Dans une lettre ouverte adressée aux représentants de toutes les chancelleries établies en Côte d’Ivoire, Jean-Yves Essis, cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) interpelle sur la nécessité d’agir pour faire obstacle à la tentative de « passage en force » orchestrée par le régime du président Alassane Ouattara, au sujet de la composition de la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI).
Ci-dessous l’intégralité de la lettre signée de Jean-Yves Essis, cadre du PDCI-RDA
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Les Ivoiriens dans leur grande majorité, aussi bien gouvernants que gouvernés, s’accordent tous à dire que la Commission Électorale Indépendante (CEI) est au centre de toutes les crises postelectorales que le pays a subi depuis les années 2000, la plus meurtrière de 2010-2011 mais également celles des dernières élections législatives d’octobre et de décembre 2018.
La vision de Jean-Yves Essis d’une CEI, véritablement impartiale
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
La Commission Électorale d’un pays qui se veut démocratique doit être indépendante et impartiale. En tant que principes fondamentaux et universels, l’indépendance et l’impartialité doivent être constamment respectées pour garantir une élection démocratique.
L’indépendance et l’impartialité doivent être garanties à tous les stades du processus, ce qui signifie, non seulement au cours des différentes étapes de la nomination des membres de la Commission, mais aussi par les différentes méthodologies de découpage au niveau de la cartographie électorale du pays.
Le contrôle de l’indépendance et de l’impartialité de la Commission Électorale devraient être des points centraux à observer de très près par les pays que vous représentez et par les institutions internationales de vérification et d’arbitrage des élections.
La Nouvelle CEI est favorable au régime Alassane Ouattara, selon Jean-Yves Essis
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
La CEI impartiale et indépendante tant rêvée par la majorité des Ivoiriens épris de paix, de justice et de démocratie vraie, vient d’être mise à mal par le récent Conseil des Ministres du mercredi 25 septembre 2019 qui a fait fi de toutes les recommandations nationales et internationales.
La nouvelle CEI mise en place depuis hier (mercredi), est composée d’un total de 15 membres. Compte tenu de la partialité évidente des représentants de la Présidence et du Ministère de l’Intérieur, ils sont à comptabiliser avec les représentants de la mouvance présidentielle.
Ainsi donc, cette CEI est composée de 5 membres du RHDP contre 3 de l’opposition dont l’un des 3 n’est autre que la présidente d’un parti d’opposition qui a rejoint, il y a à peine 3 mois, le RHDP. Nous sommes donc en réalité dans un déséquilibre total face à cette balance réelle de 6 membres contre 2.
Le déséquilibre tant décrié et qui a suscité la plainte de novembre 2016 auprès de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) a tout simplement été accentué par nos gouvernants.
L’appel de Jean-Yves Essis aux représentants des chancelleries établies en Côte d’Ivoire
Excellences Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Je vous adresse cette lettre Ouverte afin que vous soyez bien informés de la situation par tous les canaux possibles.