ÉKLÔ DJASSI une chronique dédiée à la culture du peuple Baoulé de Côte d´Ivoire dans laquelle Serge Sarkoz nous invite à découvrir le découpage administratif du V Baoulé afin de mieux cerner les difficultés actuelles de notre Royaume.
Decoupage Administratif du V Baoulé
Les Baoulés (Ba Ou li) sont un peuple de Côte d’Ivoire, vivant essentiellement au centre du pays, près des villes de Bouaké et de Yamoussoukro. Ils représentent environ 23 % de la population du pays (environ 7 millons d’individus) ce qui fait des Baoulés la première ethnie du pays devant les Bétés et les Senoufos qui constituent respectivement la deuxième et la troisième ethnie du pays. Les Baoulés font partie du groupe Akan et sont originaires du Ghana voisin. Il s’installent en Côte d’Ivoire au xviiie siècle, guidés par la reine Abla Pokou. Le nom Baoulé vient du sacrifice, par la reine Pokou, de l’un de ses fils afin de passer un fleuve, alors qu’elle menait la fuite de son peuple du Ghana : ba ou li (l’enfant est mort). Les Baoulés se sont établis entre les fleuves Bandama et Comoé.
L’administration coloniale, dirigée par le Gouverneur, reposait sur la structuration suivante :
• Les cercles ;
• Les subdivisions ;
• Les cantons ;
• les villages.
Des éléments de cette structuration: les cercles, les subdivisions et les cantons sont des créations purement coloniales destinées à un meilleur contrôle et une exploitation plus efficaces des ressources économiques et humaines de la colonie. Les villages perdent ainsi leur liberté d’action pour être soumis à l’autorité coloniale. La hiérarchie de l’autorité dans la colonie se présente comme suit :
• Gouverneur du territoire de la colonie (Français) ;
• Commandant de cercle (Français) ;
• Administrateur chef de subdivision (Français) ;
• Chef de canton (Africain) ;
• Chef de village (Africain).
Le canton ne figure nullement dans l’organisation sociopolitique du Royaume et de la société baoulé. C’est un contrepouvoir créé par l’administration coloniale pour affaiblir le pouvoir traditionnel qu’elle n’arrivait pas à contrôler. Le chef de canton, choisi à cette fin, a autorité sur un nombre variable de villages. Le colonisateur français a bouleversé la structure de l’autorité et la structure territoriale. Au-dessus du Royaume (men) et des Tribus (nvlé), il y a les structures administratives coloniales, cercles et subdivisons. Les cantons sont les nouvelles structures indigènes qui regroupent les villages.
Selon l’arrêté du 10 octobre 1934 du gouverneur Reste, « Le canton est constitué par un groupement de villages, et des lieux qui en dépendent. Il est créé par arrêté du lieutenant-gouverneur, après avis du commandant de cercle ».
Le pays baoulé a été divisé en 39 cantons :
1. Canton Goli : chef-lieu Bodokro (68 villages) ;
2. Canton Satikran : chef-lieu Botro (37 villages) ;
3. Canton Kodè : chef-lieu Béoumi (99 villages) ;
4. Canton Ouarèbo : chef-lieu Sakassou (170 villages) ;
5. Canton Ahari : chef-lieu Kouadianikro (61 villages) ;
6. Canton Gblo : chef-lieu Diabo (78 villages) ;
7. Canton Dohoun : Bendèkouassikro (18 villages) ;
8. Canton Faafouè : chef-lieu Kouassiblékro (34 villages) ;
9. Canton Fari : chef-lieu Konankankro (42 villages) ;
10. Canton Ndranoua : chef-lieu Akawa (20 villages) ;
11. Canton Pepressou : chef-lieu Kahankro (34 villages) ;
12. Canton Saafouè : chef-lieu Djèbonoua (54 villages) ;
13. Canton Soundo : chef-lieu administratif Mbahiakro ; Chef-lieu traditionnel Kondorobo (42 villages) ;
14. Canton Abé (Abé et Ngan) : chef-lieu Kouassikro (37 villages) ;
15. Canton Ando : chef-lieu Bouniakro (43 villages) ;
16. Canton Badara : chef-lieu Aounianou ou Misribo (23 villages) ;
17. Canton Aïtou : chef-lieu N’Gatadoloukro (72 villages) ;
18. Canton Nanafouè : chef-lieu Aman Salékro (28 villages) ;
19. Canton Ngban : chef-lieu Yao Loukoukro (32 villages) ;
20. Canton N’Zipkli : chef-lieu Molonou Blé (110 villages) ;
21. Canton Bonou : chef-lieu Bengassou (55 villages) ;
22. Canton Katiénou Nord : chef-lieu Kouassi-Kouassikro (42 villages) ;
23. Canton Katiénou Sud : chef-lieu Boni Kouassikro (30 villages) ;
24. Canton N’Damé : chef-lieu administratif Ouellé Koumannou ; Chef-lieu traditionnel Foutou (46 villages) ;
25. Canton Salé : chef-lieu Daoukro (16 villages) ;
26. Canton Agba : chef-lieu Dimbokro (quartier Langui Broukro) (26 villages) ;
27. Canton Aïtou : chef-lieu Aka Okoukro (Abigui) (16 villages) ;
28. Canton Ahari Saki : chef-lieu Kparakro (26 villages) ;
29. Canton Aïtou Sud : chef-lieu Lomo Nord (33 villages) ;
30. Canton Faafouè Sud : chef-lieu Kplessou (21 villages) ;
31. Canton N’Gban Sud : chef-lieu Molonou (13 villages) ;
32. Canton Ouarèbo Sud : chef-lieu Toumodi (25 villages) ;
33. Canton Akouè : chef-lieu Yamoussokro (30 villages) ;
34. Canton Nanafouè Sud : chef-lieu Atiégouakro (22 villages)
35. Canton Ayaou : chef-lieu administratif Kpakpabo ; Chef-lieu traditionnel Diakohou (17 villages) ;
36. Canton Yaourè Nord : chef-lieu Gbegbessou (13 villages) ;
37. Canton Yaourè Sud : chef-lieu Bozi (21 villages ;
38. Canton Souamelé : chef-lieu Taabo (11 villages) ;
39. Canton Baoulé Elomouen : chef-lieu Tiassalé (44 villages) ;
Par la superficie, le plus petit canton baoulé est le canton N’Dranoua (131 km2) et le plus grand est le canton Oualèbo : 1 838 km2.
Retenons que les chefs cantons ne sont pas reconnus dans l’organisation sociopolitique du Royaume Baoulé.
Ne sont reconnus que les Chefs de tribus qui sont au dessus des chefs cantons, ils sont au nombre de 200, et les chefs de villages (1609)
Siege du Pouvoir Traditionnel Baoulé
Situé au centre de la Côte d’Ivoire, à 45 km de Bouaké, Sakassou est la capitale traditionnelle et le siège du royaume Baoulé. C’est de là qu’ont rayonné les différents rameaux qui constitueront le grand peuple Baoulé. C’est de là que l’esprit de la Reine Abla Pokou, fondatrice du royaume des Baoulé, continue d’irradier le grand corps constitué par l’ensemble de ses descendants.
UN SEUL PEUPLE UN SEUL ROI NANAN KASSI ANVO
Serge Sarkoz