À quelques jours de l’anniversaire de son premier mandat à la tête de Liberté et Démocratie pour la République en Côte d’Ivoire (LIDER), nous avons rencontré pour vous Monique Gbékia, présidente de LIDER, et abordé avec elle les axes prioritaires de ses actions et l’actualité politique et sociale en Côte d’Ivoire. Entretien
Bonjour Madame la présidente. Dans quelques jours vous aurez passé un an à la tête de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER). Quel bilan pouvez-vous faire de votre première année de mandat à la tête de ce parti ?
Merci pour la question. Mon mandat est placé sous le signe de la continuité de la vision du Professeur Mamadou Koulibaly, fondateur du parti. Autrement dit, faire la promotion du projet de société, le faire adopter par les populations. Mais en même temps, mon rôle est le recrutement de personnes capables de sécuriser le vote de notre candidat pour 2020, et ça, nous nous y attelons. Les résultats sont satisfaisants.
Sécuriser le vote de votre candidat, le professeur Mamadou Koulibaly en 2020, suppose une implantation de votre parti partout en Côte d’Ivoire, quel est donc le bilan de votre parti à ce niveau ?
En matière d’implantation, le travail est permanent. Toutefois, noter que LIDER est largement implanté en Côte d’Ivoire et de plus en plus dans la diaspora depuis 2018 avec des représentants très engagés. La sécurité du vote d’un candidat relève de certains parmi nous et qui sont capables d’oublier de manger tellement l’objectif est vital pour eux. Autrement dit, de vrais commandos qu’il faut extraire parmi les militants, voir des sympathisants, car contrairement à l’opinion commune, une élection présidentielle ne se gagne pas avec seulement ses militants. Bref, le fichier des adhésions 2019 est très rassurant et concerne plus d’un millier de nouveaux adhérents.
LIDER a donc résolument le regard tourné vers 2020. Cette échéance s’annonce aussi avec un nouveau paysage politique. La libération du président Gbagbo, l’éclatement du RHDP en trois tendances. Comment LIDER appréhende donc stratégiquement 2020 par rapport à ce nouveau paysage ?
Cette recomposition du paysage politique est en réalité une bonne chose dans la mesure où cela permet aux populations de mieux faire leur choix parmi les différentes offres politiques et les hommes qui portent ces offres. LIDER est à l’aise dans une ambiance comme celle -ci, car les arguments abondent en dehors du projet de société.
On ne peut parler de 2020 sans aborder la question de la Commission électorale indépendante. Récemment vous avez porté la question de son inégalité devant le Conseil Fédéral Suisse par le biais du parti socialiste suisse, votre allié au sein de l’alliance progressiste mondiale. Pensez-vous que cela n’ait pas plu au gouvernement à telle enseigne qu’il ait exclu LIDER de l’entame des consultations pour la réforme de la CEI ?
Vous avez raison, la commission électorale joue un rôle majeur d’où la question de son indépendance organique, fonctionnelle et financière pour lesquelles LIDER se bat à travers ses structures de la diaspora. Je profite de votre micro pour féliciter et remercier nos militants et le parti frère Suisse de l’Alliance Progressiste.
Concernant l’exclusion de LIDER le 21 janvier dernier, plus d’une hypothèse peuvent expliquer cela. D’abord, et vous avez raison, le gouvernement ne supporte pas le fait que LIDER puisse être membre d’une grande alliance, ensuite il considère notre parti comme faisant partir de leur groupement politique, ce qui est un non-sens. Nous voudrions d’ailleurs lui rappeler que notre parti a un candidat déclaré, en la personne de Mamadou Koulibaly, depuis le 24 mars 2018. Ensuite, il n’a jamais voulu d’une vraie réforme de la commission électorale alors que LIDER lui a envoyé une copie de son avant-projet de Loi sur la réforme de cette commission. Nous n’acceptons pas cette exclusion et nous avons depuis, entamé des rencontres avec les ambassadeurs qui sont dans notre pays. Celui de la Suisse a été le 3e à nous recevoir.
Malgré votre exclusion en savez-vous d’avantage sur l’état d’avancement des travaux relatifs á la reforme de cette institution ? 2020 est proche mais Alassane Ouattara semble ne pas se presser sur cette question ?
On va juste dire que la montagne a accouché d’une sourie. Autrement dit la réforme s’est limitée à la rencontre d’ouverture et plus rien depuis environ 2 mois.
Il nous est apparu que cette exclusion de LIDER n’a fait l’objet d’aucune condamnation de la part des autres partis d’opposition. Qu’est ce qui explique selon vous ce silence alors qu’en même temps ils appellent contre une alliance de l’opposition contre le RHDP en 2020 ?
On note toutefois, dans leur réponse au gouvernement, l’appel à des discussions inclusives et à une réforme en profondeur.
Pensez-vous comme certaines opinions politiques que seule une alliance inclusive de l’opposition permettra de mettre Ouattara en déroute en 2020,
Ce serait en effet idéal pour mettre fin à l’élection dès le premier tour. Mais Ouattara peut être mis en déroute même avec deux candidatures de l’opposition.
Quelle est donc la position de LIDER face à une candidature unique de l’opposition ?
Pour le moment, la consigne consiste à observer et voir comment les choses évoluent. Il semble que la plateforme de Bédié, à travers son secrétaire exécutif vient de rejoindre LIDER sur la question de la composition de la CEI. Donc bravo !
Avez- vous madame la présidente un point d’actualité sur lequel vous souhaiteriez vous prononcer particulièrement avant que nous n’achevions cette interview ?
Oui ! Sur la grève dans les établissements scolaires. Le candidat Mamadou Koulibaly a, dans sa tribune « Jeudi c’est Koulibaly », fait de bonnes propositions que je prends à mon compte. Et l’une d’elles est que le chef de l’Etat prenne lui-même les choses en main.
Voilà que le lycée classique d’Abidjan qui jusque-là n’avait pas pris part à la grève, est finalement entré en grève depuis une semaine. Cette grève qui perdure tout en s’élargissant est dommage pour les enfants, l’avenir du pays, donc une menace sérieuse pour la construction d’une Côte d’Ivoire moderne et meilleure.
Pour clore l’interview quel sera votre dernier mot à l’endroit des ivoiriennes et aux ivoiriens ?
Comme mot de fin, je voudrais lancer un appel aux ivoiriennes et aux ivoiriens, et leur dire qu’ils ont une opportunité unique de contribuer à élire pour notre pays le meilleur candidat, à savoir Mamadou Koulibaly en 2020, pour une vraie politique humaine de développement inclusif du pays avec les populations et pour les populations. Je vous remercie.
Merci présidente. Merci pour votre disponibilité et bonne continuation.
Propos recueillis par Hervé Christ