux qui porteront à jamais les séquelles physiques et morales (psychologiques) découlant de ces violences pré et post-électorales.
Beaucoup de choses auraient pu être évitées si les autorités avaient su rester dans la droite ligne du respect des textes que nous nous sommes donnés, des engagements pris et surtout si nous avions privilégié le dialogue. La situation que traverse notre pays et les entraves faites à nos actions ne doivent pas nous pousser au découragement. Pour ce qui nous concerne, notre combat pacifique pour la justice, la vérité, le respect de nos lois et des principes démocratiques se poursuit et nous n’avons à aucun moment eu de doutes quant à son aboutissement heureux. Restons donc unis et déterminés dans l’épreuve. Regardons nous avec amour et tolérance pour tous.
Permettez moi de saisir cette occasion pour dire qu’il faut que pour une fois l’opposition arrête de se laisser duper par le pouvoir en place qui n’a jamais respecté les principes d’un vrai dialogue et aussi par un Président qui n’est pas un homme de parole.
Peuple de Côte d’Ivoire, chaque fois que le pouvoir en place veut organiser un passage en force, il organise un simulacre de dialogue. Nous prions chaque ivoirien de ne plus se laisser avoir en participant à ces législatives dont les résultats sont connus d’avance. Arrêtons de légitimer l’imposture et soyons constants dans la lutte. Aller à ces législatives, c’est valider ce 3ème mandat inconstitutionnel.
Fiers ivoiriens, soyons une société civile forte et tirons les leçons du passé pour un avenir meilleur, afin que tous ceux qui aspirent à gouverner ce pays pensent prioritairement aux intérêts du peuple et non à leurs intérêts égocentriques. Ces leçons essentielles sont de bannir en Côte d’Ivoire :
– la catégorisation des ivoiriens et la création des partis politiques sur des bases ethniques ou de mener des combats a consonnance ethnique ;
– la prise du pouvoir par les armes ;
– les alliances politiques contre nature pour des intérêts égocentriques de partage de gâteau.
– le tripatouillage de la constitution et du code électoral avec l’introduction de la Vice Présidence, le fait de faire sauter la limitation d’âge, la suppression du bulletin de santé dans les dossiers des candidats à la présidentielle, les parrainages etc…
– la partialité de la justice et le non respect de la séparation des pouvoirs.
Je souhaite que 2021 soit pour la Côte d’Ivoire une année de renouveau, à travers un Gouvernement de transition qui fera une priorité de la bonne gouvernance, l’État de droit et la réconciliation des ivoiriens. Cela ne saurait être possible avec une race de dirigeants corrompus.
Peuple de Côte d’Ivoire, ne baissons pas les bras et continuons de travailler à la libération de la démocratie, la justice et la paix dans notre pays. Accomplissons notre devoir défini dans notre hymne national qui est celui d’être « un modèle de l’espérance promise à l’humanité ». C’est une lourde responsabilité que nous n’avons pas le droit de trahir.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. Bonne et heureuse année 2021 à toutes et à tous !
Pour Pulcherie Edith GBALET,
Présidente de Alternative Citoyenne Ivoirienne,
Donald GAHIÉ,
Son Porte Parole