Le 17 janvier 2019, LiDER a reçu une note d’invitation à la rencontre du gouvernement avec les partis politiques concernant la réforme de la commission électorale (cei), de la part du premier ministre. Conformément aux exigences de la note d’invitation, le 18 janvier 2019, LIDER a accusé réception de l’invitation et a fait parvenir au cabinet du Premier ministre une copie de la proposition de LIDER concernant ladite réforme, à verser au dossier. (http://lider-ci.org/lavant-projet-de-loi-lider-pour-la-reforme-de-la-commission-electorale/)
Le même jour, M. Doumbia du cabinet du ministre de l’intérieur et de la sécurité contact LIDER pour avoir le nom des 3 personnes qui représenteront LIDER à cette rencontre. Les noms lui ont été communiqués sans coup férir. Il s’agissait notamment de Monique Gbékia, Yacourwa Koné, et de Nathalie Yamb. Respectivement présidente de LIDER, vice-président et conseillère exécutive du Prof. Mamdou Koulibaly.
Le lundi 21 janvier 2019, le jour de la rencontre, alors que la délégation de LIDER se rendait à la réunion, avec toute la ponctualité qui nous caractérise à LIDER, elle a été stoppée à la guérite du premier ministère, lieu de la réunion. Prétexte évoqué, LIDER ne figurait pas sur la liste des convives. Le cabinet du ministre de l’intérieur a marqué sa surprise par rapport à cette situation désobligeante, confirmant que la délégation conduite par Monique Gbékia, était effectivement sur la liste des participants attendus.
L’adjudant-chef à l’entrée de la guérite de la primature a confirmé qu’instruction leur avait été donnée le matin même de ne pas laisser entrer LIDER.
Cette malencontreuse situation démontre que LIDER, parti incarnant l’opposition véritable, est craint et probablement plus fort aujourd’hui qu’il ne l’a été depuis longtemps. Si le terme ‘’d’exclusion de LiDER à cette discussion’’ frappe autant les esprits, en corrélation avec l’actualité politique c’est qu’il renvoie dans l’inconscient collectif à l’usage qu’en a fait le Parti communiste à partir des années 1920, sanctionnant ainsi toute dérogation à la ligne politique avec force mise en scène.
Le parti communiste de la période stalinienne, adepte du centralisme démocratique, n’autorisait pas l’expression des divergences et réglait ainsi les désaccords internes à coup d’exclusions à l’image du gouvernement Gon Coulibaly.
En effet, alors que les autres partis politiques comme le RDR, le PDCI, le FPI, l’UDPCI… sont dans une logique de recomposition de la cei, avec pour ambition commune de la contrôler, LIDER par contre propose une réforme catégorique de l’organe (procédure de composition, organisation, attribution et fonctionnement). Le Premier ministre aurait été dans tous ses états, complètement irrité, à la lecture de la copie de la proposition de LIDER concernant ladite réforme, à verser au dossier de l’accusé réception.(http://lider-ci.org/lavant-projet-de-loi-lider-pour-la-reforme-de-la-commission-electorale/). Le Premier ministre a donc préféré jouer la carte de ‘’l’exclusion’’ contre LIDER.
LIDER pense qu’il y a de quoi à être sur ses grands chevaux face à de telles propositions lorsqu’on est adepte de la confusion et de la manipulation.
En outre, dans la compétition électorale, les acteurs politiques sont les compétiteurs sur le terrain et ne peuvent donc pas être eux-mêmes les arbitres du match qu’ils sont en train de jouer. Il est donc impératif que les membres de la commission électorale soit exclusivement issus de la société civile. C’est pourquoi LIDER propose en son article 4 alinéa 1er et 2e de son avant-projet de loi pour la réforme de la commission électorale qu’ : « Une personne ne peut être nommée membre de la commission que si elle est d’une intégrité morale, d’une honnêteté intellectuelle et d’une impartialité reconnues, n’a jamais fait l’objet d’une condamnation pour détournement de fonds ou corruption ou crime, n’a jamais été déchue de ses droits civiques, sait lire et écrire et est qualifiée pour être élue membre du parlement.
Le président de la République, agissant sur avis de l’Assemblée nationale, nomme le président, les vice-présidents et les autres membres de la commission, sur proposition de l’ordre des avocats(1), du conseil supérieur de la magistrature(1), des enseignants universitaires(1), des professionnels de la communication(1), et des associations de défense des droits de l’homme(3).
Les personnes proposées par la société civile sont auditionnées par l’assemblée nationale, en audiences publiques et retransmises en direct à la télévision ».
Par ailleurs, LIDER propose que le budget élaboré par la commission électorale soit transparent et son financement mis en place de sorte à permettre à la Commission de travailler sans dépendre des difficultés réelles ou simulées du trésor public, du chantage du gouvernement ou de l’attente des donations des bailleurs de fonds. Ainsi, l’article 10 de ladite loi dispose en ces termes que: « la commission électorale élabore son budget, incluant les frais administratifs de la commission (salaires, indemnités, fournisseurs), les moyens matériels et humains. Ce budget fait l’objet d’une inscription au budget général et est adopté dans le cadre de la loi des finances. Les crédits correspondants sont mis à disposition de la commission dès le début de l’année financière ».
LiDER croit fermement que c’est à ce prix que nous pourrons garantir l’indépendance organique, financière et fonctionnelle de la commission électorale. C’est à ce prix que nous pourrons organiser les élections dans un environnement favorable à la fois au scrutin et à la démocratie, mais également à la réconciliation et donc la paix. L’année 2019 est sans compétition électorale, et est idéale pour mettre en place cette nouvelle commission et lui permettre d’adopter les modalités et règlement qui organiseront les élections à venir en Côte d’Ivoire.