L´éducation supérieure ivoirienne continue avec ses lacunes et le réfus des gouvernants d´une réforme structurelle, toute chose qui la rend peu performante et donc non competitive. Plus grave encore est l´inadéquation entre offre de formation et emploi dont la resultante est d´avoir 3000 docteurs sans emploi.
Monsieur le Ministre
Je suis admiratif de votre admiration, et pour cela, je vous cite : « J’ai été ravi de lui exprimer mon admiration. Docteure en Droit à 25 ans, Mlle Sangare Yamine est un exemple inspirant pour notre jeunesse. En effet, Elle incarne la jeunesse consciencieuse ». Comme vous le dites si bien ! Malheureusement ou heureusement selon le bout par lequel on le prend, Mlle Sangaré Yasmine a la chance de ne pas incarner les fruits de votre compétence de gestionnaire de l’enseignement supérieur ivoirien.
Vous avez sous vos mains plus de 3000 docteurs, fruits des universités ivoiriennes qui manifestent parce qu’ils ne sont employés nulle part. Évidemment pris à la gorge par l’incompétence du gouvernement actuel, ils ne peuvent que s’accommoder à leur louable de réqualification, puisqu’ils ont fait l’erreur de s’engager dans des filières proposées par votre ministère.
La seule satisfaction que vous avez eu à leur égard a été de les voir emprisonnés pour trouble à l’ordre public.
Je pense pour ma part que la fierté que vous devriez avoir ou ressentir est celle de voir sous votre direction, la fin du saccage du système éducatif ivoirien. C’est également de voir, ces milliers de jeunes Ivoiriens consciencieux, qui se réveillent à 6 h, 5h ou même 4h du matin dans les faubourgs d’Abidjan, pour se rendre dans nos universités et instituts supérieurs devenir à 25 ans des docteurs.
Mais non, vous préférez célébrer le produit fini d’autres gestionnaires de l’enseignement supérieur, pour masquer le lamentable échec de votre ministère.
Pis, tout porte à croire que pour vous l’exception du succès de 1 sur 100 étudiants ivoiriens est la règle de performance éducative et de compétitivité professionnelle qui doit s´appliquer à l´éducation supérieur ivoirien.
Il serait bien que vous vous revoyez Monsieur le ministre, commencez par vous réjouir des 3000 Docteurs made in Côte d’Ivoire, trouvez-leur le boulot pour lequel vous les avez formés, ils sont plus que consciencieux. En le faisant, vous inciterez mieux leurs cadets à aller plus loin dans leurs études et vous aurez beaucoup plus de jeunes docteurs de 25 ans à célébrer.
Ouvrez-leur, les portes du travail dans le domaine universitaire. Vous pouvez par exemple les recruter comme vacataires pour commencer. Il fort souhaitable que vous revoyez la loi sur la fonction d´enseignant du supérieur.
Vous pouvez aussi les admettre comme enseignants définitifs dans nos universités qui sont sous tension par manque d´enseignants, puisque nous savons tous que le ratio étudiants-enseignants est en deçà de la norme.
Alors vous aviez l´air d´être épris d’une grande joie en recevant la jeune docteure, nous, nous avons été très mal à l’aise, quand nous constatons que à 25 ans de nombreux étudiants dans nos universités sont soit en train de finir la licence, soit sont en année de maitrise, à cause du système d´enseignement que vous dirigez et que vous ne voulez pas substantiellement reformer.
Vous avez les clés pour rendre notre enseignement supérieur performant, honorable et compétitif, en réformant le système.
Permettez-nous de nous réjouir, nous aussi du succès de nos enfants, de nos frères et sœurs qui étudient ici Côte d’Ivoire, quand vous célébrez ce qui vient d´ailleurs, de l’étranger.
Rendez-nous fiers à tout le moins, pour le salaire de millions que les contribuables que nous sommes vous payons.
Je finis en vous rassurant Monsieur le Ministre, avec ou sans vous nous parviendrons à redonner ses lettres de noblesses à notre enseignement supérieur. Il y a une alternative à la gestion calamiteuse du système éducatif ivoirien, parque justement, nous recusons l´idée de fatalité dans ce domain de gouvernance, tout comme dans bien d´autre.
Veuillez agréer l’expression de ma très haute considération.
Leopold Abrotchi, Ecrivain, Alternative Nouvelle