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Découpage électoral pernicieux, quand Mamadou Koulibaly dénonçait

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Mamdou Koulibaly, Candidat à l´élection presidentielle d´octobre 2020

En Côte d´Ivoire tout le monde sait que le découpage électoral est un des points de dissension qui revient avant chaque élection locale et ou générale, mais Ouattara ne semble pas vouloir  resoudre cette épineuse question.

Mamadou Koulibaly l´un de ses farouches opposants  en 2016 déjà, dénonçait un malicieux découpage électoral au profit de M. Alassane Ouattara et de son clan. Cinq années après, la même revendication source de suspicion revient. Le sujet étant donc d´actualité, nous reprenons pour vous les remarques faites par le professeur Mamadou Koulibaly fondateur de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER) dans un interview qu´il avait accordé au journal La Dépêche d’Abidjan en 2016. Ci-dessous l´interview en intégralité

« Chère Ivoirienne, cher Ivoirien,

Plutôt que de faire tabasser et emprisonner les étudiants ou de se hâter d’instituer un chef de file de l’opposition là où c’est un Statut qui sécurise les droits des opposants qui est réclamé, le gouvernement Ouattara serait bien inspiré de s’atteler à régler de vrais problèmes, parmi lesquels on retrouve l’actualisation de la liste électorale pour permettre aux trois millions de personnes exclues de l’élection présidentielle de s’inscrire et participer aux scrutins à venir, et également la mise à jour du redécoupage électoral.

Le nombre de députés est-il adéquat pour la Côte d’Ivoire ?

Juste avant les législatives de 2011, Ouattara s’était empressé d’augmenter le nombre de députés à 255, sans aucun élément probant pour étayer cette action. Depuis lors, un recensement, certes bâclé, a été effectué en 2014, dont les résultats ont été communiqués plus d’un an après. Il en ressort que la Côte d’Ivoire aurait une population de 22.671.331 habitants, dont 9.005.242 en âge de voter, parmi lesquels seuls 6.300.142 sont inscrits sur la liste électorale, les trois millions restants ayant été exclus par la commission électorale inféodée (Cei).

En l’état actuel des choses, cela représente un ratio d’un député pour 88.907 habitants et d’un député pour 24.706 électeurs. Comme éléments comparatifs, prenons le cas de l’Allemagne, de la France, de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud. Ces pays sont non seulement de grandes démocraties, mais également largement plus peuplés que la Côte d’Ivoire et comme nous aspirons à être un jour «émergent» comme les trois derniers cités (certains nous promettent même que nous y arriverons dans 3 ans), alors il est bon de regarder comment cela se fait chez ceux qui le sont déjà.

En Allemagne, la moyenne est de 1 député pour 131.800 habitants et d’un député pour 97.305 électeurs. En France, le ratio est de 1 député pour 113.000 habitants et un député pour 74.000 électeurs. En Inde, 1 député représente 1.500.000 électeurs. Au Brésil, ce sont 265.000 inscrits sur les listes électorales qui sont à la charge d’un député. Sur le continent, en Afrique du Sud, il y a un député pour 135.005 habitants et pour 63.470 électeurs.

En termes de couverture territoriale, le député ivoirien couvre en moyenne 1.265 km² là où le député américain couvre 22.588 km². Le député sud-africain, quant à lui, couvre une superficie de 3.053 km².

Au regard de ce qui précède, il apparait que le nombre de députés ivoiriens est largement au-dessus des standards. Ceci a un impact important sur la dépense publique, et réduire leur nombre permettrait d’affecter les fonds concernés à des dépenses plus urgentes dans les domaines de l’éducation, de la santé et du foncier rural.

Le gouvernement Ouattara redoutant l’inscription de nouveaux votants, si la liste électorale n’est pas actualisée avant les législatives, en usant d’un ratio encore très largement au-dessus des normes d’un député pour 50.000 électeurs, la Côte d’Ivoire devrait pouvoir fonctionner avec 126 députés. Si l’on veut être très généreux, et que l’on décide de prendre le ratio d’un député pour 113.000 habitants comme la France (qui est loin d’être exemplaire, tel qu’on l’a vu plus haut), alors on se retrouverait avec 201 députés ivoiriens pour siéger à l’assemblée nationale.

Une répartition douteuse

Un toilettage du découpage électoral devrait aussi permettre de corriger l’allocation hasardeuse du nombre de députés dans certaines circonscriptions.

Quelques exemples : La région du Guémon, avec 919.392 habitants se retrouve ainsi avec 7 députés, autant que la région du Kabadougou avec ses 193.394 habitants ! Le département de Kong a 3 députés pour 87.929 habitants, alors que le département de Ouangolodougou n’en a que 2 pour 236.766 habitants (donc 2,5 fois plus que Kong). Le département de Béoumi, qui dispose d’une population égale à celle du département de Sakassou (94.000 habitants) se retrouve avec 2 députés contre 1 seul pour Sakassou etc. Les exemples sont légions.

Il est temps de faire cesser cette gabegie et de moderniser nos institutions en les mettant aux normes, en laissant de côté toute manipulation électoraliste qui consisterait, pour le pouvoir en place, à gonfler le nombre de députés dans les zones qui lui sont réputées favorables et à maintenir ou pis, à augmenter le nombre global de députés à l’assemblée nationale, pour permettre aux proches et aux amis de bénéficier d’avantages et de rentes dispendieux, pendant que les populations ordinaires souffrent et tirent plus que jamais le diable par la queue.

Chère Ivoirienne, cher Ivoirien, osons mettre fin à l’Etat utilisé comme un gâteau à partager entre copains par la clique au pouvoir et enfin nous doter d’institutions modernes et fonctionnelles, en attendant la réforme constitutionnelle qui introduirait le régime parlementaire avec mode de scrutin majoritaire à un tour, dont Ouattara ne veut pas entendre parler, puisqu’elle limiterait considérablement les pouvoirs de l’hyper-président de la République et le contraindrait à rendre compte de sa gouvernance devant le parlement.

Prof. Mamadou Koulibaly
Président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER)
Dimanche 17 Avril 2016
La Dépêche d’Abidjan

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Nationale

Côte d´ivoire, comment Alassane Ouattara va verrouiller 2025?

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Alassane Ouattara, Président de la république de Côte d´Ivoire

Après les élections régionales, municipales et sénatoriales, le president de la République monsieur ALassane Ouattara a tenu un Conseil des Ministre le Jeudi 28 Septembre 2023. 

Le gouvernement ivoirien fait face au scandale du stade de Ebimpé, à celui du racket et de l´extorsion de fonds orchestré par des unités de  son armée. Des scandales de trop qui ne laissent personne indifférent dans le pays . C´est dans ce contexte que  M. Alassane Ouattara annonce un remaniement à deux ans des prochaines élections présidentielles.

En effet, lors de cette réunion le Chef de l´État, Alassane Ouattara, a annoncé, un remaniement ministériel prévu dans les prochaines semaines, après la mise en place du Sénat. Bien avant, le Chef de l´Etat procedera à la nomination du nouveau président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, du Grand Chancelier de l’Ordre National et celle du président de la Cour de Cassation.

Au déla de l´autosatisfeci ce remaniement semble indiquer  que le Chef de l´État affuterait ses armes pour les élections présidentielles de 2025.

Pour l´heure rien n´a filtré quant à la liste définitive et surtout au nombre de ministres, ce qui ouvre la porte à toute sorte de spéculation.

Saint Léo

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Internationale

Afrique de l´Ouest: La sous-région en tension, quel choix géostratégique?

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Konaté ABDOURRAHIM, Analyste en science politique

La théorie des dominos est une théorie géopolitique américaine énoncée au XXème siècle, selon laquelle le basculement idéologique d’un pays en faveur du communisme serait suivi du même changement dans les pays voisins, selon un effet domino.

La configuration géopolitique actuelle de notre région est l’illustration parfaite de ce concept de l’ancien président américain Eisenhower.

En effet, depuis maintenant trois ans, nous assistons à une rémanence des coups d’Etats dans notre région, notamment dans les républiques francophones.  D’abord le Mali, après un double coup d’Etat, les nouvelles autorités du pays, à leur tête le colonel Assimi Goïta dénoncent la présence de la force Barkane sur le sol malien en pointant du doigt son inefficacité face à la recrudescence des attaques terroristes qui endeuillent le pays. Elles se tournent vers les mercenaires Wagners, parrainée par la Russie.

Ensuite le Burkina Faso, des officiers, au nom de l’insécurité grandissante dans le pays ont déposé le président Roch Marc Kaboré. L’homme à la manœuvre est le colonel Damiba. Jugé inefficace et trop docile à la France, il sera à son tour renversé par un coup d’Etat dirigé par le jeune officier, capitaine Traoré Ibrahim. Une fois aux affaires, il va suivre les traces de son grand voisin et demande à l’Élysée le retrait de ses troupes stationnées sur le territoire burkinabé.

On comprend bien que par ces actions, l’allié potentiel sera encore la Russie. Aujourd’hui c’est le président Mohamed Bazoum qui vient d’être déposé par un putsch orchestré par le commandant de la garde présidentielle. Le Gl Tchiani, comme Assimi du Mali et Traoré du Faso a lui aussi évoqué la menace terroriste et l’inefficacité tactique du président face au terrorisme pour justifier son coup d’Etat.

Évidemment, comme pour les deux précédentes, les nouvelles autorités nigériennes demandent aussi tôt le retrait des forces françaises du territoire. On comprend dès lors tout le sens de la théorie des dominos. Dans notre cas, elle constitue clairement le basculement des pays autrefois dans la sphère d’influence française vers celle de la Russie.

Bien sûr, la question qui nous vient à l’esprit est, est-ce le bon choix pour résoudre nos problèmes sécuritaires ? Sécuritaires, par ce que la sécurité est la condition sine-qua-non à tout désir de développement.

Nous devons apprendre à réinventer l’imaginaire africaine, l’adapter à la réalité, la rendre plus pragmatique. L’émotion et la naïveté ne sauraient conduire le destin de tout un peuple, toute une génération. La configuration géopolitique n’est pas une guerre du bien contre le mal. Certainement pas. Ceux qui pensent que David vient à la rescousse de l’Afrique pour combattre et la débarrasser du grand Goliath, je vous invite à vous détacher de la vertu cartésienne et faire face à l’immoralité de la géopolitique. « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère » Ainsi parlait le capitaine Thomas Sankara.  Ne nous y trompons pas. Ce qui se joue au Sahel, précisément dans notre sous-région n’est rien d’autre que le positionnement des puissances extérieures. Des puissances qui considèrent notre région comme un terrain de bataille géopolitique pour étendre leurs influences. Face à ces prédateurs, notre position doit être rationnelle, guidée par nos intérêts et par le bien-être de nos peuples. C’est naïf de croire que la France ou la Russie sont nos amis, comme le colon l’a fait croire à nos ancêtres. De Gaulle lui-même, nous le dit en ces termes « Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». Ce principe est aussi vieux que le monde. Sun Tzu dans son remarquable livre, l’art de la guerre, nous confirme cela. « Il existe des intérêts permanents, mais pas d’ami éternel ». Rappelez-vous, avant le coup d’Etat au Niger, cet État était à couteau tiré avec le Mali. Mais aujourd’hui le Mali est prêt à défendre le Niger contre une possible intervention militaire de la CEDEAO au Niger.  La géopolitique n’est pas une science exacte. Les positions varient en fonction des intérêts, même s’il faut flirter avec le diable pour assurer le bien-être être de son peuple.  Notre position doit être une position africaine.

Nous aspirons à une Afrique libre, indépendante, responsable et surtout lucide dans le choix stratégique de ses partenaires.

Je termine cet article avec la célèbre pensée de Cheick Anta Diop, que tout africain devrait s’approprier. « Armez-vous de sciences jusqu’à la dent. À formation égale, la vérité triomphe. »

Konaté ABDOURRAHIM

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Nationale

Stade d´Ebimpé: LeopoldVII Abrotchi demande le limogeage du Ministre

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Leopold VII Abrotchi, Président de Alternative Nouvelle Pour la Côte d´Ivoire

L´affaire du stade d´Ebimpé a fait couler beaucoup d´encre et de salive en Côte d´Ivoire, mais surtout de nombreux ivoiriens n´en revenait pas de la déclaration du porte-parole du gouvernement qu affirmait péremptoirement que personne ne sera sanctionnée pour une pluie exceptionnelle. Le Président du parti politique ivoirien Alternative Nouvelle pour la Côte d´Ivoire a dans une lettre ouverte adressée au président de la République monsieur Alassane Ouattara demandé le limogeage du Ministre des sports.

Ci-dessous l´integralité de sa missive à attention de au Chef de l´État, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara.

Objet : Demande de Limogeage du ministre des Sports de Côte d’Ivoire

Excellence, Monsieur le Président,

La construction du Stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, officiellement inauguré le 3 octobre 2020, a coûté au contribuable ivoirien la somme colossale de 143 milliards. Sa réhabilitation, seulement 13 mois après, a englouti 20 milliards supplémentaires.

Excellence Monsieur le Président,

Le peuple de Côte d’Ivoire se retrouve, une fois de plus, face à une déception cuisante. En effet, le mardi 12 septembre 2023, lors du match amical Côte d’Ivoire – Mali, le stade fraîchement rénové a été le théâtre d’une véritable tragédie. La pluie s’est abattue, révélant les graves lacunes des travaux de réfection de la pelouse. Le système de drainage, manifestement inexistant, s’est avéré défaillant. Ce fut une honte, criée de tous côtés.

Malgré plusieurs mois de travaux et le premier test, une pluie d’une durée inférieure à 30 minutes, la cabine de presse et certaines zones du stade ont été inondées, devenant ainsi inutilisables. Au lieu de la pelouse hybride de qualité mondiale promise, pour laquelle 20 milliards avaient été investis, les Ivoiriens ont découvert une pelouse naturelle de piètre qualité.

Le Ministre des Sports, un expert autoproclamé dans son domaine, avait déclaré avec une assurance convaincante que : « Ce montant s’explique par notre décision de refaire intégralement la pelouse aux normes internationales, en utilisant de nouvelles techniques pour obtenir une pelouse hybride, à la fois synthétique et naturelle. Nous serons donc l’un des rares stades en Afrique à posséder une telle pelouse. De plus, d’autres travaux ont été programmés pour faire de ce stade l’un des meilleurs au monde. » Cependant, la réalité contraste vivement avec ces déclarations.

Excellence Monsieur le Président,

Nous souhaitons attirer votre attention sur la tendance à minimiser les efforts consentis par le contribuable ivoirien par le ministre des Sports. En effet, dans l’après-midi du jeudi 14 septembre 2023, après ses excuses publiques, votre ministre des Sports a annoncé devant la presse nationale et internationale que la remise en état de la pelouse n’a coûté que 2 000 000 000 FCFA, au lieu des 20 000 000 000 FCFA précédemment annoncés. Cette contradiction remet en question l’appel devant le Sénat pour une rallonge budgétaire de 20 milliards FCFA destinée à la rénovation complète. Qui assumera les coûts de cette nouvelle réhabilitation ? Où est passé le reste des 20 milliards supplémentaires obtenus ? À quoi cet argent a-t-il été réellement alloué, puisque votre Ministre soutient que 2 000 000 000 FCFA ont suffi pour cette tâche ? De plus, un bon d’exécution de 8 501 429 180 FCFA circule sur les réseaux sociaux, suscitant de nombreuses interrogations légitimes parmi les Ivoiriens. Le ministre des Sports a perdu la confiance du peuple.

Excellence Monsieur le Président,

Compte tenu de ce qui précède et des dépenses excessives engagées pour mettre en conformité le Stade d’Ebimpé, soit un total de 163 milliards, nous sollicitons respectueusement votre intervention afin de limoger purement et simplement votre ministre des Sports pour son inefficacité dans la gestion de la rénovation de la pelouse. Il n’a pas respecté les engagements pris devant la représentation nationale, et il donne l’impression d’agir avec légèreté dans cette affaire. Pour des travaux d’une telle médiocrité, coûtant seulement 2 milliards de FCFA, il est impératif qu’il soit relevé de ses fonctions. De plus, nous vous prions instamment de diligenter une enquête technique et financière sur tous les ouvrages sous sa responsabilité. En ces temps de difficultés économiques, où le pouvoir d’achat des Ivoiriens est sérieusement affecté par une inflation incontrôlée, il est crucial de restaurer la confiance du peuple. Dans tous les cas, nous prévoyons de remporter les élections en 2025 et de rétablir une gouvernance transparente dans la gestion des affaires publiques.

Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président, l’expression de notre plus haute considération.

Leopold VII Abrotchi, Président de Alternative Nouvelle Pour la Côte d´Ivoire

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