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Côte d’ivoire : Ouattara veut se « maintenir au pouvoir par tous les moyens »

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S.E.M. Alassane Ouattara, président de la République de Côte d'Ivoire -image d'illustration

Alassane Ouattara, À deux mois de candidature à un troisième mandat, sa candidature crispe les débats.

Présidentielle en Côte d’Ivoire : le combat de trop pour Alassane Ouattara ?

 

Pour le politologue Gilles Yabi, fondateur du think tank Wathi, «le deuxième mandat d’ADO a aussi été marqué par une volonté de se maintenir au pouvoir par tous les moyens. C’est symptomatique d’une façon de gouverner. On prend des risques importants lorsque le pouvoir politique est déterminant pour l’accès aux opportunités économiques. Les acteurs politiques sont alors prêts à tout pour rester au pouvoir»

 

Alassane Ouattara a-t-il raté sa sortie ? À deux mois de la présidentielle, sa candidature à un troisième mandat crispe les débats.

 

Le destin d’un homme politique peut basculer au moment d’une décision, d’une action ou d’un discours. Alassane Ouattara (ADO) aurait pu être le premier chef de l’État ivoirien à mettre son pays sur les rails d’une alternance pacifique. Et on aurait pu analyser sereinement le bilan de ses deux mandats successifs, en prélude à l’élection de son successeur, quel qu’il soit.

 

On aurait alors salué sa décision de se retirer, mis en avant les forces et les faiblesses de son action, les acquis légués à une nation en reconstruction après une décennie de crise politico-militaire, les grands chantiers encore à parachever. À la tête de sa fondation pour le climat et la bonne gouvernance, ADO, lui, aurait parcouru les conférences internationales, joué le rôle de sage à l’occasion de médiations continentales. Mais sa décision de briguer un troisième mandat, intervenue après le décès brutal, le 8 juillet, d’Amadou Gon Coulibaly, son Premier ministre et candidat désigné du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a tout changé.

 

 

«ADO a d’ores et déjà manqué sa sortie. Quel que soit le scénario, son image sera écornée pour quelques années. C’est le combat de trop », estime Arthur Banga, enseignant-chercheur à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, qui, comme de nombreux observateurs, craint que le choix du chef de l’État de se représenter n’entraîne un retour de la violence.

 

Au-delà de l’intense débat autour de sa légalité constitutionnelle, sa candidature à un troisième mandat divise la Côte d’Ivoire. « L’élection se déroulera sans encombre. Et s’il perd, Alassane Ouattara quittera le pouvoir comme l’a fait Abdoulaye Wade au Sénégal en 2012 », tempère l’entourage du chef de l’État.

 

Reste que sa candidature – la façon dont elle a été orchestrée, puis annoncée lors d’un discours à la nation, le 6 août, à la veille de la fête nationale – est aussi le1 symbole d’une façon de gouverner: une volonté de tout contrôler, un sentiment d’être indispensable, une réticence à ouvrir le débat et une certaine confusion entre le parti et l’État. Après les premiers mouvements de contestation, le 13 août, qui auront fait une dizaine de morts, ADO a par ailleurs interdit toute manifestation sur la voie publique jusqu’au 15 septembre.

 

Des résultats concrets

 

À son arrivée au pouvoir, en avril 2011, après vingt années de lutte politique, ADO a suscité d’importantes attentes. Son parcours respecté au FMI et à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest rassurait. Son premier mandat fut maîtrisé. Bénéficiant d’un bloc politique fort, d’une opposition quasi inexistante et du soutien des partenaires extérieurs, Alassane Ouattara est parvenu à faire redémarrer l’économie et à rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire.

 

« La forte croissance et la bonne gestion des finances publiques ont permis à la Côte d’Ivoire d’avoir un accès important aux marchés internationaux, ce qui a facilité le financement des grands projets », estime un homme d’affaires. Des résultats concrets, et globalement salués, sur lesquels le chef de l’État s’est appuyé pour se faire réélire très facilement en 2015. En faisant alors de « l’Ivoirien nouveau » son grand thème de campagne, promettant d’axer ses efforts sur la transformation de l’économie, sur les jeunes et les femmes, sur la lutte contre la corruption et sur la réconciliation.

 

 

Mais après une première année consacrée à la mise en place de la nouvelle Constitution, les tensions politiques et sociales ont resurgi. Mutineries dans l’armée, grèves dans la fonction publique, crise du secteur du cacao et tensions au sein de la coalition RHDP au pouvoir ont rythmé l’année

 

Des soubresauts qui ont mis en lumière certaines insuffisances.

 

« Se maintenir au pouvoir par tous les moyens »

 

« Alassane Ouattara a construit sa stratégie de sortie de crise sur le socle d’une croyance quasi mystique dans le pouvoir transformateur de l’économie libérale. Une croyance profondément ancrée, mais qui aura montré ses limites », écrivait le sociologue Francis Akindès en décembre 2017 dans un numéro de la revue Politique africaine.

 

« Le discours triomphaliste sur les performances économiques contraste avec la résurgence des problèmes non résolus et la dénonciation de la corruption de la classe politique, poursuivait le sociologue. Dans un pays où l’on sent monter la ,fièvre d’une aspiration collective à un changement qualitatif des conditions de vie, combien de temps encore pourra durer la tolérance à l’augmentation des inégalités sociales, politiques et économiques? »

 

En parallèle, l’alliance politique qu’il avait mise en place s’est effritée. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), d’Henri Konan Bédié, fut le premier à s’éloigner, suivi par plusieurs figures importantes de son dispositif: Guillaume Soro, Marcel Amon Tanoh et Daniel Kablan Duncan, qui a démissionné de la vice-présidence en juillet. Se repliant peu à peu sur son premier cercle, ADO l’économiste s’est peu à peu mué en chef de parti, maniant la carotte et le bâton pour tenter d’imposer ses vues.

 

 

Ces dernières années, de nombreux cadres du PDCI et des proches de l’ex-président de l’Assemblée ont ainsi été limogés de leurs postes dans l’administration. Les condamnations qui ont frappé Soro, Blé Goudé et l’ancien président Gbagbo ont de leur côté renforcé le sentiment d’une justice à sens unique, qui n’aura pas fait la preuve de son indépendance.

 

Pour le politologue Gilles Yabi, fondateur du think tank Wathi, « le deuxième mandat d’ADO a aussi été marqué par une volonté de se maintenir au pouvoir par tous les moyens. C’est symptomatique d’une façon de gouverner. On prend des risques importants lorsque le pouvoir politique est déterminant pour l’accès aux opportunités économiques. Les acteurs politiques sont alors prêts à tout pour rester au pouvoir. » Un comportement qui n’est certes pas nouveau, mais qu’Alassane Ouattara ne sera pas parvenu à rectifier.

 

« Toute l’action gouvernementale – la poursuite des travaux d’infrastructures, les mesures pour lutter contre la pauvreté, etc. – a été noyée dans les intrigues politiques », déplore de son côté un proche d’Alassane Ouattara, qui fait grief à l’opposition de n’avoir jamais adopté une démarche réellement constructive. C’est dans ce contexte marqué par un fort antagonisme que se prépare donc l’élection présidentielle. Un scrutin de tous les dangers, qui, dix ans après la fin de la crise postélectorale, inquiète désormais de Ouagadougou à Paris, en passant par

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« Et Emanuel Macron capitula face au peuple du Niger »

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Le président Emanuel Macron et Mohamed Bazoum, ancien chef de l´État du Niger

Il est connu pour ses bravades de gamin, mais à la fin, il va toujours à Canossa. La Démarche macronienne n´a pas changé, depuis son soutien à Juan Guiado le démocrate Vénézuélien selon Macron, au coup d´état au Gabon, en passant par l´Algérie et le Maroc.

Macron aime la confrontation, la fameuse épreuve de force, pour à la fin se déculotter.
On le voyait venir sur ses grands cheveux aux sabots de la défense des intérêts français. Oups ! le président de la république française venait de lâcher le morceau, sa rage contre les putschistes, nouveaux maitres du Niger était dû au fait que, l´ami de la France macronienne avait été renversé et que le pays risquait de perdre la main sur le gazoduc qui relie le Nigeria à la Lybie, sur l´exploitation de l´uranium, sur les mines d´or et autres minerais. Isolé sur la scène internationale, ses pleurnicheries n´auront rien pu faire.

Seul et mis à nu par sa colère de seigneur d´esclave, il est obligé de se rendre à l´évidence, le rapport de force n´est plus à son avantage. Monsieur Emanuel Macron n´est ni cohérent, ni consistant. Il ne connait ni de près et encore moins de loin les réalités des populations africaines. Il pense pouvoir convaincre le peuple français que les peuples francophones d´Afrique ne les aiment pas, ils sont devenus ces peuples subitement anti-français. Mais hélas, la perlimpinpin ne prend plus et Jupiter a désormais compris ici nous sommes sur terre.

Macron est hors sol en Afrique, sa méthode ressentie comme étant pro-esclavagiste ne prospère pas et plus. Jusque-là, le président français était persuadé que le gouvernement français faisait toujours la pluie et le beau temps en Afrique, il pouvait penser pour les africains francophones, leur dicter ce qu´ils doivent choisir voire dire dans le concert des nations, leur imposer avec qui ils doivent marchander et même fraterniser, soutenir contre un tel autre.

En plein 21e siècle, le président français se comporte ostensiblement en colonisateur. Malheureusement, Macron n´a pas l´autorité nécessaire pour s´imposer à la nouvelle génération d´africains et de francophones. Partout où il passe, il est condescendant narguant et ou banalisant les chefs d´État africain et agaçant pour la jeunesse africaine qui veut un réel changement de paradigme dans les relations entre l’Afrique et l’Europe d´une part et d´autre entre l´Afrique et la France. Le président français doit comprendre une fois pour toute que ce n´est pas à la France de défendre l´Afrique. Ce n´est à lui (macron) de dire aux peuples africains ce qui est bon pour eux. Face à ses engueulades, les autres membres de l´Union Européenne ont compris que leur cher Macron les conduisait à leur perte en Afrique, ils ont donc préféré jouer leur propre partition au Niger.

Deux mois après l´opération armée de sauvetage de son ami Mohamed Bazoum est devenue une action de francophones huée à l´assemblée des Nations Unies, où une fois encore la France a été comme un État dangereux pour les peuples africains. Comme avec MBS, Modi et autres, Emanuel macron est allé à Canossa. Il a capitulé face au Général Tchiani avec qui il devra obligatoirement discuter de l´évacuation de l´ambassadeur français et du retrait des forces françaises basées à Niamey.

Saint Leo

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Niger: Après le flop de l´ultimatum que peut faire la CEDEAO?

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Bola Ahmed Tinubu, Président en excercice de la CEDEAO en compagnie de certains chefs d´Etats membres

Après la non rédition des putschistes nigériens d´une part et la non tenue de son propre ultimatum, la CEDEAO convoque un nouveau Sommet Extraordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement sur la situation politique au Niger. L´organisation ouest africaine a desormais le dos au mur, sous la pression des pour et contre de son éventuelle intervention militaire.

Selon un comuniqué « Le Président Bola Ahmed Tinubu, Président de la République fédérale du Nigeria et Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement

de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a convoqué un nouveau Sommet Extraordinaire de la Conférence sur la situation politique en République du Niger. Ledit Sommet est prévu à Abuja, au Nigeria, le jeudi 10 août 2023.

Au cours de cette rencontre, les dirigeants de l’organisation ouest-africaine se pencheront sur la situation politique et les récents développements au Niger ».

Leadernewsci

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Effondrement d´un immeuble, le laxime du ministre continue

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Jean-Marc Yacé, Maire de la Commune de Cocody et son équipe, sur les lieux de l´effondrement de l´immeuble

La série noire des efondrements d´immeuble continue en Côte d´Ivoire avec son cortège de dommage, cette fois le bilan provisoire de ce drame fait état de six morts et neuf blessés. Le vendredi 30 juin 2023, le maire de la commune de Cocody s’est rendu sur les lieux de l’effondrement d’un immeuble à la Palmeraie, près de la pharmacie St. Viateur.

« Mes pensées vont d’abord aux blessés graves, et j’espère sincèrement qu’ils se rétabliront rapidement.

À ce stade, nous n’avons pas de rapport de décès confirmés, mais la situation est toujours en cours d’évaluation ».

Les équipes des sapeurs-pompiers et de la police étaient présentes et faisant tout leur possible pour secourir les éventuelles personnes encore prises sous les gravats.

Cet événement tragique nous attriste profondément et nous sommes déterminés à soutenir les victimes et leurs familles.

Selon le Maire de Cocody toutes les mesures nécessaires ont été mis en place pour leur apporter aide et assistance.

Il a lancé un appel à ses administrés, « Je vous encourage également, en cette période difficile, à faire preuve de solidarité en soutenant dans la prière les personnes affectées ».

Par ailleurs, M. Jean-Marc Yacé a attiré l´attention de tous l’importance de la vigilance et de la prévention des risques dans la construction.

Avant de rassurer encore une fois « la sécurité de chacun est notre priorité absolue, et nous devons veiller à ce que nos bâtiments respectent les normes de construction afin de prévenir de telles tragédies à l’avenir ».

Saint Léo

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