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Côte d’Ivoire – Élections: le casting pervers de Dramane Ouattara

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...Sur une quarantaine de candidatures, quatre (04) ont été retenues; celles de Alassane Dramane Ouattara (RDR), de Henri Konan Bédié (PDCI), Pascal Affi N'guessan (FPI) et Konan Kouakou Bertin (Indépendant).

Le lundi 14 septembre 2020, le Conseil Constitutionnel ivoirien à délibéré sur les candidatures à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Sur une quarantaine de candidatures, quatre (04) ont été retenues; celles de Alassane Dramane Ouattara (RDR), de Henri Konan Bédié (PDCI), Pascal Affi N’guessan (FPI) et Konan Kouakou Bertin (Indépendant).

Cette délibération du Conseil Constitutionnel à remis en scelle la question de la confiance des ivoiriens en leur institution. En effet, s’il est vrai que le rejet de nombreuses candidatures fantaisistes n’a surpris personne, et que celui des candidatures de Laurent Gbagbo et de Soro Guillaume avait été, en amont, planifié, par leur retrait sur la liste électorale, le rejet de la candidature du Professeur Mamadou Koulibaly, a surpris, choqué et indigné de nombreux ivoiriens et observateurs de la vie politique en Côte d’Ivoire.

Un casting à caractère tribal

Il est un secret de polichinelle en Côte d’Ivoire que la liste des candidats retenus pour l’élection d’octobre 2020 a été dressée par le président Alassane Dramane Ouattara himself. Des indiscrétions révèlent même que la première liste arrêtée par le Conseil Constitutionnel , et qui a plongé le président ivoirien dans une colère vive contre Mamadou Koné, président de la dite institution, contenait le nom du Professeur Mamadou Koulibaly.

Et quand on connaît la forte propension des ivoiriens au militantisme politique sur fonds de considérations tribales, les calculs machiavéliques de Dramane Ouattara, qui ont  motivé le choix des candidats qu’il a imposés au Conseil Constitutionnel, sautent aux yeux. Nous avons 3 candidats d’origine « Akans », peuple du centre de la Côte d’Ivoire, (Henri K. Bédié, Konan K. Bertin, P. Affi N’guessan), aucun candidat de l’ouest (fief de Laurent Gbagbo) et 1 candidats du nord (Alassane Dramane Ouattara)

Le président ivoirien, candidat à un 3e mandat anticonstitutionnel, a d’abord pris soin d’éliminer tous les candidats sérieux originaires du nord, que sont Mamadou Koulibaly et Soro Guillaume, pour ne pas prendre le risque de perdre des voix dans cette partie du pays, son fief électoral traditionnel. Ensuite, il souhaite émietter les voix de Henri Konan Bédié, seul challenger sérieux, dans le centre du pays,  son fief naturel, en lui opposant deux autres acteurs politiques, tous aussi « Akans ». Les populations de l’ouest sont quand à elles invitées à l’abstention, de par l’absence de Laurent Gbagbo; car Dramane Ouattara le sait, ceux-ci n’accorderont jamais leur suffrage à Affi N’guessan, en rupture de ban avec leur mentor, bloqué à Bruxelles  malgré son acquittement par la Cour Pénale Internationale

Mais qu’on se s’y méprennent! Ces calculs machiavéliques ne sont qu’un écran pour cacher une intention plus cynique, au soir du 31 octobre 2020, quand on connait ce que pèsent Affi N’guessan et Konan K. Bertin dans le paysage politique. En effet, ces derniers, vu leur poids politique, ne devraient raisonnablement pas être en mesure d’inquiéter le président Henri Konan Bédié dans son fief.

Un casting catalyseur du coup d’État électoral

Le candidat Affi N’guessan ne représentant aucune menace véritable, sa présence sur la liste  des candidats retenus, écrite par Dramane Ouattara et lue par le Conseil Constitutionnel, n’a d’autre objectif que d’utiliser le nom du FPI, parti fondé par Laurent Gbagbo, pour justifier de l’inclusivité de la compétition électorale à venir.

Quand à Konan Kouakou Bertin, dissident récent du PDCI, sa mission, qu’il en soit conscient ou pas, sera de faire croire qu’il a affaiblit le président Bédié en divisant l’électorat dudit parti. Tout comme pour le parrainage, le Conseil Constitutionnel, qui a désormais ses locaux à la présidence de la République, gonflera les scores réalisés par ce dernier dans le fief de Henri Konan Bédié, le sphynx de Daoukro.

Ainsi Alassane Dramane Ouattara, constitutionnellement écarté de la compétition électorale, se verra élire, dès le 1er tour de l’élection présidentielle, au soir du 31 octobre, pas pour son 3e mandat, mais pour son 1er mandat de la 3e République.

L’opposition ivoirienne, dans son ensemble, candidats retenus ou pas, qui a sans doute compris toute la perversité de ce casting électoral, a décidé de ne pas accompagner Alassane Dramane Ouattara dans sa forfaiture et d’appeler depuis le dimanche 20 septembre à la désobéissance civile en Côte d’Ivoire. Seul Konan Kouakou Bertin, KKB pour les intimes, semble encore se complaire dans le rôle de la mascotte électorale que Dramane Ouattara veut concéder à ses opposants. Il reste pour l’heure le seul candidat en lice face au président sortant,

 

Hervé Christ

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