L’opposition et la société civile ivoirienne, la mission de l’Onu en Côte d’Ivoire, et la Cour africaine des droits de l’homme, sont unanimes et tirent la sonnette d’alarme sur le processus électoral en cours vu le climat politique en côte d’Ivoire qui ne laisse pas perplexe.
Le Président Alassane Ouattara qui avait à plusieurs reprises annoncé qu’il n’y aurait pas de report de l’ élection présidentielle de 2020, est désormais pris entre le marteau et l’enclume. Il a été contraint de faire appel à l’ONU pour l’aider à organiser des élections présidentielles apaisées et transparentes en 2020, alors même que l’ONU avait déjà plié bagages quelques années auparavant, car selon le pouvoir la Côte d’Ivoire avait définitivement retrouvé sa stabilité.
« Ce retour consacre plus tôt la faillite du régime, de la CEI, et des institutions, et le pays est de fait entré en transition politique », selon Christian Vabé, l’un des leaders de l’opposition et de la plateforme politique EDS, dans une déclaration il y a quelques jours.
En effet, tous les observateurs sérieux, l’ONU, et l’UA, s’accordent désormais à dire qu’il faut sauver la Côte d’Ivoire et éviter au pays une nouvelle crise post-électorale majeure comme en 2010. L’opposition significative ivoirienne et la société civile n’ont jamais accepté la reforme de la commission électorale indépendante dont ils exigent la dissolution car jugée non consensuelle, et la plainte du PDCI-RDA déposée à la cour africaine des droits de l’homme a été jugée recevable.
Et selon nos informations, la cour se prépare à prendre une décision exécutoire pour le gouvernement ivoirien concernant la CEI, et le secrétaire général de l’ONU à publier un rapport concernant l’élection présidentielle de 2020 et les conditions d’un processus électoral apaisé.
La mission électorale de l’ONU actuellement en Côte d’Ivoire a déjà pris la mesure des pratiques anti-démocratiques du Président Alassane Ouattara et de son gouvernement pour confisquer le pouvoir en 2020 grâce à un processus biaisé, et aussi incroyable que cela puisse paraître, en a soufflé mot à l’opposition.
Et à New York, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres prépare déjà son rapport dans lequel il recommandera selon nos informations un report de l’élection présidentielle de 2020, afin d’organiser un scrutin apaisé, transparent, et crédible, à partir des révélations de la mission de l’ONU à Abidjan sur les pratiques antidémocratiques du régime pour confisquer le pouvoir en 2020 et dont voici quelques unes :
– La commission électorale indépendante n’est pas acceptée par tous notamment par l’opposition significative FPI de Gbagbo/EDS , PDCI-RDA/CDRP de Bédié, et LIDER de Mamadou koulibaly accompagné de sa conseillère exécutif, Nathalie yamb, l’ex PAN de côte d’ivoire par la société civile ce qui risque d’être un gros problème.
– Ouverture par le gouvernement de l’enrôlement électoral en mars 2020 en violation du code électoral et du droit des citoyens, qui prescrit en son article 6 l’enrôlement sur la liste en 2019.
– Début de la distribution des cartes nationales d’identité par l’Office national de l’état civil et de l’identification (Oneci) prévoit commencer la distribution des nouvelles cartes d’identité aux 6 millions et demi de personnes qui en possèdent déjà et de ne pas prendre en compte les 7 millions de nouveaux majeurs, qui ne disposent aucune pièce d’identification. Alors que la logique voudrait qu’on commence à distribuer les pièces d’identité à ceux qui n’en n’ont pas. Il y a là une volonté d’exclure les jeunes de la liste électorale alors qu’il aurait été simple que le gouvernement proroge la validité des cartes d’identité de ceux qui en ont déjà jusqu’à fin 2020 ou même 2021.
– Les nouvelles cartes d’identité, dont la production a été confiée à l’entreprise belge Semlex, ne correspondront pas au format Cedeao, contrairement à ce qu’avait laissé entendre les tenants du pouvoir, alors que les textes de l’organisation sous-régionale prévoient que la carte d’identité biométrique Cedeao fasse également office de carte d’électeur pour les citoyens inscrits sur les listes électorales.
Ce qui ne sera pas le cas de la carte émise par Semlex/Oneci, dont le timbre coûtera pourtant 5 000 F Cfa, en dehors de tous les autres frais induits. La mention du lieu de vote n’apparaîtra donc pas au dos de la CNI, comme cela est déjà implémenté au Sénégal, où les ressortissants peuvent utiliser leur carte d’identité comme carte d’électeur.
Si l’intention inavoué du Président Alassane Ouattara en faisant appel à l’Onu était de valider un braquage électoral en 2020, cela semble se retourner contre lui à la lumière des derniers développement en cours.
De plus, Antonio Guterres n’est pas Ban Ki Moon encore moins son obscur envoyé spécial Young Jin Choï.
Source: Ivoirebusiness.com