Où est donc le chef d’État ivoirien Alassane Ouattara depuis le 13 octobre ? Pourquoi n’a-t-il pas reçu le chef d’État rwandais Paul Kagame qui se trouvait en Côte d’Ivoire ? Pourquoi le protocole d’État et les services de communication de la présidence de la république ne communiquent pas sur les activités d’Alassane Ouattara depuis quatre jours alors qu’il n’a pas pris de vacances ?
Selon une note d’information des services de la présidence de la république, Alassane Ouattara a quitté Abidjan le 13 octobre pour une mission qui le conduira successivement à Tokyo au Japon et à Sotchi en Russie. Au Japon où son programme l’annonce du 20 au 23 octobre 2019, Alassane Ouattara doit assister à la cérémonie d’intronisation du nouvel empereur nippon. Puis, du 23 au 26 octobre, il prendra part à Sotchi en Russie, au premier sommet Russie-Afrique qui sera consacré à la paix, à la sécurité et au développement.
Cependant la note officielle ne donne aucune information sur le programme du Chef de l’État du 13 octobre 2019 au 20 octobre 2019, date à laquelle, il commence sa première activité. Comment un chef d’État peut-il partir de chez lui et disparaître dans les airs durant sept jours? Faut-il le tour du monde ? Son avion n’a-t-il pas besoin de carburant pour atterrir ?
De sources concordantes, le président ivoirien a choisi de partir à la hâte de son pays pour éviter son homologue rwandais, Paul Kagamé qui devait séjourner à Abidjan les 14 et 15 octobre dans le cadre d’un forum du patronat dénommé CGECI Academy. La preuve la cérémonie à laquelle le chef d’État ivoirien ne débute que le 20 octobre au Japon. Il n’y avait donc aucune urgence pour s’envoler le 13 octobre, soit une semaine avant et à la veille de l’arrivée de Paul Kagamé.
Depuis le 13 octobre 2019 qu’Alassane Ouattara est officiellement parti d’Abidjan, il n’a pas encore été accueilli par les autorités japonaises, ni même par la mission diplomatique ivoirienne à Tokyo. Aucune image, aucune vidéo, aucun reportage n’ont été diffusés ou publiés à propos sur la chaîne RTI, ni Fraternité Matin, les deux médias publics qui accompagnent habituellement le numéro un ivoirien dans ses déplacements.
Pendant ce temps, Guillaume Soro annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2020. Hier, c’étaient des manoeuvres militaires qui ont commencé à inquiéter les populations.
L’Etat-major des Armées a publié un communiqué en date du 15 octobre 2019, informant les populations ivoiriennes et particulièrement celles de la Région de Yamoussoukro, de l’exécution d’un exercice militaire, le mercredi 16 octobre 2019.
Dans ce communiqué, l’Etat-major Général des Armées rassure les populations que cet entrainement ne perturbera pas leurs activités et les invite, par conséquent, à vaquer tranquillement à leurs occupations.
“De cette assurance, le PDCI-RDA confirme la tenue effective des journées politiques prévues les 18 et le 19 octobre 2019 à Yamoussoukro.”, précise le communiqué. Et ce sera sans Alassane Ouattara.
Déjà en septembre 2019, le chef de l’État ivoirien en mission officielle en Arabie Saoudite, avait fini ses activités le 9 septembre 2019. Puis, on a plus eu des nouvelles de lui jusqu’à ce qu’il atterrisse à Ouagadougou le 14 septembre pour prendre part à une rencontre de l’UEMOA. Mais cette fois-ci, la situation est plus tendue dans le pays avec des poches de contestation et la marche des étudiants.
Hier mercredi , la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), la plus grande association d’élèves et d’étudiants du pays, ont marché à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody (Est d’Abidjan) pour réclamer justice après l’assassinat de Brice Dja Kouassi, un des leurs tragiquement tué la semaine dernière.
De noir vêtus pour la plupart avec à leur tête Saint-Clair Allah, le secrétaire général de la FESCI, ces étudiants ont exprimé leur amertume après le meurtre de Dja Brice qui était en licence 3 de droit privé au sein de cette université.
Selon le SG de la FESCI, il est temps que la communauté estudiantine et scolaire « ne soit pas la proie de tous ces grands mafieux ». Dénonçant les conditions difficiles de vie et d’études de ses camarades, M. Allah a plaidé auprès des autorités pour la prise en compte des problèmes rencontrés par les étudiants ivoiriens.
Brice Dja Kouassi, un étudiant en licence de droit privé à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan et gérant de Loto (Loterie) à ses heures perdues, a été retrouvé mort la semaine dernière, ligoté, mis dans un sac et jeté dans un bas-fond à proximité du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Cocody.
Selon le secrétaire général de la FESCI, le corps sans vie de l’étudiant agressé à coups de machettes, a été retrouvé par des collectionneurs d’ordures.
Malgré cette grogne, Alassane Ouattara n’a toujours pas réagi, comme s’il était coupé de l’actualité de son pays.
Source : coupsfrancs.com