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Nathalie Yamb: << J'ai beaucoup de regrets pour le Cameroun >>

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Nathalie Yamb, Conseillère exécutif du prof Mamadou koulibaly- image l'illustration

Par Leadernews le 12 Janvier 2020

Nathalie Yamb, lors de son passage sur les ondes de la télévision internationale Vox Africa le 6 janvier 2020, a déploré le manque de liberté d’expression au Cameroun. La panafricaniste est revenue sur l’actualité politique de son pays.

La télévision internationale Vox Africa a reçu la conseillère exécutive du président du parti d’opposition LIDER le 06 janvier 2020. Au cours de cet entretien, la suisso-camerounaise Nathalie Yamb a répondu à plusieurs questions sur son pays le Cameroun tout en passant sur son parcours sans oublier celui de ses parents.

« Je viens d’une famille qui s’est battue beaucoup. Mes parents ne sont pas de la haute. Pas du tout. Ma mère est couturière, mon père est menuisier. J’ai vu mes parents se battre. Mon père a connu ma mère dans les années 60 en Suisse quand il était allé faire son apprentissage. Il lui a dit tout de suite : « moi là je ne suis pas venu dans votre pays pour rester jusqu’à perpétuité. Si tu m’épouses, un jour on va aller dans mon pays. Ils nous ont ramassés mon frère et moi, ils nous ont amenés au Cameroun en 1977. Et aujourd’hui ma mère vit toujours là-bas avec mon père. Ma mère est plus Camerounaise que beaucoup de Camerounais. Elle conduit d’ailleurs comme une  Camerounaise. Quand on a quitté a Suisse mon père travaillait comme menuisier dans une menuiserie à Nkolbisson, c’était à l’extérieur de Yaoundé. Il gagnait 44000 FCFA. Quand on montre aux gens le quartier où j’ai grandi les gens se disent : « une Blanche n’a pas pu habiter là ! ». Il y avait des inondations quand il pleuvait tout tait inondé », a commencé par raconter Nathalie Yamb, selon cameroon-info.net.

Elle poursuit en expliquant que son père avait essayé de la dissuader de rentrer travailler comme journaliste au Cameroun après ses études en Allemagne car il connaissait son caractère bien trempé et son esprit révolutionnaire.  « J’ai fait des études de sciences politiques, journalisme et après communication  à l’époque. Quand je dis que je vais rentrer en Afrique pour voir comment… Mon père m’a dit : « si tu viens ici au Cameroun il ne faut pas que tu deviennes journaliste. Si tu écris on va te mettre en prison à Kondengui tout de suite. Vraiment il faut me promettre que si tu rentres tu ne vas pas être journaliste. Je n’ai pas été journaliste », raconte-t-elle.

A l’en croire, sa génitrice la comprenait mieux vu qu’elle a toujours mené des combats depuis son enfance. C’est d’ailleurs le personnage de son pays qui l’inspire à cause du faite qu’elle est « une battante ». Ayant perdu ses parents très tôt, elle a réussi à élever ses enfants dans un pays qui n’est pas le sien, et à surmonter plusieurs cancers. Une femme aujourd’hui âgée de 73 ans mais mariée depuis 52 ans.

En ce qui concerne la politique, elle n’a eu aucune hésitation avant de faire une comparaison entre son pays et la Côte d’Ivoire. « J’ai créé un Hashtag il y a quelques années de cela sur Twitter et sur Facebook pour parler du Cameroun dont je suis assez fière. C’était « hashtag pays penché ». Parce que comme dans beaucoup de pays d’Afrique – d’ailleurs ce n’est pas une particularité du Cameroun, malheureusement les mêmes choses se répercutent partout – Il y a un potentiel énorme, une créativité énorme chez les populations. Et puis il y a un système qui a tout pourri. Qui infiltre comme un magma et qui tire tout vers le bas. J’ai beaucoup de regrets pour le Cameroun parce que contrairement à la Côte d’Ivoire, au Cameroun il y a quand même une liberté d’expression qui est assez extraordinaire – je sais qu’il y en a qui pousseront peut-être des cris d’orfraie mais …-  il y a plusieurs chaînes de télévisions privées, les gens sont capables d’aller débattre à longueur de journée à la télévision, de s’exprimer dans des termes, certaines fois qui sont peut-être même un peu choquants. Il y a un enrôlement électoral qui est ouvert quasiment toute l’année. En Côte d’Ivoire il y a un enrôlement chaque fois qu’il tombe une dent au président. Il fait des enrôlements de 6 jours… Et quand on   a toutes ces possibilités à savoir pouvoir s’exprimer, avoir accès à des médias relativement libres, pouvoir s’enrôler sur la liste électorale et qu’on se retrouve à la fin  avec la même chose qu’en Côte d’Ivoire où il n’y a pas d’enrôlement, on a quand même une liste de 6, 5 millions d’électeurs des deux côtés… En Côte d’Ivoire il y a une seule télé, la RTI. C’est vrai que Monsieur Ouattara vient d’octroyer aux membres de sa famille  des licences pour qu’on ait  5 sources d’abrutissement supplémentaires. Parce que ce sera de nouveau de l’atalaku et de la propagande à longueur de journée. Mais que de l’autre côté au Cameroun on a ça et que l’on voit où l’on est arrivé en 2019 avec les gens qui se tapent dessus, de l’ethnicisme, du tribalisme, la sécession, la guerre civile, il y a suffisamment de problèmes. Notre unique ennemi commun partout en Afrique c’est la pauvreté. Il ne faut pas se laisser distraire par des palabres que les gens vont mettre en place »

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Afrique de l´Ouest: La sous-région en tension, quel choix géostratégique?

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Konaté ABDOURRAHIM, Analyste en science politique

La théorie des dominos est une théorie géopolitique américaine énoncée au XXème siècle, selon laquelle le basculement idéologique d’un pays en faveur du communisme serait suivi du même changement dans les pays voisins, selon un effet domino.

La configuration géopolitique actuelle de notre région est l’illustration parfaite de ce concept de l’ancien président américain Eisenhower.

En effet, depuis maintenant trois ans, nous assistons à une rémanence des coups d’Etats dans notre région, notamment dans les républiques francophones.  D’abord le Mali, après un double coup d’Etat, les nouvelles autorités du pays, à leur tête le colonel Assimi Goïta dénoncent la présence de la force Barkane sur le sol malien en pointant du doigt son inefficacité face à la recrudescence des attaques terroristes qui endeuillent le pays. Elles se tournent vers les mercenaires Wagners, parrainée par la Russie.

Ensuite le Burkina Faso, des officiers, au nom de l’insécurité grandissante dans le pays ont déposé le président Roch Marc Kaboré. L’homme à la manœuvre est le colonel Damiba. Jugé inefficace et trop docile à la France, il sera à son tour renversé par un coup d’Etat dirigé par le jeune officier, capitaine Traoré Ibrahim. Une fois aux affaires, il va suivre les traces de son grand voisin et demande à l’Élysée le retrait de ses troupes stationnées sur le territoire burkinabé.

On comprend bien que par ces actions, l’allié potentiel sera encore la Russie. Aujourd’hui c’est le président Mohamed Bazoum qui vient d’être déposé par un putsch orchestré par le commandant de la garde présidentielle. Le Gl Tchiani, comme Assimi du Mali et Traoré du Faso a lui aussi évoqué la menace terroriste et l’inefficacité tactique du président face au terrorisme pour justifier son coup d’Etat.

Évidemment, comme pour les deux précédentes, les nouvelles autorités nigériennes demandent aussi tôt le retrait des forces françaises du territoire. On comprend dès lors tout le sens de la théorie des dominos. Dans notre cas, elle constitue clairement le basculement des pays autrefois dans la sphère d’influence française vers celle de la Russie.

Bien sûr, la question qui nous vient à l’esprit est, est-ce le bon choix pour résoudre nos problèmes sécuritaires ? Sécuritaires, par ce que la sécurité est la condition sine-qua-non à tout désir de développement.

Nous devons apprendre à réinventer l’imaginaire africaine, l’adapter à la réalité, la rendre plus pragmatique. L’émotion et la naïveté ne sauraient conduire le destin de tout un peuple, toute une génération. La configuration géopolitique n’est pas une guerre du bien contre le mal. Certainement pas. Ceux qui pensent que David vient à la rescousse de l’Afrique pour combattre et la débarrasser du grand Goliath, je vous invite à vous détacher de la vertu cartésienne et faire face à l’immoralité de la géopolitique. « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère » Ainsi parlait le capitaine Thomas Sankara.  Ne nous y trompons pas. Ce qui se joue au Sahel, précisément dans notre sous-région n’est rien d’autre que le positionnement des puissances extérieures. Des puissances qui considèrent notre région comme un terrain de bataille géopolitique pour étendre leurs influences. Face à ces prédateurs, notre position doit être rationnelle, guidée par nos intérêts et par le bien-être de nos peuples. C’est naïf de croire que la France ou la Russie sont nos amis, comme le colon l’a fait croire à nos ancêtres. De Gaulle lui-même, nous le dit en ces termes « Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». Ce principe est aussi vieux que le monde. Sun Tzu dans son remarquable livre, l’art de la guerre, nous confirme cela. « Il existe des intérêts permanents, mais pas d’ami éternel ». Rappelez-vous, avant le coup d’Etat au Niger, cet État était à couteau tiré avec le Mali. Mais aujourd’hui le Mali est prêt à défendre le Niger contre une possible intervention militaire de la CEDEAO au Niger.  La géopolitique n’est pas une science exacte. Les positions varient en fonction des intérêts, même s’il faut flirter avec le diable pour assurer le bien-être être de son peuple.  Notre position doit être une position africaine.

Nous aspirons à une Afrique libre, indépendante, responsable et surtout lucide dans le choix stratégique de ses partenaires.

Je termine cet article avec la célèbre pensée de Cheick Anta Diop, que tout africain devrait s’approprier. « Armez-vous de sciences jusqu’à la dent. À formation égale, la vérité triomphe. »

Konaté ABDOURRAHIM

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NIGER: Emanuel Macron cède aux injonctions du Général Tchiani

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Général Abdourahamane Tchiani, Chef de l´Etat du Niger et Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie

Le Bras de fer qui opposait le peuple du Niger au gouvernement de monsieur Emanuel Macron, vient de connaitre son dénouement.

En effet, depuis près de deux mois les nouvelles autorités du Niger qui ont renversé Mohamed Bazom ont mis fin à l´accréditation de l´ambassadeur de Macron dans leur pays. Le président français qui disait ne pas reconnaitre les militaires au pouvoir à Niamey avait catégoriquement rejeté l´idée d´un rappel de son ambassadeur.

Le rapport de force qui opposait le pouvoir de la junte nigérienne conduite par le Général Tiani, au président français est pour l´heure à l´avantage du gouvernement du Niger et de son peuple. Hier dimanche 24 septembre 2023, monsieur Emanuel Macron a décidé de rappeler son ambassadeur et annoncé que les 1500 militaires français présents aux Niger seraient rapatriés d’ici à la fin de l’année.

Dans le même le Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie CNSP a annoncé l´interdiction du survole de son territoire par les avions français. Cette nouvelle décision oblige le gouvernement de Macron à négocier avec le Général Tiani et ses hommes.

Leadernewsci

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Qui est Ali Mahamane Lamine Zeine, le nouveau premier ministre du Niger ?

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Ali Mahamane Lamine Zeine, nouveau premier nigérien

Depuis le 27 juillet 2023, le Général Abdourahamane Tchiani, chef du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) qui a déposé Bazoum, est le nouveau Chef de l´État du Niger. Alors que les sanctions pleuvent sur le pays, les militaires au pouvoir, adoubés par le peuple, avancent avec assurance. De ce fait, le 7 Août 2023 le Général Tchiani a nommé Ali Mahamane Lamine Zeine au poste de Premier ministre de la transition.

Qui est Ali Mahamane Lamine Zeine, le nouveau premier ministre du Niger ?

Ali Lamine Zeine est né en 1965 à Zinder, diplômé du Centre d’études financières, économiques et bancaires de Marseille et Paris-I,
il a également été représentant résident de la Banque africaine de développement (BAD) en Côte d’Ivoire, au Gabon et au Tchad. D´abord directeur de cabinet de l´ancien président Mamadou Tandja, il fut nommé au gouvernement en tant que ministre de l’Économie et des Finances le 24 octobre 2003.

Le 18 février 2010, Mamadou Tandja est évincé par un coup d’État militaire et son gouvernement est dissous. Ali Zeine l’un des trois principaux ministres de Tandja, qui n’est pas rapidement libéré de sa résidence surveillée dans les jours qui suivent le coup d’État. Selon l’un des chefs de la junte, le colonel Djibrilla Hamidou Hima, les ministres « encore sous surveillance » auraient détenu des « portefeuilles très sensibles » et il était donc nécessaire « d’assurer leur sécurité ». Le MNSD ex-parti au pouvoir avait demandé et obtenu la libération de Zeine, Tandja et les autres emprisonnés.

À 58 ans, l’économe Ali Mahamane Lamine Zeine va diriger un gouvernement pour la toute première fois. Il devra former un gouvernement dans les jours à venir.

Les attentes sont nombreuses surtout avec l´embargo de la CEDEAO et l´asphyxie financière imposée par l´Union Économique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA).

Saint Léo

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