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Le chef de l’opposition ivoirienne dénonce l’influence de la France

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Mamadou Koulibaly, ex-président de l'Assemblée Nationale de Côte d'Ivoire

Par Katarina Hoije et Pauline Bax

La Côte d’Ivoire, la plus grande économie d’Afrique de l’Ouest francophone, est trop concentrée sur les relations commerciales avec la France et devrait ouvrir son marché aux investisseurs d’un plus grand nombre de pays, a déclaré un chef de l’opposition.

« Soixante ans après l’indépendance de la Côte d’Ivoire par la France, les entreprises françaises dominent toujours le commerce », a déclaré Mamadou Koulibaly, ancien président du Parlement âgé de 62 ans, qui se présente comme candidat à la présidence de la République, dans une interview.

Ancienne colonie française, la Côte d’Ivoire a maintenu des liens politiques, économiques et culturels étroits depuis son accession à l’indépendance en 1960. Sous le président Alassane Ouattara, qui a pris ses fonctions en 2011 après une intervention militaire des Nations unies et de la France, ces liens se sont développés.

Alors que le pays se remettait d’une décennie de conflit civil et de grands projets d’infrastructure réduisant les embouteillages et contribuant à l’essor de l’immobilier, les entreprises françaises ont été à la pointe de la frénésie des bâtiments. Bouygues SA travaille sur un train de banlieue d’un montant de 1,5 milliard de dollars dans la capitale commerciale, Abidjan, et les week-ends, les clients se pressent dans de tout nouveaux supermarchés exploités par Carrefour SA.

Dans le même temps, Ouattara a attiré des investisseurs du monde entier et a permis aux nouveaux arrivants chinois de construire des routes, de mettre en place un réseau national de télévision à péage et de compléter la centrale hydroélectrique de Soubré . China Road & Bridge Corp. a remporté cette année un contrat de 134 millions de dollars pour un pont à Abidjan. À proximité, une entreprise marocaine est en train de transformer la ville en construisant une promenade dans le lagon près du quartier des affaires du Plateau.

Rhétorique anti-française

« Qu’ils viennent de Russie, de Chicago ou de Guangzhou, travailler avec d’autres investisseurs pour réduire l’influence de la France est dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire », a déclaré M. Koulibaly.

Ancien membre éminent du Front populaire ivoirien de l’ex-président Laurent Gbagbo, Koulibaly s’est échappé pour créer son propre mouvement, Lider, en 2011. Sa décision intervient plusieurs mois après la fin d’une courte guerre civile déclenchée par le refus de Gbagbo d’accepter la défaite. aux élections présidentielles de 2010. Koulibaly était l’un des rares partisans de Gbagbo à ne pas prendre parti dans le conflit, qui s’est révélé le plus violent de l’histoire du pays.

Sous le règne de Gbagbo en 2000-2010, les relations avec la France se sont tendues lorsque Paris a négocié un accord de paix entre son gouvernement et un groupe rebelle qui s’était emparé de la moitié nord du pays. La rhétorique anti-française a culminé en 2004 alors que des foules se déchaînaient dans les principales villes, attaquant les symboles de l’influence française et intimidant principalement les étrangers blancs. L’armée française a évacué environ 8 000 personnes avant que le calme ne soit rétabli.Une des collaboratrices de Koulibaly, Nathalie Yamb, de nationalité suisse et camerounaise, a été expulsée plus tôt cette semaine pour avoir posté des commentaires sur Twitter. Le gouvernement le considère comme «malveillant» et «incompatible avec l’intérêt national». Elle est connue pour être hostile à la France et au président français Emmanuel Macron.

Koulibaly est également un critique de longue date du franc CFA, créé après la Seconde Guerre mondiale pour aider la France à importer des marchandises de ses colonies. La monnaie, utilisée par huit pays d’Afrique de l’Ouest, est rattachée à l’euro et sa convertibilité est garantie par le Trésor français. » Le CFA fait partie du marché fermé dont je veux me débarrasser », a-t-il déclaré. «L’argument selon lequel la monnaie est bonne pour les affaires entre la France et la Côte d’Ivoire ne tient tout simplement pas. En supprimant le franc CFA, nous risquons de contrarier la France, mais nous ouvrirons notre marché aux Nigérians, aux Russes et aux Chinois, qui seront ravis. « 

Pour le moment, Koulibaly cherche toujours des fonds pour sa campagne politique – et a déclaré qu’il ne refuserait pas l’aide de la Russie, qui cherche à étendre son influence sur le continent. Son voyage en octobre au premier sommet Russie-Afrique à Sochi n’a pas encore abouti à un accord, a-t-il déclaré.

« Je suis ouvert à tous ceux qui sont prêts à financer ma campagne, qu’il s’agisse d’hommes d’affaires russes, chinois ou américains », a déclaré Koulibaly. «Ce que j’offre en retour, c’est un accès au marché ivoirien et la possibilité de venir investir ici dans les mêmes conditions que tout le monde.»

source: Bloomberg.com

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Le Premier Ministre Sénégalais Ousmane Sonko, recadre Emmanuel Macron

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Monsieur Ousmane Sonko, actuel Premier Ministre Sénégalais

Lors de la Conférence des ambassadrices et ambassadeurs à l’Élysée le 6 janvier 2025, Emmanuel Macron a consacré une large partie de son intervention à l’Afrique. Il a abordé les relations historiques, les défis actuels et les orientations stratégiques de la France.

Dans son allocution affirmait entre outres que « qu’aucun pays africain ne serait aujourd’hui souverain, si la France ne s’était déployée » ou encore « Nous avons proposé aux chefs d’État africains de réorganiser notre présence », Il expliquait également “Comme on est très polis, on leur a laissé la primauté de l’annonce », indiquant que plusieurs de ces pays « ne voulaient pas enlever l’armée française ni la réorganiser ». A la suite de cette sortie jugée irrespectueuse et irresponsables par plusieurs analystes politiques, le Premier Ministre Sénégalais Ousmane Sonko a réagi pour à porter un démenti cinglant, recadrant de ce fait le président français.

Selon Monsieur Sonko  » Le Président Emanuel Macron a affirmé aujourd’hui que le départ annoncé des bases françaises aurait été négocié entre les pays africains qui l’ont décrété et la France. Il poursuit en estimant que c’est par simple commodité et par politesse que la France a consenti la primeur de l’annonce à ces pays africains.

Je tiens à dire que, dans le cas du Sénégal, cette affirmation est totalement erronée. Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain. Il déclare, enfin, « qu’aucun pays africain ne serait aujourd’hui souverain, si la France ne s’était déployée ». Constatons que la France n’a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l’Afrique sa sécurité et sa souveraineté.

Bien au contraire, elle a souvent contribué à déstabiliser certains pays africains comme la Libye avec des conséquences désastreuses notées sur la stabilité et la sécurité du Sahel.

C’est enfin le lieu de rappeler au Président Macron que si les soldats Africains, quelquefois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, ne s’étaient pas déployés lors la deuxième guerre mondiale pour défendre la France, celle-ci serait, peut être aujourd’hui encore, Allemande. »

Saint Leo @Leadernewsci

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Les propos de Macron qui banalisent la douleur de la population et scandalisent Mayotte

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Emmanuel Macron visite l´ile de Mayotte après le passage du Cyclone Chido - Photo AFP

Le président français Emmanuel Macron a été hué lors de sa visite à Mayotte, où il s’est rendu pour constater les dégâts causés par le cyclone Chido, le plus puissant à frapper le territoire en près d’un siècle.

Les habitants, exprimant leur frustration face à la lenteur de la réponse gouvernementale, ont scandé des slogans tels que « Macron démission » et « De l’eau, de l’eau, de l’eau », soulignant le manque d’accès à l’eau potable et à d’autres services essentiels près d’une semaine après la catastrophe.

Le cyclone a causé des destructions massives, laissant de nombreuses personnes sans abri et sans accès aux besoins de base. Le bilan officiel fait état de 35 morts, bien que les autorités craignent que le nombre réel de victimes soit beaucoup plus élevé, potentiellement de plusieurs centaines à des milliers, en raison de la difficulté d’accéder aux zones les plus touchées, notamment celles abritant des migrants sans papiers vivant dans des conditions précaires.

Face à la colère des résidents, Macron a défendu la réponse du gouvernement, affirmant que des efforts étaient en cours pour fournir de l’aide et rétablir les services essentiels. Il a également annoncé la mise en place d’une loi spéciale pour accélérer les efforts de reconstruction et remplacer les bidonvilles par des structures plus solides.

Malgré ces promesses, de nombreux Mahorais se sentent négligés par les autorités françaises, une situation exacerbée par la pauvreté endémique et les défis liés à l’immigration clandestine sur l’île. La situation reste critique, avec des besoins urgents en eau potable, nourriture et services médicaux pour prévenir de potentielles épidémies. La colère contre le président français reste vive sur l´ile où les habitants jugent scandaleux certains propos d´Emmanuel Macron qui avait affirmé « si c´était pas la france, vous serez 10.000 fois dans la merde ». La population s´estime marginalisée.

La visite de Macron à Mayotte intervient dans un contexte de critiques accrues concernant sa gestion de crises similaires, les résidents exprimant leur désir de voir des actions concrètes plutôt que des promesses. La reconstruction de l’île et le rétablissement des services de base demeurent des priorités urgentes pour les autorités françaises.

Leadernews avec AP News

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La chute de Bachar Al-Assad : fin d’une ère et bouleversements régionaux

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Bachar Al-Assad, président de la Syrie, renversé par des Rebelles islamistes

Après plus d’une décennie marquée par la guerre civile, des combats acharnés, et des alliances complexes, la chute du régime de Bachar Al-Assad en Syrie marque un tournant historique pour le pays et pour le Moyen-Orient.

Ce bouleversement, longtemps jugé improbable par les analystes, soulève des questions sur l’avenir de la Syrie et sur l’équilibre géopolitique régional.

Les causes de l’effondrement du régime

Le régime de Bachar el-Assad a résisté pendant de nombreuses années grâce à des soutiens militaires et politiques étrangers, notamment de la Russie et de l’Iran. Toutefois, plusieurs facteurs internes et externes ont fini par précipiter sa chute :

Épuisement économique : Les sanctions internationales, l’effondrement de la monnaie syrienne et la destruction massive des infrastructures ont plongé la population dans une pauvreté extrême.

  • Pression internationale accrue : L’isolement diplomatique du régime s’est renforcé, avec une coalition grandissante de pays exigeant un changement de leadership en Syrie.
  • Fractures internes : Les défections au sein de l’armée syrienne et la perte du soutien de certaines élites économiques ont ébranlé la colonne vertébrale du pouvoir.
  • Soulèvements populaires : Malgré une répression brutale, les foyers de contestation ont continué de se multiplier dans tout le pays, galvanisés par le désespoir et la fatigue de la guerre.

Les derniers jours du régime Assad

Les derniers mois ont été marqués par une intensification des combats dans les régions clés du pays, en particulier autour de Damas. Les forces d’opposition, aidées par des coalitions internationales et des acteurs régionaux, ont réussi à repousser les forces pro-Assad hors des grandes villes.

Selon des sources locales, le retrait des troupes russes et la réduction du soutien iranien ont laissé le régime affaibli et incapable de maintenir son emprise sur le pays. Le 15 juin dernier, une coalition rebelle a proclamé la prise du palais présidentiel, signifiant la fin symbolique du règne de Bachar el-Assad.

Les réactions internationales

La chute d’Assad a suscité des réactions diverses sur la scène mondiale :

  • Russie : La Russie, principal soutien du régime syrien, tente de repositionner sa stratégie régionale face à cette perte d’influence.
  • Iran : Pour Téhéran, l’éviction d’Assad représente un coup dur pour son projet d’expansion régionale et ses alliances chiites.
  • Occident : Les États-Unis et les puissances européennes, tout en saluant la fin d’une dictature, se préoccupent de l’instabilité potentielle et de la montée en puissance de groupes extrémistes.

Les défis à venir pour la Syrie

Si la chute d’Assad est saluée par certains comme une victoire pour une probable démocratie, le pays reste confronté à d’énormes défis :

  • Reconstruire un pays dévasté : La Syrie fait face à des destructions massives et à une économie en ruine.
  • Assurer la transition politique : La question d’un gouvernement de transition inclusif reste cruciale pour éviter de nouvelles divisions.
  • La montée des factions : La fragmentation des groupes d’opposition et la présence de milices extrémistes pourraient plonger le pays dans une nouvelle phase de violence.

La chute de Bachar el-Assad marque un moment historique, mais l’avenir de la Syrie demeure incertain. Alors que le pays entre dans une période de transition, la communauté internationale et les acteurs syriens devront travailler de concert pour reconstruire un État stable, inclusif et pacifié. L’histoire retiendra cette chute non seulement comme la fin d’un régime, mais aussi comme un moment décisif pour la région tout entière.

Léopold VII Abrotchi, écrivain et analyste politique

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