Si chaque candidat tire actuellement le drap de son côté à travers des déclarations de charme habilement préparées pour séduire les électeurs. Il n’en demeure pas moins cohérent qu’ils ne présentent pas les mêmes potentialités. Chacun a ses forces et des faiblesses.
Guillaume Soro
Ancien leader estudiantin, ex-chef de la rébellion des Forces nouvelles, apparaît comme l’un des favoris de ce scrutin. Fort de ses soutiens au sein de la jeunesse ivoirienne, il bénéficie d’une implantation nationale. Le hic, il a été condamné à 20 ans de prison ferme et de 5 ans de privation de droits civiques. Une situation qui pourrait l’exclure des joutes électorales. On peut aussi citer les victimes de la rébellion dont certains portent encore les séquelles des exactions commises par ses hommes. Ces derniers qui continuent de réclamer justice, mais ne lui accorderont surement pas leur voix.
Henri Konan Bédié
Ancien président de la République de Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié semble être le challenger du parti au pouvoir. Candidat malheureux aux élections de 2010, il avait joué un rôle important à l’élection d’Alassane Ouattara. Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a désormais le vent en poupe. Il a la sympathie de la majorité des militants du Front populaire ivoirien (FPI) et des sympathisants de Guillaume Soro. Il apparaît aujourd’hui comme l’homme du changement. Dans l’historique des élections en Côte d’Ivoire, le PDCI a toujours fait de bon score.
Même si, Henri Konan Bédié part favori, l’Ivoirité, idéologie assimilée à un repli identitaire par certains, pourrait être mise en avant par ses détracteurs pour saper sa campagne électorale.
Jean Yves Dibopieu
Il était l’ombre de Charles Blé au sein de la galaxie patriotique, mouvement de soutien au président Laurent Gbagbo. Après avoir connu l’exil et la prison, le président d’Intégrité et conscience nationale (ICON, traîne, à Abidjan, une réputation de dilettante un peu fauché. En début de semaine, il a jugé exorbitante la caution présidentielle fixée à 50 millions : « Nous nous insurgeons contre la caution de 50 millions de FCFA ». Trouver 50 millions de FCFA semble être un casse-tête chinois pour l’ancien secrétaire général de la FESCI.
Marcel Amon Tanoh
Marcel Amon Tanoh a fait savoir au peuple de Côte d’Ivoire depuis le mercredi 22 juillet 2020 qu’il prendra part à la course à présidentielle.
Ancien chef de la diplomatie ivoirienne, il faisait partie du cercle restreint des plus fidèles collaborateurs du président Alassane Ouattara. Ses soutiens proviendront sûrement du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Hormis sa famille politique, cet économiste n’a pas l’aura d’un Guillaume Soro, ni d’un Henri Konan Bédié. La tâche s’annonce ardue pour le transfuge du RHDP.
Seth Koko
Seth Koko, président du Mouvement politique l’Alternative-Côte d’Ivoire est inconnu du public ivoirien. Mais l’homme rêve d’un destin à la Macron ou à la Kaïs Saïed.
« En France, le mouvement en Marche a pu détrôner les trois grands partis politiques avec un leader âgé de 39 ans. A 3 mois de la présidentielle tunisienne, Kaïs Saïed s’est lancé et a remporté la victoire. A 43 ans et à 4 mois de la présidentielle ivoirienne, nous nous sommes déclarés et nous allons gagner parce que nous nous y préparions depuis 2012 », a-t-confié à un confrère.
Le scrutin présidentiel étant ouvert à tous, chaque candidat fait ce qu’il peut pour avoir les faveurs de ceux (électeurs) qui peuvent influencer sur le cours de l’élection.