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CPI/La représentante des victimes veut la poursuite du procès de Gbagbo et Blé Goudé

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Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo à la CPI - de la gauche vers la droite

Publié le Mardi 25 Juin 2019.

 

Par leadernewsci.com – CPI. La représentante des victimes veut la poursuite du procès de Gbagbo et Blé. Les précisions de la Défense.

 

Le Président Laurent Gbagbo le 15 janvier 2019 à la CPI.

L’avocate italienne Paolina Massida, représentante légale des victimes vient de pondre une requête de 104 pages le 21 juin 2019 pour demander la continuation du procès à la Chambre de première instance 1 dirigée par son compatriote italien Cuno Jakob Tarfusser. Elle a carrément remis en question toute la procédure en accusant le président Laurent Gbagbo d’avoir posé des actions à l’encontre d’un certain nombre de témoins, alors même que ce dernier a été acquitté de toutes les charges le 15 janvier 2019 puis libéré sous conditions à Bruxelles en Belgique.

Mais les avocats de la défense tempèrent ses ardeurs.

Interrogé, Me Zokou Sery, avocat de Charles Blé Goudé, a déclaré que la requête de Me Massida date du 28 septembre 2018, et a été faite avant les plaidoiries finales en novembre 2018.

«Il n’y a donc aucune nouvelle requête de Massida. Ce qui a été publié est juste la version publique (sans les éléments confidentiels)», a-t-il précisé. Dont acte!

 

LES ARGUMENTS DE Me MASSIDA

« En ce qui concerne les blessures subies par le témoin P-0567, M. Gbagbo part de l’hypothèse erronée que le témoignage de P-0567 n’a aucune valeur, puisqu’il ignore que le témoin P-0567 a spécifiquement dit durant son témoignage que ses blessures à son œil étaient le résultat et la conséquence des événements du 12 avril 2011. M. Gbagbo soutient ainsi à tort que « rien ne permet donc d’attester de ce que P0567 aurait été blessé le 12 avril 2011 ». Dans une autre section de sa Requête, M. Gbagbo soutient également que le « problème à l’œil qui semble être apparu postérieurement à l’incident sur un terreau favorable à l’apparition d’une telle pathologie que le témoin présentait depuis son enfance ». Aucune référence n’est donnée afin de soutenir cette supposition, qui relève de la pure spéculation » a martelé l’avocate italienne dans cette longue requête déposée sur la table des juges.

Selon elle, la Défense semble confondre les concepts de « preuve directe » et de « preuve par ouï-dire », ce qui l’amène ainsi à considérer à tort que les éléments de preuves relatifs à certains meurtres ne sont constitués que de ouï-dire. « Par exemple, la Défense soutient que les informations se rapportant aux dépouilles des proches du témoin P-0657 relèvent de ouï-dire, ignorant du même coup que P-0567 a été un témoin direct de ces meurtres, qu’elle a entendu les coups de feu ainsi que les cris de ses frères au moment où ils ont été abattus, qu’elle a vu leurs corps criblés de balles, tout en étant elle-même blessée durant ces mêmes événements » a ajouté Paolina Massida.

Concernant les viols, la Représentante légale des victimes a rappelé la règle 63-4 du Règlement en vertu de laquelle aucune corroboration n’est nécessaire afin de prouver les crimes de nature sexuelle. Ainsi, déclare-t-elle, tous les arguments de la Défense du président Gbagbo en lien avec l’absence de certificats médicaux ou l’absence de corroboration pour ces incidents spécifiques ne sont pas pertinents.

Concernant les auteurs des crimes, la Représentante légale des victimes a rappelé la règle 63-4 du Règlement en vertu de laquelle aucune corroboration n’est nécessaire afin de prouver les crimes de nature sexuelle. Ansi, déclare-t-elle, tous les arguments de la Défense du président Gbagbo en lien avec l’absence de certificat médicaux ou l’absence de corroboration pour ces incidents spécifiques ne sont pas pertinents.

Concernant les auteurs des crimes, la Représentante légale des victimes soutient que les éléments de preuves pourraient permettre d’établir que les crimes ont été commis par des miliciens et les forces pro-Gbagbo contrairement à ce que prétend la Défense. En ce sens, justifie-t-elle, deux (2) exemples suffisent afin de démontrer l’approche erronée employée par la Défense qui « dénature et déforme les éléments de preuve disponibles ». 

Paolina Massida a également écrit dans sa requête que les viols commis à Yopougon, ouest d’Abidjan, lors d’un incident ont été spécifiquement commis à l’encontre des Dioula et des partisans supposés de l’opposant Alassane Ouattara, ne pouvant être caractérisés, de façon très simpliste. Ce continuum de violence contre les partisans supposés de l’actuel président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara a été exacerbé par les encouragements du leader du Cojep Charles Blé Goudé.

En ce qui concerne les faits liés à la marche des femmes d’Abobo du 3 mars 2011 visés par les charges, « la Défense de M. Gbagbo formule toute une série d’hypothèses absurdes sur la manière dont les événements concernés se sont produits. Au lieu de procéder à une évaluation rigoureuse des éléments de preuves sur lesquels s’est fondée l’Accusation, la Défense répond en élaborant d’autres scénarios, chacun étant extrêmement abstrait et totalement infondé » écrit l’avocate italienne.

Elle a déploré le fait que la Défense a commencé par avancer que la manifestation des femmes d’Abobo n’a jamais eu lieu, de sorte que l’incident lui-même ne s’est jamais produit.

A la fin de sa requête, l’avocate italienne supplie les juges Cuno Tarfusser, Olga Herrera Carbuccia et Geoffrey Henderson de ne point considérer tous les arguments avancés jusque-là par la Défense de Gbagbo et Blé Goudé. « Pour l’ensemble de ces raisons, la Représentante légale demande respectueusement à la Chambre de première instance de rejeter les Requêtes de la Défense et de continuer le procès » a conclu Paolina Massida.

 

Michèle Laffont avec ivoire-media.com

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Le Premier Ministre Sénégalais Ousmane Sonko, recadre Emmanuel Macron

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Monsieur Ousmane Sonko, actuel Premier Ministre Sénégalais

Lors de la Conférence des ambassadrices et ambassadeurs à l’Élysée le 6 janvier 2025, Emmanuel Macron a consacré une large partie de son intervention à l’Afrique. Il a abordé les relations historiques, les défis actuels et les orientations stratégiques de la France.

Dans son allocution affirmait entre outres que « qu’aucun pays africain ne serait aujourd’hui souverain, si la France ne s’était déployée » ou encore « Nous avons proposé aux chefs d’État africains de réorganiser notre présence », Il expliquait également “Comme on est très polis, on leur a laissé la primauté de l’annonce », indiquant que plusieurs de ces pays « ne voulaient pas enlever l’armée française ni la réorganiser ». A la suite de cette sortie jugée irrespectueuse et irresponsables par plusieurs analystes politiques, le Premier Ministre Sénégalais Ousmane Sonko a réagi pour à porter un démenti cinglant, recadrant de ce fait le président français.

Selon Monsieur Sonko  » Le Président Emanuel Macron a affirmé aujourd’hui que le départ annoncé des bases françaises aurait été négocié entre les pays africains qui l’ont décrété et la France. Il poursuit en estimant que c’est par simple commodité et par politesse que la France a consenti la primeur de l’annonce à ces pays africains.

Je tiens à dire que, dans le cas du Sénégal, cette affirmation est totalement erronée. Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain. Il déclare, enfin, « qu’aucun pays africain ne serait aujourd’hui souverain, si la France ne s’était déployée ». Constatons que la France n’a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l’Afrique sa sécurité et sa souveraineté.

Bien au contraire, elle a souvent contribué à déstabiliser certains pays africains comme la Libye avec des conséquences désastreuses notées sur la stabilité et la sécurité du Sahel.

C’est enfin le lieu de rappeler au Président Macron que si les soldats Africains, quelquefois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, ne s’étaient pas déployés lors la deuxième guerre mondiale pour défendre la France, celle-ci serait, peut être aujourd’hui encore, Allemande. »

Saint Leo @Leadernewsci

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Les propos de Macron qui banalisent la douleur de la population et scandalisent Mayotte

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Emmanuel Macron visite l´ile de Mayotte après le passage du Cyclone Chido - Photo AFP

Le président français Emmanuel Macron a été hué lors de sa visite à Mayotte, où il s’est rendu pour constater les dégâts causés par le cyclone Chido, le plus puissant à frapper le territoire en près d’un siècle.

Les habitants, exprimant leur frustration face à la lenteur de la réponse gouvernementale, ont scandé des slogans tels que « Macron démission » et « De l’eau, de l’eau, de l’eau », soulignant le manque d’accès à l’eau potable et à d’autres services essentiels près d’une semaine après la catastrophe.

Le cyclone a causé des destructions massives, laissant de nombreuses personnes sans abri et sans accès aux besoins de base. Le bilan officiel fait état de 35 morts, bien que les autorités craignent que le nombre réel de victimes soit beaucoup plus élevé, potentiellement de plusieurs centaines à des milliers, en raison de la difficulté d’accéder aux zones les plus touchées, notamment celles abritant des migrants sans papiers vivant dans des conditions précaires.

Face à la colère des résidents, Macron a défendu la réponse du gouvernement, affirmant que des efforts étaient en cours pour fournir de l’aide et rétablir les services essentiels. Il a également annoncé la mise en place d’une loi spéciale pour accélérer les efforts de reconstruction et remplacer les bidonvilles par des structures plus solides.

Malgré ces promesses, de nombreux Mahorais se sentent négligés par les autorités françaises, une situation exacerbée par la pauvreté endémique et les défis liés à l’immigration clandestine sur l’île. La situation reste critique, avec des besoins urgents en eau potable, nourriture et services médicaux pour prévenir de potentielles épidémies. La colère contre le président français reste vive sur l´ile où les habitants jugent scandaleux certains propos d´Emmanuel Macron qui avait affirmé « si c´était pas la france, vous serez 10.000 fois dans la merde ». La population s´estime marginalisée.

La visite de Macron à Mayotte intervient dans un contexte de critiques accrues concernant sa gestion de crises similaires, les résidents exprimant leur désir de voir des actions concrètes plutôt que des promesses. La reconstruction de l’île et le rétablissement des services de base demeurent des priorités urgentes pour les autorités françaises.

Leadernews avec AP News

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La chute de Bachar Al-Assad : fin d’une ère et bouleversements régionaux

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Bachar Al-Assad, président de la Syrie, renversé par des Rebelles islamistes

Après plus d’une décennie marquée par la guerre civile, des combats acharnés, et des alliances complexes, la chute du régime de Bachar Al-Assad en Syrie marque un tournant historique pour le pays et pour le Moyen-Orient.

Ce bouleversement, longtemps jugé improbable par les analystes, soulève des questions sur l’avenir de la Syrie et sur l’équilibre géopolitique régional.

Les causes de l’effondrement du régime

Le régime de Bachar el-Assad a résisté pendant de nombreuses années grâce à des soutiens militaires et politiques étrangers, notamment de la Russie et de l’Iran. Toutefois, plusieurs facteurs internes et externes ont fini par précipiter sa chute :

Épuisement économique : Les sanctions internationales, l’effondrement de la monnaie syrienne et la destruction massive des infrastructures ont plongé la population dans une pauvreté extrême.

  • Pression internationale accrue : L’isolement diplomatique du régime s’est renforcé, avec une coalition grandissante de pays exigeant un changement de leadership en Syrie.
  • Fractures internes : Les défections au sein de l’armée syrienne et la perte du soutien de certaines élites économiques ont ébranlé la colonne vertébrale du pouvoir.
  • Soulèvements populaires : Malgré une répression brutale, les foyers de contestation ont continué de se multiplier dans tout le pays, galvanisés par le désespoir et la fatigue de la guerre.

Les derniers jours du régime Assad

Les derniers mois ont été marqués par une intensification des combats dans les régions clés du pays, en particulier autour de Damas. Les forces d’opposition, aidées par des coalitions internationales et des acteurs régionaux, ont réussi à repousser les forces pro-Assad hors des grandes villes.

Selon des sources locales, le retrait des troupes russes et la réduction du soutien iranien ont laissé le régime affaibli et incapable de maintenir son emprise sur le pays. Le 15 juin dernier, une coalition rebelle a proclamé la prise du palais présidentiel, signifiant la fin symbolique du règne de Bachar el-Assad.

Les réactions internationales

La chute d’Assad a suscité des réactions diverses sur la scène mondiale :

  • Russie : La Russie, principal soutien du régime syrien, tente de repositionner sa stratégie régionale face à cette perte d’influence.
  • Iran : Pour Téhéran, l’éviction d’Assad représente un coup dur pour son projet d’expansion régionale et ses alliances chiites.
  • Occident : Les États-Unis et les puissances européennes, tout en saluant la fin d’une dictature, se préoccupent de l’instabilité potentielle et de la montée en puissance de groupes extrémistes.

Les défis à venir pour la Syrie

Si la chute d’Assad est saluée par certains comme une victoire pour une probable démocratie, le pays reste confronté à d’énormes défis :

  • Reconstruire un pays dévasté : La Syrie fait face à des destructions massives et à une économie en ruine.
  • Assurer la transition politique : La question d’un gouvernement de transition inclusif reste cruciale pour éviter de nouvelles divisions.
  • La montée des factions : La fragmentation des groupes d’opposition et la présence de milices extrémistes pourraient plonger le pays dans une nouvelle phase de violence.

La chute de Bachar el-Assad marque un moment historique, mais l’avenir de la Syrie demeure incertain. Alors que le pays entre dans une période de transition, la communauté internationale et les acteurs syriens devront travailler de concert pour reconstruire un État stable, inclusif et pacifié. L’histoire retiendra cette chute non seulement comme la fin d’un régime, mais aussi comme un moment décisif pour la région tout entière.

Léopold VII Abrotchi, écrivain et analyste politique

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