Nonobstant la décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), à Abidjan, ce mardi 28 Avril 2020 se déroule sans ambages le procès de M. Guillaume Soro.
Le tribunal correctionnel d’Abidjan a ouvert ce mardi le procès de M. Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée Nationale ivoirienne. Soro est accusé de « détournement et recel de fonds public ». Pour ses avocats, il s’agit d’une « tentative d’exécution politique ». Le conseil juridique de Soro a laissé entendre que : « l’unique objectif de cette audience précipitée vise à rendre inéligible M. Soro, dans le cadre d’un jugement prévu à être rendu en catimini, en violation de toutes règles de droit et de procédure, sans qu’il ne soit tenu compte des exigences sanitaires ».
En effet, il ressort de cette condamnation par contumace les peines que suit:
-les avocats de l’Etat de côte d’ivoire reclament 3 milliards dont 780 millions de préjudices
-le parquet réquiert 20 ans de prison ferme avec privation des droit et libertés et 4, 5 milliards d’amendes pour recel de deniers publics et blanchiment de capitaux.
Rappellons que le 22 avril dernier, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples a ordonné à l’Etat ivoirien de « surseoir à l’exécution du mandat d’arrêt émis contre Guillaume Kigbafiori Soro » en exil, en France depuis presque un an. La famille politique d’Alassane Dramane Ouattara, l’actuel président de la République, mentionne que la CADHP adopte « une position plus politique que juridique ». Et il se pourrait que la Côte d’Ivoire se retire de l’instance judiciaire qui a son siège à Arusha en Tanzanie.
Il importe donc de signaler que l’ex-rebelle et plusieurs de ses fidèles sont également poursuivis pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’Etat ». Dix-neuf de ses « lieutenants » sont actuellement mis aux arrêts.
Kobenan Adjei