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Migration: Chasse violente aux migrants au Maroc

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Deux migrants subsahariens dans la fôret tentent de rejoindre l'enclave espagnole de Ceuta depuis le Maroc, le 5 juillet 2018.© Photo AFP¨/Fadel Senna

Le rapport publié le 25 septembre par le groupe antiraciste de défense des étrangers et migrants (Gadem) est accablant pour le Maroc. Il décrit une répression policière sans précédent dirigée contre les migrants subsahariens. Arrêtés, fouillés, ballottés dans des bus, ils sont envoyés par milliers vers des destinations qui leur sont inconnues, après avoir subi des abus de toutes sortes.

Ni leur âge, ni leur situation personnelle ne leur permet d’éviter l’expulsion. Même les enfants et les femmes enceintes sont déplacés de force, indique le rapport du Gadem qui a lancé une campagne d’alerte #CoûtsEtBlessures. Il s’agit de rendre visibles les violations commises à l’encontre des populations noires non ressortissantes du Maroc.

«Les arrestations sont opérées hors de tout cadre juridique. Aucun mandat d’arrêt ou autre document officiel n’ont été présentés aux personnes visées par les opérations des forces de police», indique le rapport.

Des opérations commando accompagnées de pillage
Les rafles sont de plus en plus massives. Rien qu’entre juillet et septembre 2018, le rapport Coûts et blessures a dénombré plus de 6500 migrants subsahariens arrêtés et déplacés de force par de véritables opérations commando. Objectif: éloigner les milliers de migrants clandestins qui tentent de traverser la frontière espagnole à partir de Tanger au Maroc.

«Les arrestations à domicile sont quasiment toutes racontées comme des intrusions forcées sans mandat. Elles sont parfois suivies de saccages par les forces de l’ordre ou de pillages commis par des intrus, voire des éléments des forces de l’ordre», déplore le rapport.

Les témoignages recueillis par le groupe antiraciste marocain décrivent des migrants africains au bout du rouleau. Ils subissent insultes et injures. Les coups pleuvent sans motif et n’épargnent ni les femmes enceintes, ni les malades, comme l’explique cette Ivoirienne rencontrée à Tanger.

«La police a attaqué le port de Tanger. Ils nous ont frappés. J’ai été blessée au bras. Ils m’ont tiré les cheveux et m’ont dit: « Vous débarquez dans les pays des autres pour faire circuler le sida et les maladies des azziyates (nègres). »», raconte la migrante, enceinte au moment des faits.

«Ils nous prennent pour des animaux»
Dans les bus où ils sont entassés de force pour être éloignés de la frontière espagnole, les migrants roulent pendant des heures sans escale. Ils sont obligés d’uriner à bord, dans des bouteilles ou de petits endroits aménagés à cet effet..

«Dans le bus, ça sentait une mauvaise odeur de pipi. Ils avaient condamné la porte du fond pour en faire des toilettes. Ils nous prennent pour des animaux», s’indigne une migrante.

Les témoignages abondent sur les traitements inhumains infligés aux migrants subsahariens au Maroc. Début septembre, Amnesty International avait dénoncé «la répression d’envergure, cruelle et illégale» exercée par les autorités marocaines contre des milliers de migrants, demandeurs d’asile et réfugiés subsahariens.

Des arrestations discriminatoires qui se poursuivent malgré les engagements pris par le Maroc en 2013 en matière d’asile et de migration. Le Royaume avait procédé à la régularisation de nombreux migrants illégaux. Une politique d’intégration mise à mal par les expulsions massives en cours.

«Le Maroc va en payer le coût dans les années à venir»
Pour le spécialiste marocain des migrations, Mehdi Alioua, la désignation des migrants subsahariens comme personae non gratae a donné une caution officielle à un racisme déjà omniprésent dans le royaume.

«En croyant régler un problème, les autorités en créent un qui est nettement pire, et le Maroc va en payer le coût dans les années à venir. En pointant ainsi du doigt une communauté, on accélère les rapports de domination et on fait peser la menace sur toute la communauté», se désole Mehdi Alioua.

Il constate que même les migrants régularisés depuis 2013 ont peur de quitter leurs domiciles, de crainte d’être arrêtés et déplacés vers une autre ville, loin des frontières de l’Europe.

Mehdi Alioua estime que l’Espagne a aussi sa part de responsabilité dans cette tragédie en raison des pressions qu’elle exerce sur le Maroc pour contenir la vague migratoire.

Pour lui, le Maroc a le choix de dire non à «une Europe de plus en plus identitaire». De dire qu’il ne souhaite pas jouer ce jeu. Une démarche qui doit être initiée par plusieurs pays de la région pour peser de tout leur poids face à leur partenaire européen, conclut-il.

Source Geopolis Afrique

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Le Premier Ministre Sénégalais Ousmane Sonko, recadre Emmanuel Macron

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Monsieur Ousmane Sonko, actuel Premier Ministre Sénégalais

Lors de la Conférence des ambassadrices et ambassadeurs à l’Élysée le 6 janvier 2025, Emmanuel Macron a consacré une large partie de son intervention à l’Afrique. Il a abordé les relations historiques, les défis actuels et les orientations stratégiques de la France.

Dans son allocution affirmait entre outres que « qu’aucun pays africain ne serait aujourd’hui souverain, si la France ne s’était déployée » ou encore « Nous avons proposé aux chefs d’État africains de réorganiser notre présence », Il expliquait également “Comme on est très polis, on leur a laissé la primauté de l’annonce », indiquant que plusieurs de ces pays « ne voulaient pas enlever l’armée française ni la réorganiser ». A la suite de cette sortie jugée irrespectueuse et irresponsables par plusieurs analystes politiques, le Premier Ministre Sénégalais Ousmane Sonko a réagi pour à porter un démenti cinglant, recadrant de ce fait le président français.

Selon Monsieur Sonko  » Le Président Emanuel Macron a affirmé aujourd’hui que le départ annoncé des bases françaises aurait été négocié entre les pays africains qui l’ont décrété et la France. Il poursuit en estimant que c’est par simple commodité et par politesse que la France a consenti la primeur de l’annonce à ces pays africains.

Je tiens à dire que, dans le cas du Sénégal, cette affirmation est totalement erronée. Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain. Il déclare, enfin, « qu’aucun pays africain ne serait aujourd’hui souverain, si la France ne s’était déployée ». Constatons que la France n’a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l’Afrique sa sécurité et sa souveraineté.

Bien au contraire, elle a souvent contribué à déstabiliser certains pays africains comme la Libye avec des conséquences désastreuses notées sur la stabilité et la sécurité du Sahel.

C’est enfin le lieu de rappeler au Président Macron que si les soldats Africains, quelquefois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, ne s’étaient pas déployés lors la deuxième guerre mondiale pour défendre la France, celle-ci serait, peut être aujourd’hui encore, Allemande. »

Saint Leo @Leadernewsci

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Les propos de Macron qui banalisent la douleur de la population et scandalisent Mayotte

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Emmanuel Macron visite l´ile de Mayotte après le passage du Cyclone Chido - Photo AFP

Le président français Emmanuel Macron a été hué lors de sa visite à Mayotte, où il s’est rendu pour constater les dégâts causés par le cyclone Chido, le plus puissant à frapper le territoire en près d’un siècle.

Les habitants, exprimant leur frustration face à la lenteur de la réponse gouvernementale, ont scandé des slogans tels que « Macron démission » et « De l’eau, de l’eau, de l’eau », soulignant le manque d’accès à l’eau potable et à d’autres services essentiels près d’une semaine après la catastrophe.

Le cyclone a causé des destructions massives, laissant de nombreuses personnes sans abri et sans accès aux besoins de base. Le bilan officiel fait état de 35 morts, bien que les autorités craignent que le nombre réel de victimes soit beaucoup plus élevé, potentiellement de plusieurs centaines à des milliers, en raison de la difficulté d’accéder aux zones les plus touchées, notamment celles abritant des migrants sans papiers vivant dans des conditions précaires.

Face à la colère des résidents, Macron a défendu la réponse du gouvernement, affirmant que des efforts étaient en cours pour fournir de l’aide et rétablir les services essentiels. Il a également annoncé la mise en place d’une loi spéciale pour accélérer les efforts de reconstruction et remplacer les bidonvilles par des structures plus solides.

Malgré ces promesses, de nombreux Mahorais se sentent négligés par les autorités françaises, une situation exacerbée par la pauvreté endémique et les défis liés à l’immigration clandestine sur l’île. La situation reste critique, avec des besoins urgents en eau potable, nourriture et services médicaux pour prévenir de potentielles épidémies. La colère contre le président français reste vive sur l´ile où les habitants jugent scandaleux certains propos d´Emmanuel Macron qui avait affirmé « si c´était pas la france, vous serez 10.000 fois dans la merde ». La population s´estime marginalisée.

La visite de Macron à Mayotte intervient dans un contexte de critiques accrues concernant sa gestion de crises similaires, les résidents exprimant leur désir de voir des actions concrètes plutôt que des promesses. La reconstruction de l’île et le rétablissement des services de base demeurent des priorités urgentes pour les autorités françaises.

Leadernews avec AP News

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La chute de Bachar Al-Assad : fin d’une ère et bouleversements régionaux

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Bachar Al-Assad, président de la Syrie, renversé par des Rebelles islamistes

Après plus d’une décennie marquée par la guerre civile, des combats acharnés, et des alliances complexes, la chute du régime de Bachar Al-Assad en Syrie marque un tournant historique pour le pays et pour le Moyen-Orient.

Ce bouleversement, longtemps jugé improbable par les analystes, soulève des questions sur l’avenir de la Syrie et sur l’équilibre géopolitique régional.

Les causes de l’effondrement du régime

Le régime de Bachar el-Assad a résisté pendant de nombreuses années grâce à des soutiens militaires et politiques étrangers, notamment de la Russie et de l’Iran. Toutefois, plusieurs facteurs internes et externes ont fini par précipiter sa chute :

Épuisement économique : Les sanctions internationales, l’effondrement de la monnaie syrienne et la destruction massive des infrastructures ont plongé la population dans une pauvreté extrême.

  • Pression internationale accrue : L’isolement diplomatique du régime s’est renforcé, avec une coalition grandissante de pays exigeant un changement de leadership en Syrie.
  • Fractures internes : Les défections au sein de l’armée syrienne et la perte du soutien de certaines élites économiques ont ébranlé la colonne vertébrale du pouvoir.
  • Soulèvements populaires : Malgré une répression brutale, les foyers de contestation ont continué de se multiplier dans tout le pays, galvanisés par le désespoir et la fatigue de la guerre.

Les derniers jours du régime Assad

Les derniers mois ont été marqués par une intensification des combats dans les régions clés du pays, en particulier autour de Damas. Les forces d’opposition, aidées par des coalitions internationales et des acteurs régionaux, ont réussi à repousser les forces pro-Assad hors des grandes villes.

Selon des sources locales, le retrait des troupes russes et la réduction du soutien iranien ont laissé le régime affaibli et incapable de maintenir son emprise sur le pays. Le 15 juin dernier, une coalition rebelle a proclamé la prise du palais présidentiel, signifiant la fin symbolique du règne de Bachar el-Assad.

Les réactions internationales

La chute d’Assad a suscité des réactions diverses sur la scène mondiale :

  • Russie : La Russie, principal soutien du régime syrien, tente de repositionner sa stratégie régionale face à cette perte d’influence.
  • Iran : Pour Téhéran, l’éviction d’Assad représente un coup dur pour son projet d’expansion régionale et ses alliances chiites.
  • Occident : Les États-Unis et les puissances européennes, tout en saluant la fin d’une dictature, se préoccupent de l’instabilité potentielle et de la montée en puissance de groupes extrémistes.

Les défis à venir pour la Syrie

Si la chute d’Assad est saluée par certains comme une victoire pour une probable démocratie, le pays reste confronté à d’énormes défis :

  • Reconstruire un pays dévasté : La Syrie fait face à des destructions massives et à une économie en ruine.
  • Assurer la transition politique : La question d’un gouvernement de transition inclusif reste cruciale pour éviter de nouvelles divisions.
  • La montée des factions : La fragmentation des groupes d’opposition et la présence de milices extrémistes pourraient plonger le pays dans une nouvelle phase de violence.

La chute de Bachar el-Assad marque un moment historique, mais l’avenir de la Syrie demeure incertain. Alors que le pays entre dans une période de transition, la communauté internationale et les acteurs syriens devront travailler de concert pour reconstruire un État stable, inclusif et pacifié. L’histoire retiendra cette chute non seulement comme la fin d’un régime, mais aussi comme un moment décisif pour la région tout entière.

Léopold VII Abrotchi, écrivain et analyste politique

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