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Interview avec ɛgŋgbɛl kibrm, l´auteur du premier dictionnaire adjoukrou

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Ake Marius Raoul alias ɛgŋgbɛl kibrm, l´auteur du premier dictionnaire adjoukrou

Amoureux de la langue adjoukrou (le modjoukrou) sa langue maternelle et soucieux de la protection de celle-ci. ɛgŋgbɛl kibrm est l´auteur du premier dictionnaire trilingue illustré modjoukrou-Français-Anglais. Leadernewsci a rencontré celui qui devenu lexicographe du modjoukrou sans le savoir.

Qui est ɛgŋgbɛl kibrm ?

Je suis AKE Marius Raoul, ivoirien, adioukrou membre de la génération Abrm’an, originaire du village de Debrimou dans la commune de Dabou. Plus connu sous le pseudonyme de ɛgŋgbɛl kibrm sur les réseaux sociaux.

Père de 05 enfants dont une récemment décédée à qui j’ai dédié la publication de cet ouvrage.

Amoureux de la langue adioukrou, anciennement administrateur du groupe Facebook Adjoukrou et fier et membre fondateur de plusieurs associations réunissant des adjoukrou et membre du groupe initiateur du concours linguistique « s’ɛ̀bar mɔjukru » (parlons mɔjukru).

Comment vous est venu l’idée de la publier un dictionnaire ?

L’idée de ce dictionnaire vient d’un constat fait par l’Unesco qui affirme que sur les quelques 6.000 langues existant dans le monde, plus de 2.500 d’entre elles sont menacées de disparition.

Le tableau ci-dessus résume le niveau de vitalité d’une langue

Niveau de vitalité Transmission de la langue d’une génération à l’autre
Sûre La langue est parlée par toutes les générations ; la transmission intergénérationnelle est ininterrompue
Vulnérable La plupart des enfants parlent la langue, mais elle peut être restreinte à certains domaines (par exemple : la maison)
En danger Les enfants n’apprennent plus la langue comme langue maternelle à la maison
Sérieusement en danger La langue est parlée par les grands-parents ; alors que la génération des parents peut la comprendre, ils ne la parlent pas entre eux ou avec les enfants
En situation critique Les locuteurs les plus jeunes sont les grands-parents et leurs ascendants, et ils ne parlent la langue que partiellement et peu fréquemment
Éteinte Il ne reste plus de locuteurs

 

Grâce à ce tableau chacun peut facilement et objectivement classer le mɔjukru dans la liste des langues vulnérables

L’idée du dictionnaire est donc venue du fait qu’il était important pour nous d’œuvrer à la revitalisation de notre langue. Pour ce faire il faut encourager les locuteurs natifs à s’exprimer dans la langue, et mettre à leur disposition des éléments susceptible d’améliorer leur niveau de langue.

Pourquoi un dictionnaire trilingue ?

C’est une ouverture de plus sur le monde extérieur. Le projet initial était de le faire en 4 langues mɔjukru, français, anglais et italien. Parce qu’il y a de plus en plus d’adjoukrou qui vivent dans des pays anglophones et en Italie et dont les enfants auront pour première langue l’anglais et l’italien.

Nous avons finalement gardé 3 langues pour des questions techniques.

Comment le résultat final est accueilli par la population du Leboutou?

Vu les mots d’encouragement reçus. Je crois que c’est positivement accueilli. Mais le baromètre sera la quantité de livre vendu.

Avez-vous approché des autorités locales ou avez reçu d’elles un quelconque soutien ?

Non, je ne trouvais pas cela nécessaire. Je crois qu’il faut juste se donner les moyens soi-même de faire ce dont on a envie après si cela intéresse d’autres personnes c’est plus facile de réunir les forces pour aller plus loin

Quel est la suite du projet ?

Deux autres livres sont en préparation

  • L’art de conjuguer en mɔjukru qui comme le Bescherelle va répertorier les différents verbes en mɔjukru et leur classement en différents groupe selon certains critères.
  • Verbes et expression en mɔjukru qui est aussi un recueil de verbes en mɔjukru avec leur traduction en français et des exemples de phrase pour chacune de leur signification.

Après cela le plus gros projet reste un dictionnaire plus complet. Nous avons déjà environs 10.000 mots déjà répertorié. Mais cela demande un travail plus approfondi

La finalité de tout ceci est de réunir des amoureux de la lange adjoukrou pour la production de livres et matériaux sur différents sujets pour tous âges et pour tous niveaux de langues.

Peut-être que cela passera par la mise en place d’une unité de recherche sur la langue adjoukrou

Quel votre mot de fin?

Notre langue est le socle de notre culture. Si nous la perdons nous perdons tout. Il n’est donc pas nécessaire d’abandonner sa langue maternelle pour pouvoir parler une autre langue. Nous sommes dans un monde ouvert dans lequel le multilinguisme est encouragé.

J’espère que cet ouvrage sera d’un grand apport pour tout public désirant apprendre ou améliorer son vocabulaire ɔjukru.

Leadernewsci 

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Mode: Lauraine Lomé en veut

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Lauraine Lomé N'guessan est mannequin (podium et model photo). Un métier pour lequel elle a nourri une forte aspiration depuis l’enfance.
Elle est connue des observateurs et autres amoureux du monde de la création de mode et accessoires. Elle est mannequin (podium et model photo). Un métier pour lequel Lauraine a nourri une forte aspiration depuis l’enfance.

N’guessan Lomé Lauraine nourrissait, déjà toute petite, le rêve d’être sur les affiches publicitaires et passer à la télé, en voyant des défilés sur le petit écran.
Malheureusement, alors qu’elle a pris à bras le corps ce métier en 2018, Lauraine n’en vit pas pleinement encore, les défilés étant rares.

Pour s’occuper, elle confectionne des accessoires qu’elle vend, non sans notifier qu’elle est également propriétaire d’une ferme, et projette de mettre en place d’autres petits projets.
Du haut de son mètre 86, elle peut se targuer d’une expérience enviable et des collaborations réussies avec des créateurs tels que Carlos Desaul lors de son évènement Etnik Mode, Michel Yakiss ou encore Ouli Pat.

« J’espère me faire un nom dans ce domaine. Et je veux être connu et comme ça j’aurai peut-être la chance d’être parmi les mannequins célèbres », dit-elle.

C.E.

 

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Culture

Litterature ivoirienne: « Alleluia, ahhh…men! » Premier roman de l´écrivain Phil d´Escally Nomel

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Ecrivain ivoirien originaire de Dabou /Akradio et résident aux États-Unis, Phil d´Escally Nomel est poète et romancier. Pour l´auteur de « Si je n´ose » recueil de poèmes publié aux Editions L’Harmattan, le 01 novembre 2015 “l’écriture, c’est avant tout savoir écouter ses rêves, ses désirs, ses possibilités”. Leadernewsci vous invite à faire une petite immersion pour mieux connaitre l´auteur de « ALLELUIA, AHHH…MEN! » premier ouvrage d´une trilogie intitulée “Les dernières larmes de Dieu. »

Phil d’Escally Nomel, après votre recueil de poèmes « Si je n’ose… », vous venez de publier votre premier roman, aux éditions Mary Bro Foundation Publishing. Son titre, “Les dernières larmes de Dieu. » Pourquoi un tel titre ?

A travers ce titre je voudrais non seulement interpeller le lecteur mais aussi lui envoyer une onde de choc qui suscite forcément sa curiosité à découvrir le mythe enfoui dans ce livre. La trilogie a pour titre “Les dernières larmes de Dieu”. Parce que Dieu pleure de nos actes. Il pleure que son œuvre soit détournée à des fins mercantilistes et pour assouvir leurs plaisirs personnels. Les serviteurs de Dieu, ou ceux qui prétendent en être un, usent du nom de Dieu pour leurs basses besognes sur terre, et Dieu qui est amour nous regarde du haut de son trône céleste et en pleure. Parce que nous vivons les derniers temps avant le retour imminent du Christ. D’où ses dernières larmes.

Parlez-nous de ce livre. Faites-nous un résumé de ce livre

Le Premier Livre de la trilogie est intitulé “ Alleluia, ahhh…men! Il retrace avec beaucoup d’anecdotes la rocambolesque histoire d’un pasteur africain résidant aux USA. Il est très éloquent et ce talent lui permet d’ouvrir une église qui lui sert d’assouvir ses passions et pulsions sexuelles toujours inassouvies. Ce livre parle des problèmes qui ont cours dans les églises et dans les mosquées.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ce livre ? …

Ce livre qui a une portée spirituelle, pédagogique et éducative m’a été imposé à partir d’expériences personnelles diverses vécues dans les églises africaines aux USA et en Afrique. Un pasteur qui se dit Prophète usera de son titre pour abuser financièrement les femmes de l’église et se faire entretenir par celles-ci. J’ai trouvé cela insupportable. Il était donc de mon devoir d’écrivain de dévoiler ces faits qui foisonnent malheureusement dans nos églises et qui n’honorent pas les leaders religieux encore moins la foi chrétienne.

Vous êtes-vous inspiré de la réalité pour écrire votre livre ? Avez-vous utilisé des prénoms et caractères de votre entourage ?

Vos histoires sont-elles tirées de faits réels, d’anecdotes personnelles ou de l’imagination ?

Je l’ai dit ci-haut, le livre est tiré de plusieurs expériences vécues ici et là, en Afrique et aux USA. Pour le reste, je laisse les lecteurs découvrir la beauté de cette œuvre littéraire.

Quelles thématiques abordez-vous dans ce livre ?

Le premier livre de la trilogie “les dernières larmes de Dieu” aborde les thèmes que les Africains de la diaspora vivent au quotidien : rapatriement, détournement de fonds, escroquerie par un parent resté au pays, adultère, viol. Vous verrez que tout le monde se retrouve dans ce livre. La trame qui s’annonce tourne autour de la personne de Bebi Bokem, le personnage principal du livre qui, derrière le voile opaque de pasteur se noie langoureusement dans ses passions sexuelles retrouvées et toujours inassouvies.

Quel message l’auteur Phil d’Escally Nomel veut-il transmettre à travers ses livres?

Au travers de ce livre, je veux être le lanceur d’alerte à l’endroit de nos filles, nos sœurs et mêmes de nos mères, que ce n’est pas tous ceux qui crient à longueur de journée “Seigneur, Seigneur !” qui font la volonté de Dieu. Je leur dis qu’il faut savoir se garder de ces loups vêtus de peaux d’agneaux.

Pour quels lecteurs ce roman est-il destiné ?

A tout le monde. Il est écrit dans un langage facile et aisé, un style rapide et cadencé qui ressemble plus à un telenovela qu’à un roman. Je dis et le redit que “Alleluia, ahhh…men !” est un film qu’il faut lire. Absolument.

Votre écriture est-elle influencée par d’autres auteurs ?

Mon écriture n’est influencée par aucun autre. C’est une plume qui fait son petit bonhomme de chemin, C’est du d’Escally tout simplement. Cependant, je voudrais ici rendre hommage à un doyen qui m’a toujours soutenu et encadré dans ce domaine, le Professeur Amadou Koné qui réside au Etats-Unis, avec qui je partage deux passions : l’écriture et la cuisine. Il adore les mets adioukrou accompagné d’attiéké pour y avoir fait ses premiers pas scolaires a Orbaff, un si beau village de Dabou. Qui n’a pas lu “les frasques d’Ebinto?”

Combien de temps avez-vous passé à écrire ce livre ?

Ce livre m’a pris 14 mois. Mais bon, je pense que je l’ai fini un peu plus tôt, mais je n’avais juste pas le temps matériel pour le publier et en faire une promotion adéquate. Vous savez les multiples responsabilités de la vie aux USA.

En dehors de votre activité d’écrivain, avez-vous d’autres activités professionnelles ?

Je suis enseignant, mais la meilleure responsabilité est celle d’être père et époux.  Je suis l’heureux père de sept beaux enfants. Permettez ici que je rende hommage à mon épouse Libby d’Escally Nomel, celle qui tient et dirige toute la barque Nomel à Washington.

Comment parvenez-vous à concilier l’écriture, la vie professionnelle et familiale ? Ce genre de métier se fait avec cette noble passion humaine qui vous envahit chaque jour et vous appelle au service de l’humanité. Tout part alors de savoir planifier son temps entre ses différentes et multiples fonctions qui se posent et s’imposent à nous à chaque aube. Et puis l’écriture, c’est avant tout savoir écouter ses rêves, exprimer ses envies, et prouver ses possibilités.

Êtes-vous pratiquant ? Quelle place la religion tient-elle dans votre vie ?

Je suis chrétien. “Oh, quel bonheur de le connaître, l’Ami qui ne saurait changer…”

Quelle a été votre réaction en découvrant que vous alliez être éditée ?

C’est toujours un plaisir de voir naître son bébé. Je suis à mon deuxième ouvrage certes, mais les joies sont toujours identiques et mirifiques.

Où peut-on trouver vos livres ? Vos livres se trouvent-ils en librairie et savez-vous lesquelles ? À combien d’exemplaires vos livres ont-ils été tirés ?

“Alleluia” se trouve déjà dans cinq pays parmi lesquels les USA, la France, la Côte d’Ivoire, l’Angleterre et le Congo RD. Mais j’ai des lecteurs qui en demandent au Cameroun, au Gabon, au Sénégal et au Burkina Faso. Mais de plus en plus nous couvrirons les pays francophones.

D’autres projets en prévision ?

Alors, le succès de ce livre et la forte demande m’ont incité à le traduire. Il est déjà traduit en anglais.  En principe, si tout va bien, la version anglaise sera sur le marché en 2021. Et bien sûr je voudrais rassurer mes nombreux et fidèles lecteurs que le deuxième livre de cette trilogie sortira en été 2022. En ce moment, il n’y aura plus de Coronavirus. La dédicace sera une belle fête foraine. Un moment de retrouvailles pour les écrivains francophones et africains résidant aux USA. En décembre prochain, nous entreprenons une tournée de promotion du livre qui vous verra à Abidjan, à Paris et à Londres.

Comment voyez-vous l’avenir du livre ?

C’est Salim Boudiaf ce militant nationaliste algérien qui le dit, et je le cite “La lecture estompe l’ignorance dès le début et ravive la connaissance toute la vie,” Le livre sera toujours avec nous et la lecture aussi.

Avez-vous déjà des conseils pour les gens qui rêvent d’écrire ?

A ceux de mes jeunes sœurs et frères qui rêvent à l’écriture, je leur dis, rêvez grand, encore plus grand. Une phrase écrite est une âme qui s’illumine et quand un livre est publié, c’est un soleil qui éclaire nos angoisses. Je dis a mes amis que chacun de nous a une histoire. Il faut donc la publier pour nos enfants, pour notre contribution à l’éclosion de la connaissance.

Un dernier à l’endroit des lecteurs ?

Ventiler 250 exemplaires d’un roman en dix jours aux Etats-Unis, il faut dire que je m’y attendais le moins. Je voudrais remercier ces lecteurs et amis qui, comme un seul homme, se sont levés pour s’arracher “Alleluia, ahhh…men !” comme de petits pains. A ma belle-mère Mère Flavie Djo qui en commande dix copies pour en distribuer à Kinshasa, à mes deux petites sœurs Marie-Louise Gnamba et Marie-Paule Kone et enfin à mon doyen le milieu de terrain John Zeguiba.  A mon ami et critique littéraire le Camerounais Roncs Ese Étamé et tous ces pasteurs qui n’ont de cesse de me féliciter pour la vision et le courage.  Je n’oublierai pas mon amie Glam Attali de France qui n’a pas ménagé une minute de son temps pour faire la promotion de ce livre en France et en Côte d’Ivoire et ma sœur Mathé Pango, femme de coeur divin, qui a vendu plus de livres que moi-même. Enfin, mon amie de toujours Amy Odi et son époux. Je ne saurais pouvoir trouver les mots pour exprimer ma gratitude pour tout ce qui a été fait pour la promotion de ce livre aux USA.

Leadernewsci avec Nanythe Talani

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Réorientations dans les Universités publiques de Côte d’Ivoire: le ministère de l’Enseignement Supérieur est-il complice des malversations actuelles ?

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Professeur Abou Karamoko, président de l'université Félix Houphouët Boigny ; image d'illustration

Les réorientations servent à redonner la chance aux nouveaux bacheliers d’être remis dans la filière qui leur sied suite aux orientations insatisfaisantes.

Pour se faire chaque personnel des universités publiques detient un cas de réorientation ;avant 2018 chaque université publique pouvait gérer ses cas de réorientations indépendamment du
Ministère de L’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique.

Qu’est ce qui se passe?

En effet, depuis 2018, le ministère de L’Enseignement Supérieur a décidé de numériser le processus de réorientations des nouveaux bacheliers avec des codes attribués à chaque personnel (Enseignants et Personnels Administratifs et Techniques).
Mais « mystère », la grande majorité des cas (90%) de tous les personnels,est bloquée et ce depuis bientôt 1an.
Le Ministère de L’Enseignement Supérieur et les Universités publiques utiliseraient les codes des personnels pour faire entrer eux-mêmes des bacheliers sur le dos des ayants droits,
Les Enseignants et PAT; serait ce lié à une prétendue campagne électorale au mépris des souffrances des bacheliers et de leur famille? Le sulfureux Président de L’Université Félix Houphouet Boigny M.Abou Karamoko ne serait-il pas
le point focal de ses souffrances?

Seraphin Kouamé

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