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La chronique de Ben Bagnon : Terrorisme en Afrique de l’Ouest et le Procès Ouest-Africain à la France-afrique (Fin)

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Ben Bagnon, chercheur en droit public et science politique

Allons comprendre que derrière ces théâtres se dissimulent des manipulations pour intérêts géostratégiques et géoéconomiques.

Si les Etats-Unis ont sous-traité avec des groupes terroristes notamment les salafistes pour combattre le pouvoir de Bachar El Assad, instrumentalisant leur défense préventive pour justifier leur présence sur ces terrains, est-ce le système françafricain qui est critiqué depuis belle lurette par de nombreux intellectuels africains qui seraient en marge de cette nouvelle forme de colonisation ?  Je ne pense pas !  En d’autres termes,  en 1958 De Gaulle était poussé  à donner l’indépendance  aux pays  africains, qui n’était pas en  réalité la liberté , puisque ce dernier ne voulant pas perdre l’accès aux pays africains, qui avaient établit un réseau occulte géré par une cellule africaine de l’Elysée, dirigée par  Jacques Foccart; ce système est dénommé La Franceafrique  par lequel le gouvernement français pille le sous-sol africain (généralement, le gaz  et pétrole )  par la complicité de dictateurs africains corrompus , sans tenir compte des réalités des peuples africains, et ce jusqu’aujourd’hui ; ils allument le feu, ils l’activent et après ils viennent jouer aux pompiers disait l’artiste reggae engagé  Alpha Blondy  dans l’une de ses chansons.  Toutes ces opérations, telles que Minusma (mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation au Mali), Opération Serval ; Barkhane coordonnées par la France sont-ils des moyens par lesquels le système françafricain instrumentalisant le terrorisme parvient au néocolonialisme ?

Certainement ! Ces opérations initiées depuis 2014 et même avant, n’ont pas donné des résultats satisfaisants, pire cela a accru les attaques dans ces différentes zones d’opérations à savoir au Burkina, Mali où certains services de renseignements ont découvert les forces françaises en train d’exploiter le sol du nord malien. Si tel est le cas, il ne faut pas targuer des populations qui ont fait un procès à la France-Afrique de populistes. Depuis les coups de forces en 2020 et 2022 respectivement au Mali et au Faso qui scandaient dans les rues des villes, le départ des forces françaises et la fermeture de toutes institutions qui seraient un maillon de ce système néocolonial … Le colonel camerounais Auguste Denise n’a-t-il pas livré dans une revue que : «  les États-Unis , le Royaume-Uni  et la France dans leur volonté de contrôler des matières premières stratégiques sous-traitent avec des mouvements d’idéologie extrémistes , voire terroristes »,  à voir les mouvements de terroristes et leurs ouailles ne sont ils pas à la recherche  du Golfe de Guinée qui représente 50 pour cent de la production  pétrolière du continent africain , soit 10 pour cent  de la production mondiale ?

Le système françafricain, qu’il soit coupable, complice ou peut-être pas du terrorisme en Afrique de l’ouest, la présence des groupes de terroristes dans nos zones est un fait, quelles solutions donc ?

Pour ma part, pour plus d’efficacité dans la répression, le législateur ouest-africain doit donner une clarté définitionnelle du terrorisme et non nous produire une liste non exhaustive d’actes qualifiés de terrorisme qui rend opaque ce phénomène. Cela dit, dans un premier temps, notre législation doit apporter de la lumière à la notion du terrorisme pour débusquer dans le but de démotiver toutes velléités. De plus, emboitant le pas aux pays du G5 du Sahel ; les autres Etats ouest-africains tels que la Côte d’Ivoire qui a essuyé récemment (2015, 2020) des actes terroristes, doivent instaurer dans leur ordre judicaire une juridiction d’exception qui connaitra les affaires du terrorisme de l’enquête au jugement, en passant par l’instruction.

Aussi faut-il rappeler de tout vœu, une collaboration militaire afro-africaine non comme celle du G5 du Sahel qui est alimentée de toutes pièces par les puissances occidentales, mais une organisation militaire africaine anti-terroriste financée par les produits des matières premières africaines (par exemple : 2 francs / kg sur le cacao en Côte d’Ivoire, 2 francs / kg sur l’arachide au Sénégal, 2 francs / kg sur le palmier à huile au Bénin …).

Enfin, au niveau politique et social ; il faut que les gouvernants africains  s’investissent dans l’insertion de jeunes  désœuvrés , qui deviennent des recrues potentielles  des groupes terroristes , une fois sur le territoire visé, du fait de manque du minimum vital de ces jeunes , au lieu donc de donner de grosses  enveloppes à leurs militants , faisant du clientélisme , les partis au pouvoir africains doivent initier des actions économiques  pour occuper les jeunes populations sans léser de région.

Ben Bagnon, chercheur en droit public et science politique

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Procès contre Guillaume Soro en France, lamentablement improductif

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Guillaume Kigbafori Soro, Ex-Président de l´Assemblée Nationale

Décidément les procès contre Guillaume Kigbafori Soro, ancien président de l´Assemblée nationale de Côte d´Ivoire n’en finissent pas. En substance ils font de la propagande et ou du buzz. Disons-le tout net, la pirouette judiciaire, cette fois française vise simplement à bâillonner un homme politique.

La justice française est dans un jeu de manipulation de l’état d’esprit des ivoiriens, car elle sait pertinemment que son initiative se terminera par une commission rogatoire et que la justice ivoirienne héritera du dossier. Dès lors elle donne la mauvaise impression d’un acharnement sur un africain issue d’un pays dont l’institution judiciaire fonction activement.

Nous sommes persuadés que le peuple meurtri de Côte d’Ivoire, veut tourner la page, de ces affreux événements qui ont balafrés leur pays. Les différentes populations ont faim et soif de paix durable, qui doit être actée par une sincère réconciliation de tous avec tous.

Partant de là, nous pouvons et devons comprendre que cette agitation de la justice française, ne rend pas service à la Côte d’Ivoire. Même si elle semble satisfaire certaines personnes dans les milieux politiques ivoiriens.

Tout ivoirien connait le rôle qu’a joué monsieur Guillaume Kigbafori Soro dans la crise ivoirienne de 2002 à 2011, ainsi que ses hautes fonctions de 2011 à 2018. Ce sont des faits réels, qui comptent, dans et pour le processus de réconciliation engagée.

L’Etat-Nation poussif ivoirien est en effet, dans un processus de réconciliation où à l’évidence notre postulat de justice transitionnelle est en train de s’imposer à la justice des vainqueurs qui a opéré pendant ces dix (10) dernières années.

Dans ce sens, l´ex-président de l´Assemblée Nationale Guillaume Kigbafori Soro reste donc, le maillon qui manque à la cérémonie de purification de notre psychologie commune qui vit encore le traumatisme du sang versé et il ne peut en être autrement. Tenant compte du fait, qu’on ne peut bâtit une nation sur des ressentiments. Cet acte spirituel fort – la purification générale, s’impose à la Côte d’Ivoire, à la conscience nationale, en cela toutes les croyances font foi.

Ma conviction est que monsieur Guillaume Kigbafori Soro rentrera en Côte d’Ivoire son pays, comme tous les exilés d´hier qui sont notoirement connus comme ayant été directement impliqués dans la crise ivoirienne post-électorale de 2010. Tout comme eux il bénéficiera de la grâce présidentielle et ou d´une amnistie.

Car en toute rigueur logique, c’est ensemble, unis que nous devons solder le passif douloureux, en toute liberté dans la sérénité et la paix, et en finir avec les ressentiments.

Refusons aujourd’hui, les calculs politiciens mesquins, pour garantir aux futures générations d’ivoiriens, un cadre républicain sain et un État solide de par ses institutions utiles.

Notre génération a le devoir de dégager le chemin qui mène à la formation – consolidation d’une nation ivoirienne indivisible.

Leopold Abrotchi, Alternative Nouvelle

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La chronique de Ben Bagnon : Terrorisme en Afrique de l’Ouest et le Procès Ouest-Africain à la France-afrique (3)

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Ben Bagnon, chercheur en droit public et science politique

L’Allemagne deviendra ainsi après Londres le carrefour de l’islam radical en Europe jusqu’en 2012. Puis finalement, les autorités allemandes finiront elles aussi par taper dans la fourmilière des mouvements djihadistes, de l’Allemagne alors des djihadistes salafistes fondamentalistes, vers des zones de guerres (Irak, Syrie, Egypte, Lybie, Somalie …)

Sur le théâtre africain, on peut dire que l’islamisme existait bien avant les indépendances. Il sera plus tard le fruit d’une part de recompositions successives de l’islamisme radical surtout au Maghreb et d’autre part, de l’évolution géostratégique mondiale. L’islam politique reprendra du service dès 1970 au Maroc, sous forme de confrontations violentes, notamment avec l’assassinat du syndicaliste Omar Benjelloun par la Chabiba al Islamya (jeunesse ; islamique), proche des frères musulmans égyptiens.

De même, c’est au début des années 1980 que les mouvements islamistes apparaissent réellement en Tunisie et surtout en Algérie, où s’installera la guerre civile qui durera de 1992 à 1998, suite à la dissolution du front islamique du salut (FIS) après sa victoire aux élections. Plus tard, on verra l’émergence du groupe islamique armé (GIA) et du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui animeront cette guerre qui, finalement, s’achèvera avec l’effondrement des mouvements radicaux clandestins et la guérilla.

La fin d’année 2006 consacrera un certain retour du djihadisme de grande ampleur au Maghreb avec de nouveaux attentats en Tunisie, au Maroc, en Algérie. C’est alors que le GSPC fera allégeance en 2007 à Al-Qaïda, devenant Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Sur le front Est du continent, on retiendra que depuis la guerre civile née en 1998 et qui culminera avec la chute du Président Mohamed Siad Barre en 1991 et la naissance de la rébellion indépendantiste du Somaliland, la même année s’ouvrira une ère d’instabilité caractérisée par la piraterie maritime à partir de 2005 et les actions terroristes des Shebabs.

Plus récemment, on notera la naissance de l’Etat islamique en Juin 2014 en tant qu’organisation terroriste d’idéologie salafiste djihadiste, auquel feront allégeance un certain nombre de mouvements comme Boko Haram, créé en 2002 au Nigéria et qui y avait lancé une insurrection armée en 2009, ou encore l’Etat Islamique dans le grand Sahara (EIGS) créé en 2015. Au total, on peut dire que la montée en puissance des groupes islamistes militants se revendiquant du salafisme djihadiste fut une conséquence à la fois directe ou indirecte des actions des agences de renseignement occidentales, spécialement celles de Washington.

La résultante de ce qu’il convient d’appeler « erreurs stratégiques » des américains fut un militantisme grandissant et une montée en puissance de l’islam politique partout dans le monde musulman, depuis l’Afghanistan jusqu’au Mali et au-delà. En tout cas, de nos jours, l’espace sahélo-saharien et ouest-africain sont devenus les nouveaux fronts des djihadistes.

Au regard de l’histoire brève du terrorisme sus-contée, il faut être atteint de myopie pour ne pas voir que à 90 pour cent les attaques de terroristes sévissent là où l’on découvre des réserves de pétrole. De plus, depuis le choc pétrolier de 1973, les importateurs se tournent de plus en plus vers le pétrole africain en particulier les Etats Unis qui veulent sortir de la trop grande dépendance du pétrole de l’ex URSS et du Moyen-Orient, régions dans lesquelles leurs tentatives de pacification ont échoué et demeurent encore sous pression.

Ceci déboute les prétendues revendications de groupes terroristes à géométrie variable ; sinon comment comprendre que Boko Haram qui revendique la justice sociale, s’en prend aux justiciables c’est-à-dire la population pour qui il prétend combattre ?  Et comment expliquer le fait que les terroristes d’AL QAIDA du Maghreb Islamique et L’Etat islamique qui disent lutter pour le retour aux fondamentalistes de l’islam, s’attaquent-ils aux Etats prédominés et ancrés à l’islam tels que le Mali ?

Ben Bagnon, chercheur en droit public et science politique

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La Chronique de Ben Bagnon : Terrorisme en Afrique de l’Ouest et le Procès Ouest-Africain à la France-afrique (2)

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Ben Bagnon, chercheur en droit public et science politique

Rien n’est moins sûr en tout cas, depuis la nuit des temps, des actes de rébellion contre un pouvoir, des massacres au nom d’un peuple ou d’idées ont été perpétrés ici et là.

A ce sujet Gerard Chaliand et Arnaud Blin affirment que « L’histoire du terrorisme aurait commencé depuis l’antiquité avec les Zélotes et se serait poursuivie au moyen âge avec les sectes des assassins. Elle évoluera ensuite en 1789 avec ce qu’ils appellent la terreur révolutionnaire française, puis l’émergence des mouvements d’Amérique latine et se serait poursuivie avec l’émergence du terrorisme transnational moderne ». Cependant, au-delà historiquement, c’est avec le théâtre Afghan que le terrorisme moderne va véritablement s’installer dans le monde.

En 1979, au déclenchement de la guerre afghane, des dizaines de milliers de musulmans issus du monde entier y affluèrent afin de déclencher le djihad contre les infidèles communistes, parmi lesquels figurait une organisation de soutien à ces djihadistes, qui allaient devenir Al Qaida étant paradoxalement un collaborateur des renseignements Pakistanais (ISI) de la CIA et du MI-6 britannique. Ainsi, la phase de grande opération sécrète de l’histoire de la CIA fut lancée en réponse à l’invasion de l’Afghanistan par les soviétiques.

Sous les vifs encouragements de la CIA et des services secrets Pakistanais qui voulaient transformer le jihad Afghan en une grande guerre menée par tous les musulmans contre l’URSS, quelques 3500 intégristes musulmans en provenance de 40 pays islamiques se joignirent à la lutte en Afghanistan entre 1982 et 1992. D’autres dizaines de milliers vinrent étudier dans le Madrasah Pakistanais. Avec le temps, plus de 100.000 intégristes musulmans furent directement influencés par le jihad Afghan. En 1990, avec la défaite des soviétiques, des vétérans du djihad Afghan rejoignirent la Grande Bretagne où se trouvaient déjà des communautés Pakistanaises, indiennes et arabes notamment égyptiennes.

On n’oubliera pas que trois années plus tôt, soit en 1987 naissait AL QAIDA. On assistera alors au recyclage du terrorisme-djihadiste et Londres devint ainsi une terre d’exil pour des djihadistes provenant de plusieurs théâtres avec la complicité des services de sécurité britanniques, ainsi naquit le « Londonistan ».

Le 7 août 1998 signe l’entrée en scène d’Oussama Ben Laden avec des attentats contre les ambassades américaines à Dar Es Salam en Tanzanie et Nairobi au Kenya. Puis le 11 Septembre 2001, les attentats contre la world Trade center et pentagone vont apparaitre comme une rupture définitive d’un certain pacte. Les autorités américaines premières alliées tacites des djihadistes accusant le même Ben Laden d’être le principal responsable vont déclencher la guerre totale contre le terrorisme tout en instrumentalisant le concept de sécurité préventive.

Le 7 juillet 2005, Londres, deuxième allié des djihadistes va à son tour essuyer une attaque terroriste de grande ampleur dont la responsabilité fut imputée à quatre citoyens britanniques d’origine Pakistanaise qui vivaient au Royaume-Uni, sonnant ainsi le début d’une série d’actes de terroristes islamiques sur le sol britannique.

Avec la pression exercée désormais sur eux, les mouvements terroristes vont s’éparpiller en Europe principalement en Allemagne, parmi les jeunes désœuvrés, avec pour principaux meneurs Denis Mamadou Cuspert alias Dogg, Abou Talha Al-Almani et Ibrahim Abou Nagie, imam et enseignant salafiste palestinien.

Ben Bagnon, chercheur en droit public et science politique

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