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La chronique de Ben Bagnon : Terrorisme en Afrique de l’Ouest et le Procès Ouest-Africain à la France-afrique (3)

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Ben Bagnon, chercheur en droit public et science politique

L’Allemagne deviendra ainsi après Londres le carrefour de l’islam radical en Europe jusqu’en 2012. Puis finalement, les autorités allemandes finiront elles aussi par taper dans la fourmilière des mouvements djihadistes, de l’Allemagne alors des djihadistes salafistes fondamentalistes, vers des zones de guerres (Irak, Syrie, Egypte, Lybie, Somalie …)

Sur le théâtre africain, on peut dire que l’islamisme existait bien avant les indépendances. Il sera plus tard le fruit d’une part de recompositions successives de l’islamisme radical surtout au Maghreb et d’autre part, de l’évolution géostratégique mondiale. L’islam politique reprendra du service dès 1970 au Maroc, sous forme de confrontations violentes, notamment avec l’assassinat du syndicaliste Omar Benjelloun par la Chabiba al Islamya (jeunesse ; islamique), proche des frères musulmans égyptiens.

De même, c’est au début des années 1980 que les mouvements islamistes apparaissent réellement en Tunisie et surtout en Algérie, où s’installera la guerre civile qui durera de 1992 à 1998, suite à la dissolution du front islamique du salut (FIS) après sa victoire aux élections. Plus tard, on verra l’émergence du groupe islamique armé (GIA) et du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui animeront cette guerre qui, finalement, s’achèvera avec l’effondrement des mouvements radicaux clandestins et la guérilla.

La fin d’année 2006 consacrera un certain retour du djihadisme de grande ampleur au Maghreb avec de nouveaux attentats en Tunisie, au Maroc, en Algérie. C’est alors que le GSPC fera allégeance en 2007 à Al-Qaïda, devenant Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Sur le front Est du continent, on retiendra que depuis la guerre civile née en 1998 et qui culminera avec la chute du Président Mohamed Siad Barre en 1991 et la naissance de la rébellion indépendantiste du Somaliland, la même année s’ouvrira une ère d’instabilité caractérisée par la piraterie maritime à partir de 2005 et les actions terroristes des Shebabs.

Plus récemment, on notera la naissance de l’Etat islamique en Juin 2014 en tant qu’organisation terroriste d’idéologie salafiste djihadiste, auquel feront allégeance un certain nombre de mouvements comme Boko Haram, créé en 2002 au Nigéria et qui y avait lancé une insurrection armée en 2009, ou encore l’Etat Islamique dans le grand Sahara (EIGS) créé en 2015. Au total, on peut dire que la montée en puissance des groupes islamistes militants se revendiquant du salafisme djihadiste fut une conséquence à la fois directe ou indirecte des actions des agences de renseignement occidentales, spécialement celles de Washington.

La résultante de ce qu’il convient d’appeler « erreurs stratégiques » des américains fut un militantisme grandissant et une montée en puissance de l’islam politique partout dans le monde musulman, depuis l’Afghanistan jusqu’au Mali et au-delà. En tout cas, de nos jours, l’espace sahélo-saharien et ouest-africain sont devenus les nouveaux fronts des djihadistes.

Au regard de l’histoire brève du terrorisme sus-contée, il faut être atteint de myopie pour ne pas voir que à 90 pour cent les attaques de terroristes sévissent là où l’on découvre des réserves de pétrole. De plus, depuis le choc pétrolier de 1973, les importateurs se tournent de plus en plus vers le pétrole africain en particulier les Etats Unis qui veulent sortir de la trop grande dépendance du pétrole de l’ex URSS et du Moyen-Orient, régions dans lesquelles leurs tentatives de pacification ont échoué et demeurent encore sous pression.

Ceci déboute les prétendues revendications de groupes terroristes à géométrie variable ; sinon comment comprendre que Boko Haram qui revendique la justice sociale, s’en prend aux justiciables c’est-à-dire la population pour qui il prétend combattre ?  Et comment expliquer le fait que les terroristes d’AL QAIDA du Maghreb Islamique et L’Etat islamique qui disent lutter pour le retour aux fondamentalistes de l’islam, s’attaquent-ils aux Etats prédominés et ancrés à l’islam tels que le Mali ?

Ben Bagnon, chercheur en droit public et science politique

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Internationale

Le Premier Ministre Sénégalais Ousmane Sonko, recadre Emmanuel Macron

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Monsieur Ousmane Sonko, actuel Premier Ministre Sénégalais

Lors de la Conférence des ambassadrices et ambassadeurs à l’Élysée le 6 janvier 2025, Emmanuel Macron a consacré une large partie de son intervention à l’Afrique. Il a abordé les relations historiques, les défis actuels et les orientations stratégiques de la France.

Dans son allocution affirmait entre outres que « qu’aucun pays africain ne serait aujourd’hui souverain, si la France ne s’était déployée » ou encore « Nous avons proposé aux chefs d’État africains de réorganiser notre présence », Il expliquait également “Comme on est très polis, on leur a laissé la primauté de l’annonce », indiquant que plusieurs de ces pays « ne voulaient pas enlever l’armée française ni la réorganiser ». A la suite de cette sortie jugée irrespectueuse et irresponsables par plusieurs analystes politiques, le Premier Ministre Sénégalais Ousmane Sonko a réagi pour à porter un démenti cinglant, recadrant de ce fait le président français.

Selon Monsieur Sonko  » Le Président Emanuel Macron a affirmé aujourd’hui que le départ annoncé des bases françaises aurait été négocié entre les pays africains qui l’ont décrété et la France. Il poursuit en estimant que c’est par simple commodité et par politesse que la France a consenti la primeur de l’annonce à ces pays africains.

Je tiens à dire que, dans le cas du Sénégal, cette affirmation est totalement erronée. Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain. Il déclare, enfin, « qu’aucun pays africain ne serait aujourd’hui souverain, si la France ne s’était déployée ». Constatons que la France n’a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l’Afrique sa sécurité et sa souveraineté.

Bien au contraire, elle a souvent contribué à déstabiliser certains pays africains comme la Libye avec des conséquences désastreuses notées sur la stabilité et la sécurité du Sahel.

C’est enfin le lieu de rappeler au Président Macron que si les soldats Africains, quelquefois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, ne s’étaient pas déployés lors la deuxième guerre mondiale pour défendre la France, celle-ci serait, peut être aujourd’hui encore, Allemande. »

Saint Leo @Leadernewsci

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Nationale

Côte d´Ivoire: A qui appartiennent les 3.000 Tonnes de Nitrate d´ammonium?

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Le Zimrida, un bateau battant pavillon pour la Barbade, doit accoster ce lundi 06 janvier 2025 dans le port d’Abidjan dans la capitale économique de la Côte d´Ivoire. Chargé de 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium, une matière dangereuse qui a dévasté une partie du port de Beyrouth au Liban.

Le navire doit déchargé au port à Abidjan 3 000 tonnes du produit hautement explosif, selon un communiqué des autorités portuaires qui expliquent que cette matière utilisée comme « fertilisant dans l’agriculture ».

Selon le média français, France 24 « À la suite d’allégations faisant état d’une avarie de la cargaison transportée et par précautions en vue de protéger les populations et les biens », le port annonce que le navire restera pour l’heure « en rade extérieure, en dehors des eaux ivoiriennes ».

Pour de nombreux ivoiriens le Zimrida pourait cacher un autre Porbo Koala, le cargo affrété par la société suisso-néerlandaise Trafigura, qui avait débarqué à Abidjan plus de 500 m3 de déchets hautement toxiques issus d’hydrocarbures.

Les autorités ivoiriennes qui ont du mal à rassurer la population, ont prévu une réunion ce lundi matin avec le propriétaire de la marchandise et le transporteur du dangereux produit pour disent-ils un examen approfondi.

Saint Leo @leadernewsci

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Politique

Alassane Ouattara a-t-il réellement annoncé le depart de l´armée française?

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L´armée française ne quittera pas la Côte d´Ivoire de ci-tôt, en tout cas, il n´en n´est pas question pour l´heure. Cette réalité relayée à démi mot par le confrère français Lemonde a été une douche froide pour les nombreux ivoiriens qui ont mal interprété l´annonce du chef de l´Etat Son Excellence Alassane Ouattara.

En effet, dans son allocution traditionnelle de fin d´année, le président Alassane Ouattara a annoncé la rétrocession de la base militaire française du 43e BIMA (Bataillon d’Infanterie de Marine) située dans la commune abidjanaise de Port-Bouët. Il n´est donc pas question d´un retrait définitif des Forces Française en Côte d´Ivoire.

Notre confrère le monde confirme cette analyse en affirmant qu´ « En Côte d’Ivoire, la présence militaire française s’allège mais ne disparaît pas ». Cet allègement fait partie de la stratégie de présence militaire de la France, éviter toute présence ostentatoire en Afrique. Il s´agit de remodeler la disposition militaire. Pour l´heure, bien malin est celui qui saura dire jusqu´où ira l´ambiguïté stratégique française.

L´armée française est de plus en plus affaiblie sur le continent africain ou elle n´a pas bonne presse. Elle a été chassée dans trois de ses anciennes colonies que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger qui forment l´AES (Alliance des Etats du Sahel).

Saint Leo @Leadernewsci

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