Jean-Charles Wognin est maïeuticien(homme exerçant le métier de sage-femme),fondateur de Réseau Ivoire Pro Santé (Rips), une organisation non gouvernementale qui lutte contre la mortalité maternelle et infantile en Afrique.
JC Wognin repond ici à une préoccupation exprimée par de nombreuses femmes qu´à la contractation de grossesses à un age avancé.
Après 42 ans la probabilité de grossesse par cycle, chez une femme ne présentant aucun trouble de la procréation, n’est que de 6%.
Cela est essentiellement dû à deux facteurs.
1- l’épuisement de la réserve ovarienne
2- l’augmentation du risque de fausses-couches dites infracliniques
Les ovaires sont constitués d’une quantité finie de follicules. Ce sont des sacs qui contiennent des cellules sexuelles immatures appelés ovocytes. À la puberté, chaque femme possède environ 400’000 follicules. Au début de chaque cycle menstruel, plusieurs follicules entrent en maturation mais un seul d’entre eux (rarement plus) sera sélectionné pour expulser son ovocyte (ovule) arrivé à maturité au moment de l’ovulation.
Contrairement donc aux hommes qui, tous les 74 jours fabriquent de nouveaux spermatozoïdes jusqu’à un âge très avancé, les femmes voient leur réserve ovarienne s’épuiser au fil du temps jusqu’à la ménopause.
Un des effets de l’âge et du vieillissement, c’est que, nos cellules en se multipliant, font de plus en plus d’erreurs en « recopiant » l’ADN. C’est d’ailleurs ce qui explique que les cancers se déclarent plus souvent au troisième âge.
Au niveau de la reproduction, cela se traduit par le fait qu’une grande partie des grossesses qu’on obtient après 40 ans, contiendra des « erreurs » dans son ADN. Cela aura pour conséquence un nombre élevé de fausses couches dont certaines auront lieu avant même que la grossesse ne soit perceptible cliniquement.
Cela dit, tout espoir de grossesse n’est pas perdu. De nombreuses femmes vont tout même connaître les joies de la maternité après 40 ans. Quand les grossesses ne seront pas spontanées, les techniques de procréation médicalement assistée pourront aider.
Quels sont donc les risques des grossesses tardives ?
La plupart des études s’accordent à dire qu’avec l’âge, les risques de diabète gestationnel, de gros bébé (macrosomie), de césarienne, de hypertension artérielle, de préeclampsie, de malformations foetales et d’anomalies chromosomiques (telles que la trisomie 21) sont accrus.
Ce qui en fait des grossesses qui nécessitent un suivi médical accru et minutieux.
Mieux encore, il faudrait, avant d’amorcer un projet de grossesse passé 40 ans, consulter son médecin ou sa sage-femme en amont, faire un bilan de santé, les vaccins nécessaires et amorcer les mesures de prevention idoines.
#TontonSageFemme