Expulsée de Côte d’Ivoire il y a quelques jours, Nathalie Yamb communément appelée depuis lors « LA DAME DE SOTCHI » était invitée à la Chambre Civique de la Fédération de Russie. Comme elle sait si bien le faire, elle a encore marqué son passage avec un discours essentiel sur le projet de LIDER basé sur la « JUSTICE ». A croire que l’expulsion ne représente aucun frein à son combat et par ricoché à celui du LIDER.
Voici ci dessous son discours exposant en quelques lignes certains points saillants des 32 propositions du projet de société de LIDER pour la Côte d’Ivoire.
» Merci à la Chambre Civique de la Fédération de Russie de me donner l’opportunité de parler de la justice comme élément fondateur d’un projet de société avec un exemple africain. L’exemple que je vais vous donner est celui de mon parti appelé « LIDER », membre de l’alliance progressiste, qui a élaboré en Côte d’Ivoire un projet de société agencé autour de la préoccupation de la justice que nous mettrons en œuvre lorsque notre candidat aura gagné l’élection présidentiel l’an prochain. Pour comprendre pourquoi nous avons construit notre projet de société autour de la justice, je nous invite à regarder ensemble la situation d’une économie comme la Côte d’Ivoire. Premier producteur mondial de cacao, grand producteur de café, premier pays africain dans la production d’anacarde, grand producteur africain d’hévéa, de bois etc. Mais près de 50 ans après les indépendances, nous constatons un grand nombre de pauvres parmi ceux qui cultivent ces produits qui font la richesse de la Côte d’Ivoire. En y regardant de près, nous nous sommes rendu compte que l’état de Côte d’Ivoire perpétue une tradition coloniale. Il s’est déclarée propriétaire des terres, propriétaire de toutes les ressources. En tant que propriétaire, c’est donc lui qui décide de ce qui doit être réalisé, détermine les conditions dans lesquelles les récoltes sont collectées et vendues, et sur quels marchés. Nous avons mis en place des politiques agricoles et d’exploitation de ressources naturelles qui appauvrissent les populations tout en créant des conflits fonciers qui sont une source d’instabilité extraordinaire en Afrique et qui explique en partie la longue crise que la Côte d’Ivoire à connu depuis un certains nombre d’année. La productivité est également impactée par cette façon de faire. Ainsi, bien que la Côte d’Ivoire soit le premier producteur mondial de cacao, là où nous faisons 500kg à l’hectare, les concurrents asiatiques ou latino-américains font plus de 2 tonnes à l’hectare. Mon parti a réalisé que la pauvreté dans le monde rural vient du fait que les populations sont victimes d’injustice. Et la justice comme élément fondateur de ce volet de notre projet consiste à dire que la terre ne peut être propriété de l’Etat. Dans les pays africains notamment en Côte d’Ivoire, toutes les familles, toutes les communautés, tous les villages, ont des lopins de terres hérités de leurs ancêtres. Et si pendant la colonisation, les rois des empires coloniaux se sont appropriés ces terres, il n’y a aucunes raison qu’au moment des indépendances, ces terres rentrent dans la propriété de l’Etat. Ces terres devraient être rendues aux populations qui ont été spoliées à un moment donné, mais les Etats et les gouvernements ne l’ont pas fait. Mon parti s’engage à faire le cadastrage du territoire et à rétrocéder gratuitement les terres aux propriétaires coutumiers initiaux et à leurs descendants et à leur donner ainsi les bases d’un enrichissement et à travers les titres fonciers, une garantie qui leur permettra de rentrer dans le marché hypothécaire. La justice est également un élément fondateur de notre projet de société dans le domaine de la santé. L’Etat prétend construire des hôpitaux dans le monde rural, dans les grandes villes. Mais lorsque ceux qui gèrent l’Etat sont malades, ils sont les premiers à aller se faire soigner dans les hôpitaux en Europe et aux Etats Unis aux frais de l’Etat. Le principe de justice nous conduit à dire que tout ceux qui vivent de l’argent public, quand ils seront malades, iront se soigner dans les hôpitaux qu’eux-mêmes auront construit pour les populations. La justice établit ici une égalité devant l’accès à la santé. Pareil dans l’éducation. On construit des écoles, mais le gouvernement préfère créer des postes de fonctionnaires, plutôt que d’investir dans les classes et les équipements. Résultats, nous avons dans des écoles, des classes dans lesquelles les enfants sont serrés à quatre ou cinq sur un banc, sans laboratoires, sans bibliothèques, sans cantines, sans toilettes, subissant ce que je qualifie « d’éducation au rabais » pendant ce temps, les gens du pouvoir qui sont aisés, détournent allègrement les fonds publics, paient très chers des écoles privées pour y éduquer leurs enfants souvent même à l’étranger. Nous avons également constaté que le taux d’alphabétisme est nettement plus élevé chez la jeune fille que chez les garçons. Dans un soucis de justice, nous allons donc réserver l’école gratuite pour les filles jusqu’à équilibre la balance. La justice est également au cœur de notre proposition pour les retraites, avec le chômage galopant, le manque d’emplois et d’entreprise qui caractérise l’économie ivoirienne de dire que ceux qui sont à la retraite doivent être payés chez ceux qui travaillent, pousse l’Etat à prolonger la durée du travaille et à augmenter le taux de cotisation pour combler le déficit du système de retraite. La justice pour nous consiste à dire que chacun n’a qu’a épargner pour financer sa propre retraite sauf naturellement les indigents, les handicapés, les personnes les plus vulnérables pour lesquelles sera prévu un filet de sécurité.
Enfin, nous avons un système de gouvernance où les députés qui sont élus doivent naturellement surveiller l’exécutif, mais une fois élu, le président de la république est totalement indépendant du système de contrôle. Il ne rends compte à personne, embauche ses parents, ses amis, son entourage qu’il nomme aux postes de responsabilité. La justice consistera à donner aux populations la responsabilité de demander des comptes aux gouvernements à travers le régime parlementaire. En conclusion, la justice dans le foncier consiste à réparer une spoliation historique, la justice dans le domaine social consiste à établir l’égalité d’accès à la santé et à l’école, la justice pour ce qui concerne la retraite est de construire autour de la responsabilité de s’assumer soi-même pour préparer convenablement son futur et la justice pour le régime parlementaire consiste à instaurer un mécanisme de comptes à demander et à rendre. Lider a donc développé un projet de société qui corrige à travers la justice, les inégalités causées par la spoliation, les mauvais traitements, la précarisation et le manque de responsabilité. Merci.
10 Décembre 2019